Buckingham (Québec)

secteur de Gatineau au Québec (Canada)

Buckingham est une ancienne ville de la province de Québec, située dans la région administrative de l'Outaouais, fondée en . À la suite de la fusion municipale de 2002, Buckingham est maintenant considérée comme un secteur de la ville de Gatineau.

Buckingham
Blason de Buckingham
Blason
Buckingham (Québec)
Avenue de Buckingham
Administration
PaysDrapeau du Canada Canada
ProvinceDrapeau du Québec Québec
MunicipalitéGatineau
StatutSecteur
QuartiersBeauchampville, Buckingham rural, Centre de Buckingham, Masson rural, Petit Québec, Saint-Luc
Date de fondation1824
Constitution
Conseiller municipal
Mandat
Edmond Leclerc
2021-2025
Démographie
GentiléBuckinois, Buckinoise
Population17 407 hab. (2021)
Densité1 073 hab./km2
Langue(s) parlée(s)Français
Géographie
Coordonnées 45° 35′ 00″ nord, 75° 25′ 00″ ouest
Superficie1 622 ha = 16,22 km2

Toponymie

La ville de Buckingham fut nommée ainsi en référence à la ville de Buckingham, située dans le comté du Buckinghamshire, en Angleterre[APJ 1]. En effet, à l’époque où le Canada et le Québec se trouvaient sous un régime britannique, il était fréquent de voir la toponymie anglaise être exportée de l’autre côté de l’océan Atlantique. Le tout s’effectuait dans le but de recréer une sorte de « Little England » ou de « Petite Angleterre » sur le continent américain[O 1].

Histoire

Église Saint-Grégoire-de-Nazianze.

Le premier colon qui mit les pieds dans le canton de Buckingham fut John Robertson, un Britannique à qui la couronne du Royaume-Uni céda cette partie du territoire en [APJ 1]. C’est donc à la fin du XVIIIe siècle que s’enclencha le processus de colonisation et de développement de la petite ville située aux abords de la rivière du Lièvre.

Son développement fut entrepris par plusieurs personnages importants qui se sont insérés dans le paysage historique de la ville. Par exemple, vers les années 1800, William Fortune s’installa dans le canton de Buckingham avec l’intention d’y fonder une colonie. Cependant, son projet fut voué à l’échec[ML 1]. Peu de temps plus tard, Buckingham vit arriver sur son territoire Levis Bigelow, un Américain qui, pour sa part, voulait y établir une importante colonie agricole, ce qu’il accomplit avec succès[ML 1]. Durant la même période, Baxter Bowman (en) s’établit également dans le canton afin d’y exploiter les ressources forestières. C’est en bordure de la rivière qu’il installa plusieurs infrastructures servant au commerce du bois, comme des scieries et des glissoirs[ML 1].

En , à la mort de Bowman, James Maclaren racheta l’entreprise forestière du défunt. Maclaren, un Ontarien d'origine écossaise, œuvrait déjà dans le commerce du bois. En effet, son frère John et lui s'étaient lancés en affaires dans ce domaine en , en achetant un moulin à bois dans le secteur de Wakefield[O 2]. Ainsi, disposant d’un bon bagage de connaissances à l’égard du domaine, James Maclaren fit croître son entreprise[O 2] et, par la suite, ses fils prirent la relève en étendant leurs activités commerciales vers l’industrie des pâtes et papiers et vers celle de l’hydroélectricité[APJ 2].

Bref, au cours du XVIIIe et du XIXe siècle, la ville de Buckingham subit de nombreux changements, tant au niveau de ses infrastructures, de sa population, de son économie et de sa politique. Elle fut d’abord un canton, un village et, finalement, dans les années , le maire George Larkin Parker fit attribuer à Buckingham son statut de ville[APJ 2]. C’est ainsi que cette dernière devint le « centre administratif, politique et économique de la vallée de la Lièvre »[O 3].

Politique

Buckingham, au cours de son histoire, a su développer son système politique municipal par l’entremise d’élections visant à déterminer les administrateurs de la ville. Le premier conseil municipal fut formé en 1855[ML 2]. Depuis, plusieurs maires et conseillers municipaux se sont succédé.

Le premier hôtel de ville de Buckingham fut construit au début des années 1900. L’administration publique de la ville s’y exerça jusqu’en , puis elle fut déménagée dans le nouvel hôtel de ville[APJ 3].

Le paysage politique de la ville fut bouleversé à deux reprises par le biais de fusions municipales. La première se déroula le . Les villes de Buckingham et de Masson, les villages d'Angers, de L'Ange-Gardien, de Notre-Dame-de-la-Salette, les municipalités du canton de Buckingham, de Buckingham-Sud-Est et de Buckingham-Ouest fusionnèrent pour former la ville de Buckingham. En , un vent de mécontentement poussa plusieurs anciennes municipalités à se détacher de la nouvelle entité municipale pour former les villes de Masson-Angers, L'Ange-Gardien et Notre-Dame-de-la-Salette. Puis, la seconde se déroula en , où la ville de Buckingham fusionna avec les villes de Gatineau, Hull, Aylmer et Masson-Anger[ML 3]. Depuis, Buckingham est considéré comme étant un secteur de la ville de Gatineau.

Depuis le , Edmond Leclerc représente le district de Buckingham au conseil municipal de Gatineau[P 1].

Les maires successifs de Buckingham de 1867 à aujourd’hui

(Fusion municipale de 2002)

Sources : André P. Joyce[APJ 4] et Ville de Gatineau[M 1]

Population et société

Évolution démographique

Évolution démographique de Buckingham depuis 1825
18251861187118811891190119111921
158[O 4]1 191[O 5]1 301[O 6]1 479[O 7]2 239[G 1]2 936[G 2]3 854[G 3]3 835[G 4]
19311941195119561961196619711976
4 638[G 5]4 516[G 6]6 129[G 7]6 781[G 8]7 421[G 9]7 227[G 10]7 304[G 11]14 328[G 12],[N 1]
198119861991199620012006--
7 992[G 13]8 620[G 14]10 548[G 15]11 678[G 16]11 668[G 17]11 414[G 18]--
(Sources : de 1825 à 1881 : André P. Joyce, avec les informations des recensements du Canada ; à partir de 1891 : recensements du Canada)


Histogramme de l'évolution démographique de Buckingham depuis 1825
(Sources : de 1825 à 1881 : André P. Joyce, avec les informations des recensements du Canada ; à partir de 1891 : recensements du Canada)[N 2]

Médias

La presse imprimée apparaît d'abord en anglais à Buckingham, avec la fondation du Buckingham Post en . C'est en qu'est créé le premier journal local francophone, le Bulletin de Buckingham, pour pallier le manque d'information en français dans la région[P 2]. La presse écrite locale est ensuite représentée par des périodiques comme le Journal Les 2 Vallées et le L’info de la Basse-Lièvre, qui couvrent l'actualité de Buckingham, de Masson-Angers et de certaines localités des MRC des Collines de l'Outaouais et de Papineau[1]. Ces deux publications connaissent toutefois des difficultés financières et suspendent leurs activités respectivement en [P 3] et [P 4].

Économie

Bien que l’économie de la ville de Buckingham s’est diversifiée au fil du temps, elle fut d’abord basée sur l’agriculture et l’industrie du bois. Ensuite, elle se tourna vers l’industrie forestière et minière[O 8]. Les citoyens de la ville travaillaient comme bucherons, draveur et mineurs au sein des installations de la compagnie de la famille Maclaren et dans les différentes mines de phosphate qui étaient exploitées à l’époque[ML 2].

Avec l’expansion que firent prendre les fils de James Maclaren à l’entreprise familiale, à la suite de la mort du patriarche en 1892, on vit apparaître des barrages hydroélectriques et une usine de pâtes et papiers, ce qui occasionna une augmentation de la main-d’œuvre au sein de cette entreprise. C’est pourquoi on souligne constamment l’importance de la famille Maclaren au sein du développement économique de Buckingham[ML 2].

Enfin, un autre facteur important du développement économique de cette ville fut l’arrivée sur son territoire des installations de la compagnie de produits chimiques ERCO Ltée, jadis appelée « Electric Reduction Company », fondée en 1897[2],[APJ 5]. Toujours présente sur le bord de la rivière de la Lièvre et toujours en activé aujourd’hui, l'usine qui produit du chlorate de potassium et du phosphate de sodium fut, dans les années 1990, considérée comme l’un des plus importants employeurs de Buckingham[ML 4].

Culture locale et patrimoine

Patrimoine bâti

Le patrimoine bâti de la ville de Buckingham regorge de sites et de bâtiments anciens qui, par leurs styles et leurs architectures, complémentent l’histoire de la ville. Certains n’existent plus que sur des photographies d’archives, toutefois, plusieurs édifices et bâtiments sont toujours présents et occupés. En voici quelques exemples :

  • Le collège Saint-Michel fut un établissement scolaire réputé à l’époque. Fondé en 1896, ce dernier fut remplacé par un nouveau bâtiment en 1956. Ce dernier est toujours présent aujourd’hui et ses locaux servent maintenant d’école primaire[APJ 6].
Le premier Collège Saint-Michel de Buckingham.
  • L’hôtel Alexandra, pour sa part, date de 1931[ML 4]. Il est toujours présent sur l’avenue de Buckingham et ses locaux sont occupés par un bar et une boîte de nuit.
  • L’édifice McCallum-Lahaie est situé au coin de l’avenue de Buckingham et de la rue Joseph. C’est dans cet édifice qu’ont eu lieu, en 1906, les rencontres des employés de la compagnie de la famille Maclaren en vue de former un syndicat[ML 4]. L’édifice est présentement occupé par un magasin de sport appelé Sports Experts.
  • L’église Saint-Grégoire de Nazianze, située sur la rue Maclaren Est, date de 1887. En 1920, elle fut la proie des flammes, mais elle fut reconstruite en 1923[ML 4].
Intérieur de l'église Saint-Grégoire-de-Nazianze à Buckingham.
  • Le débarcadère situé tout près de la frontière entre le secteur de Buckingham et la municipalité de L’Ange-Gardien demeure un site important pour la ville de Buckingham puisque c’est à cet endroit que les bateaux à vapeur de l’époque partaient pour remonter la rivière de la Lièvre vers d’autres municipalités. Aujourd’hui, il est possible de s’y rendre et d’y observer l’épave d’un bateau à vapeur de l’époque, le vapeur George-Bothwell[ML 5].

Personnalités

Héraldique

Virtute et industria[M 3]

L'écu de l'ancienne ville de Buckingham se blasonne ainsi :

De sinople au pal écoté d'argent chargé d'une croix pattée-fichée de sable et accosté de deux abeilles d'or, au chef ondé parti de gueules et de sable, au cygne atterrissant d'argent colleté d'une couronne d'or brochant sur la partition[M 3],[N 3].

Autres informations

Le secteur Buckingham est divisé par la rivière du Lièvre, sur laquelle s'érige un barrage. Il possède, sur un côté, la plupart des services de la ville (hôpital, plusieurs écoles primaires, la polyvalente Hormisdas-Gamelin, le CLSC, la rue principale, etc.) et sur l'autre rive on retrouve essentiellement des quartiers résidentiels. Il correspond essentiellement au Village urbain Vallée-de-la-Lièvre de la ville de Gatineau

Notes et références

Notes

Références

Ouvrages

  • André P. Joyce, Buckingham, son histoire, son patrimoine : finales régionales des Jeux du Québec à Buckingham, janvier 28, 1983 — février 6 , 1983, 1982 :
  • Manon Leroux, L'autre Outaouais : guide de découverte du patrimoine, 2012 :
  • Autres ouvrages :

Articles de presse

Sources municipales

Sources gouvernementales

Autres références

Annexes

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Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Documentaire

Articles connexes

Liens externes

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