Tunja ('tuŋxa) est l'une des villes les plus peuplées du centre de la Colombie. C'est le chef-lieu du département de Boyacá. Elle se situe sur l'Altiplano cundiboyacense de la Cordillère Orientale des Andes. C'est la ville la plus haute du pays (2 820 m). Ses habitants s'appellent les Tunjanos. La ville est divisée en huit arrondissements.
Tunja est considérée comme l'un des centres historiques et culturels les plus importants du pays grâce à son ensemble architectonique de l'époque du Royaume de Nouvelle-Grenade et aux importants lieux sacrés de la communauté amérindienneChibcha et de la période républicaine. Son centre historique est inscrit au patrimoine de la nation depuis 1959[1].
D'après le recensement du DANE, au premier janvier 2012, Tunja compte 177 974 habitants, mais son agglomération inclut quinze municipalités de la Province du Centre. La ville se trouve au cœur d’une riche région agricole. C'est l'un des principaux foyers pour l'enseignement et les arts en Colombie. Aujourd'hui la ville accueille de nombreuses institutions d'enseignement supérieur. Tunja est considérée comme la principale ville universitaire de Colombie.
Les premiers habitants sont arrivés du nord des Andes vers 12 000 av. J.-C. Le Homo du Tequendama date de 6 375 av. J.-C. Sur la place actuelle de la ville, des restes humains ont été trouvés ainsi que des outils en pierre datant de 150 av. J.-C.
Avant la conquête espagnole, le territoire est occupé par Hunza, une ville du peuple Muisca, une des civilisations précolombiennes qui habitaient l'actuel territoire de la Colombie. Les Chibchas sont arrivés depuis l'Amérique centrale à travers la forêt du Darién au Panamá vers la Cordillère des Andes[2].
Le conquistador Gonzalo Jiménez de Quesada est parti de Santa Marta en avril 1536, pour une expédition vers le sud du continent afin de chercher les trésors de l'Eldorado. Lors de son trajet de plusieurs mois, il trouve de nombreux caciquats indigènes, et des richesses telles que des émeraudes et de l'or à Somondoco et dans les Llanos.
La ville de Hunza est détruit par les conquistadors espagnols en 1539. La conquête est acquise lorsque le cacique Quemuenchatocha est fait prisonnier par Jiménez de Quesada. Le capitaine espagnol Gonzalo Suárez Rendón (es) fonde la ville le . En 1541, l'Empereur Charles Quint confère à la ville le titre de Noble e Hidalga Ciudad. C'est à cette époque que les communautés catholiques établissent leur paroisses. À partir de 1550, Tunja est devenue un pôle culturel à la tête de la région économique la plus importante de la Nouvelle-Grenade. La ville était le centre du commerce des aristocrates, des conquistadors espagnols et des travailleurs autochtones. La ville comptait plusieurs couvents et des écoles ; c'était le lieu où vivaient écrivains, poètes, humanistes, peintres et architectes.
Au XVIIe siècle, la population comprenait 4 713 habitants dont des Espagnols, des Amérindiens, des esclaves Noirs, les premiers possédant la plupart des propriétés.
Pendant l’émancipation des colonies en 1810, la ville devint le chef-lieu de la Province de Tunja, une des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, et de la République de Tunja en 1811 après la déclaration d'indépendance de l'Espagne. À la suite de la reprise du contrôle de la part de la couronne espagnole, la ville fut capitale fédérale des Provinces de la Nouvelle-Grenade face au centralisme de la province de Cundinamarca. En 1819, il se déroula à proximité la Bataille de Boyacá et, dès la réorganisation de la nouvelle République de la Colombie, la ville est déclarée chef-lieu du département de Boyacá.
Actuellement, Tunja est un des importants centres commerciaux du pays. La ville connait une forte croissance liée à l'installation de plusieurs entreprises nationales. Elle est un lieu de pèlerinage à cause d'une forte tradition catholique. En tant que patrimoine de la nation, le tourisme historique, religieux et culturel s'accroît. Des évènements tels que le Festival international de la culture (es), le Zoom Festival (festival du cinéma alternatif) et l'Aguinaldo Boyacense (es) sont renommés.
le Cerro San Lázaro (es), d'une altitude de 2 950 m, à l'ouest de Tunja, vers les quartiers du 4e arrondissement, surnommé « la montagne des pendus », abrite l'église de San Lázaro ainsi que plusieurs couvents. Le cerro San Lázaro accueille le parc archéologique de los Cojines del Zaque[3] ;
la Pirgua, d'une altitude de 2 900 m, chaîne de collines occupant l'est de la vallée et se prolongeant du sud au nord, accueille deux importantes réserves naturelles : le Jardin botanique et la zone des ravines (en espagnol : carcavas), dans le 7e arrondissement.
Le centre-ville se trouve au sommet d'une petite colline, et le nord de la ville sur un plateau traversé du sud au nord par un cours d'eau appelé río Jordán (es) qui est un affluent du río Chicamocha. La commune s'étend sur 118 km2 dont 15 % se trouve dans la zone urbaine. L'altitude peut atteindre 3 200 m dans les zones rurales.
Le climat est tropical froid de haute montagne, la température moyenne annuelle est d'environ 13 °C, et les précipitations ne sont pas fréquentes sauf évènements climatiques produits par les effets du courant de Humboldt. La température est presque constante toute l'année pouvant descendre jusqu'à 6 °C à minuit et monter jusqu'à 21 °C à midi. Il n'y a pas de chutes de neige mais, peu fréquemment, des orages avec de la grêle.
Tunja est administrée par un maire et un conseil municipal dont les membres sont élus au suffrage universel (suffrage direct) pour quatre ans dans chaque arrondissement. Les arrondissements sont dirigés par la Junta Administradora Local (Conseil local). La ville est divisée principalement en six zones postales : trois zones urbaines, subdivisées en arrondissements et quartiers, créées à partir de 2011[5], et trois zones rurales connues sous le nom de veredas.
Les trois zones urbaines ont un code postal[6]. Elles sont divisées en 167 quartiers regroupés en huit arrondissements [7]. Les zones périphériques appartiennent aux municipalités voisines de Oicatá, Motavita et Cómbita. Voici les arrondissements et les quartiers les plus connus :
150001
5e arrondissement : Centre historique : Las Nieves-Centro, Maldonado, Santa Bárbara, San Ignacio ;
7e arrondissement : est : El Dorado-San Luis, Curubal, Patriotas, San Antonio, Xativilla ;
8e arrondissement : sud-est : Cooservicios, Nazaret Florida San Francisco, Ciudad Jardín, San Carlos.
150002
4e arrondissement : ouest : La Fuente-Calleja-Trigales, El Carmen, El Topo, El Milagro ;
5e arrondissement : Centre historique : Gaitán, Obrero, 20 de Julio, Belacázar ;
6e arrondissement : sud-ouest : Las Américas, Paraíso, Centenario, Libertador, Bolívar, Triunfo.
150003
1er arrondissement : nord : Villa Luz, Santa Ana, Muiscas, Suamox, Asis Boyacense ;
2e arrondissement : nord-ouest : La María, Uptc, Rosales, Santa Rita, La Granja, San Ricardo ;
3e arrondissement : nord-est : Santa Inés, Mesopotamia, La Glorieta, La Esmeralda, Las Quintas.
Tunja se trouve dans une des zones sûres du pays. En 2010, la ville a connu sept homicides[9].
En matière de sécurité, Tunja a le taux d'homicides le plus bas du pays. En 2015, elle est considérée comme étant l'une des villes les plus sûres de la Colombie[10].
Les adresses suivantes sont fournies par 472, le réseau postal national[12] et Google maps[13]. La nomenclature est : (C:Calle), (K:Carrera) qui est le nom donné aux rues en sens est-ouest dans les villes en Colombie, (S : Sud), (E : Est), (A : Autoroute).
Le blason de Tunja est de forme XVIe siècle. Il est accompagné de plusieurs ornements extérieurs.
Blason
Écartelé, au premier quartier et au quatrième, d'argent, un lion de gueules couronné d'or, au deuxième quartier et au troisième, de gueules, une tour donjonnée d'argent et de sable. Enté en pointe, d'argent, une fleur d'or et de sinople. En ornements extérieurs, une aigle bicéphale de sable, d'or et de gueules, éployée et languée. Une couronne de gueules, d'or, d'argent et de sinople est au-dessus de l'aigle. L'écu est accolé d'un collier d'or, d'argent, de sable, de gueules et d'azur. Du collier pend un bélier symbolisant la Toison d'or ("Toisón de Oro")[15].
Détails
Le 5 mars 1941, l'Empereur Charles Quint conféra à la ville le titre de « Noble et Hidalga Ciudad »[15].