Centre national des indépendants et paysans

parti politique français

Le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) est un parti politique français classé à droite de l’échiquier politique. Fondé en 1949, il s’appelle le Centre national des indépendants (CNI) jusqu’en 1951, lorsqu’il absorbe le Parti paysan d'union sociale (PPUS) de Paul Antier ; il intègre peu après le Parti républicain de la liberté (PRL) et l’Action républicaine et sociale (ARS).

Centre national des indépendants et paysans
Image illustrative de l’article Centre national des indépendants et paysans
Logotype officiel.
Présentation
PrésidentBruno North
Fondation
Fusion dePPUS (1951)
PRL (1951)
ARS (1954)
AD (1954)
Scission dansPPUS (1957)
RI (1962)
Siège6, rue Quentin-Bauchart
75008 Paris (1949-2017)
8, rue de Moscou
75008 Paris (2017-2022), 47, boulevard de Courcelles
75008 Paris (depuis 2022)
Mouvement de jeunesseJeunes indépendants et paysans
PositionnementActuel :
Droite[1],[2] à extrême droite

Historique :
Centre droit à droite

IdéologieActuel :
Conservatisme[1]
Euroscepticisme[3]
Historique :
Libéral-conservatisme
Agrarisme
Affiliation nationaleLDI (1997)
LAF (2019)
CouleursBleu, blanc et rouge
Site web cnip.fr
Représentation
Conseillers régionaux
5  /  1758
Conseillers départementaux
1  /  4058
Maires de communes de plus de 30 000 habitants
1  /  279

Successeur de l’Alliance démocratique, parti incontournable sous la IIIe République, le CNIP entend réunir les courants de la droite non-gaulliste, conservatrice et libérale, hostile au dirigisme des partis de gauche (PCF et SFIO) ou du centre (MRP).

Avec pour figures notables le président de la République René Coty et les présidents du Conseil Antoine Pinay et Paul Reynaud, il est l'un des partis piliers de la IVe République. Soutien du retour de Charles de Gaulle au pouvoir, il rompt dès 1962 avec lui, provoquant la scission des Républicains indépendants autour de Valéry Giscard d'Estaing.

Il s'ensuit un déclin rapide du parti au début des années 1980, qui noue des alliances avec des partis de droite et du centre droit et tente également à plusieurs reprises d'être la passerelle entre la droite et l'extrême droite. Bruno North est son président depuis 2016.

Historique

Fondation

Roger Duchet.

Le CNI est créé à l'initiative de Roger Duchet, sénateur-maire de Beaune (maréchaliste, soutien au régime de Vichy, puis adhérent au Front national à l'approche de la fin de la guerre, il est destitué de son mandat en 1944 par le comité local, mais n'est pas sanctionné par la commission d'épuration du comité départemental[4]), membre du Parti radical avant guerre[4]. En rupture avec les radicaux qui se rapprochent des communistes, il se présente en 1946 comme indépendant aux sénatoriales et devient secrétaire d'un nouveau groupe, réunissant les sénateurs élus sous la même étiquette que lui au Conseil de la République, qu'il entreprit de rapprocher de celui existant à l'Assemblée nationale.

L'annonce de la création du « centre national des Républicains indépendants » est faite par communiqué de presse le 23 juillet 1948[4], dans la perspective des élections sénatoriales de novembre[5]. Les fondateurs le présentent comme la réunion de « ceux qui entendent conserver leur liberté de vote et ne pas se soumettre à la rigide discipline des partis »[4]. Toutefois, le centre national exercera des fonctions partisanes en accordant des investitures à des candidats et en arbitrant les divergences entre ses membres.

L'objectif politique de la création du CNI est de concurrencer le MRP (centristes et démocrates chrétiens) et contenir l'émergence du RPF (gaullistes). Il s'agit de proposer une offre politique de droite modérée qui refuserait de participer à des coalitions avec la gauche comme le MRP ou l'entrée de communistes au gouvernement comme l'a fait De Gaulle[4].

Pour les sénatoriales de 1948, le CNRI s'allie aux radicaux (RGR) et parvient par des configurations variables localement à plus que doubler son nombre de sièges, passant de 21 à 44, auxquels s'ajoutent ceux du PRL (10) et des Paysans (16). À la suite des élections, les sénateurs du futur CNI continueront cependant à siéger dans plusieurs groupes : Parti républicain de la liberté (PRL, 1948-1952), les Républicains indépendants (RI) et celui du Centre républicain d'action paysanne et sociale (CRAPS)[5].

Fin novembre ou début décembre, Roger Duchet organise un repas à « La Rôtisserie de la reine Pédauque » avec Robert Sérot, Marcel Roclore, Georges Pernot, René Coty et Jean Boivin-Champeaux où est débattu la forme que pourrait prendre une structure politique prolongeant l'initiative prise en juillet et couronnée de succès aux élections de novembre[4]. Alors que certains défendent la relance de la Fédération républicaine, les participants s'accordent finalement pour confirmer et renforcer le « centre national » avec à sa tête Roger Duchet en tant que secrétaire général[4].

Les statuts du Centre national des indépendants sont déposés le 31 décembre 1948[4] (publiés le 6 janvier 1949 au J.O.) par les sénateurs Roger Duchet, René Coty et Jean Boivin-Champeaux[6].

Le CNI entend rassembler les élus modérés de petites formations parlementaires comme le Parti républicain de la liberté et les Républicains modérés. Comme le PRL, il a par ailleurs « fait dans l'ensemble un discret mais excellent accueil aux anciens vichystes »[7] comme «Jacques Bardoux, Jean de Broglie, Henri Caillemer, Jean Chamant, Marcelle Devaud, Henri Dorgères, Jacques Isorni, Camille Laurens, Jacques Le Roy Ladurie, Eugène Pébellier, Emmanuel Temple ou François Valentin ».

Parti de gouvernement (1949-1962)

Le 15 février 1951, le CNI devient le Centre national des indépendants et des paysans (CNIP) après l'absorption du Parti paysan d'union sociale (PPUS) de Paul Antier[8]. Le CNIP fédère dès lors plusieurs composantes représentées à son comité directeur : le Centre national des Républicains indépendants (CNRI), le PPUS et l'Union des indépendants (UDI) de Raymond Marcellin auxquelles s'ajouteront en 1954 l'IARS issue du RPF (cf. infra) et l'Alliance démocratique (AD) de Pierre-Étienne Flandin.

Avec 14 % des suffrages aux élections de 1951, le CNIP forme le groupe parlementaire des Républicains indépendants (une partie de ses membres continuent cependant à siéger au sein du groupe « Centre républicain d'action paysanne et sociale et des démocrates indépendants » (CRAPS) qui sera maintenu jusqu'à sa fusion avec les RI en 1956 dans le groupe IPAS). Il joue ensuite un rôle central au cours de la deuxième législature de la IVe République en devenant le premier groupe parlementaire avec l'appoint des 27 députés ARS (dissidents du RPF) qui avaient voté l’investiture de Pinay en mars 1952.

Antoine Pinay, président du Conseil (1952) et l'un des ministres des Finances les plus marquants qu'a connu la France, reste la figure tutélaire du CNIP.

Le CNIP parvient alors à faire cohabiter en son sein des hommes dont les trajectoires sous l'occupation avaient été assez nettement divergentes. Ainsi, il accueille dans son groupe parlementaire Jacques Isorni, ancien résistant, mais aussi ancien avocat du maréchal Pétain en 1945. Antoine Pinay, qui fut brièvement membre du Conseil national du régime de Vichy, et Joseph Laniel, résistant historique, membre du CNR, mais très tôt partisan d'une amnistie effaçant des condamnations de la période dite d'épuration, deviennent présidents du Conseil.

Joseph Laniel, président du Conseil pendant près d'un an en 1953-1954.

En 1953, Antoine Pinay est désigné président d'honneur du CNIP et René Coty est élu président de la République en décembre.

En 1954, le CNIP tient son premier Congrès qui se substitue aux Journées nationales d'études qui étaient organisées depuis sa création[5].

René Coty, fondateur du CNIP et plusieurs fois ministre est élu président de la République en 1953.

Après les élections de 1956, le CNIP dispose de 95 députés, désormais réunis en un groupe unique Indépendants et paysans d'action sociale (IPAS)[5] et devient un parti d'opposition face au Front républicain.

Anti-communiste, le CNIP est alors largement financé par le patronat et les lobbies agricoles ou coloniaux[9]. En politique étrangère, les positions de la majorité des indépendants sous la IVe République étaient assez voisines de celles du parti démocrate-chrétien MRP : engagement en faveur de l'intégration européenne et de l'alliance atlantique. Le CNIP milite pour l'Algérie française.

Le CNIP a favorisé le retour au pouvoir du général de Gaulle, malgré les réticences initiales de Roger Duchet et contribué à la chute du gouvernement Pierre Pflimlin en se retirant de sa majorité fin mai 1958.

Ministres indépendants, libéraux et paysans sous la IVe République
AnnéeGouvernementMinistreFonctionsAffiliation politique
194628 novembre 1946 : Début de la Ire législature
3 décembre 1946 : Élection de Vincent Auriol (SFIO) à la présidence de la République (entre en fonction le 16/01/1947)
NB : Le gouvernement de Léon Blum est exclusivement composé de membres de la SFIO
1947Paul Ramadier (1)Marcel Rocloreministre d'ÉtatRI
Louis Jacquinotministre de la MarineRI
Paul Ramadier (2)Marcel Rocloreministre de l'AgricultureRI
1947-1948Robert Schuman (1)René Cotyministre de la Reconstruction et de l’UrbanismeRI
Yvon Coudé du Forestosous-secrétaire d’État à l’AgricultureRI
Jean Moreausous-secrétaire d’État à l’Industrie et au CommercePRL
1948André MariePaul Reynaudministre des Finances et des Affaires économiquesRI
René Cotyministre de la Reconstruction et de l’UrbanismeRI
Maurice Petschesecrétaire d'État aux FinancesRASP
Joseph Lanielsecrétaire d'État aux Finances et aux Affaires économiquesPRL
Yvon Coudé du Forestosecrétaire d'État au RavitaillemantRI
Robert Schuman (2)René Cotyministre de la Reconstruction et de l’UrbanismeRI
Yvon Coudé du Forestosecrétaire d'État au RavitaillemantRI
1948-1949Henri Queuille (1)Robert Bétolaudministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNI
Maurice Petschesecrétaire d'État aux FinancesCNI
Antoine Pinaysecrétaire d’État aux Affaires économiquesCNI
Raymond Marcellinsecrétaire d’État à l’IntérieurCNI
Jean Moreausecrétaire d’État aux Forces arméesCNI
Robert Bruyneelsous-secrétaire d’État à la vice-présidence du ConseilPRL
1949-1950Georges Bidault (2)Maurice Petscheministre des Finances et des Affaires économiquesCNI
Louis Jacquinotministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNI
Raymond Marcellinsous-secrétaire à l'Industrie et au CommerceCNI
Paul Ribeyresous-secrétaire d'État à la Santé publique et à la PopulationParti paysan
1950Georges Bidault (3)Maurice Petscheministre des Finances et des Affaires économiquesCNI
Jacques Chastellainministre des Travaux publics et des Transports et TourismeCNI
Louis Jacquinotministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNI
Raymond Marcellinsous-secrétaire à l'Industrie et au CommerceCNI
Henri Queuille (2)Paul Reynaudministre d'État chargé des relations avec les États associés et des Affaires d'Extrême-OrientCNI
Maurice Petscheministre des Finances et des Affaires économiquesCNI
Louis Jacquinotministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNI
Pierre Montelsecrétaire d'État aux Forces armées (guerre)PRL
Paul Antiersecrétaire d'État à l'AgricultureParti paysan
1950-1951René Pleven (1)Maurice Petscheministre des Finances et des Affaires économiquesCNI
Antoine Pinayministre des Travaux publics, des Transports et du TourismeCNI
Louis Jacquinotministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNI
Paul Antiersecrétaire d'État à l'AgricultureParti paysan
1951Henri Queuille (3)Maurice Petscheministre des Finances et des Affaires économiquesCNIP
Antoine Pinayministre des Travaux publics, des Transports et du TourismeCNIP
Louis Jacquinotministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
Paul Antiersecrétaire d'État à l'AgricultureCNIP
5 juillet 1951 : Début de la IIe législature
1951-1952René Pleven (2)Maurice Petscheministre d'ÉtatCNIP
Joseph Lanielministre d'ÉtatCNIP
Pierre Courantministre du BudgetCNIP
Antoine Pinayministre des Travaux publics, des Transports et du TourismeCNIP
Camille Laurenssecrétaire d'État puis ministre de l'AgricultureCNIP
Louis Jacquinotministre de la France d'Outre-merCNIP
Emmanuel Templeministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
Paul Ribeyreministre de la Santé publique et de la PopulationCNIP
Roger Duchetsecrétaire d'État aux Travaux publics puis ministre des PTTCNIP
Robert Bruyneelsecrétaire d'État à la présidence du ConseilCNIP
Jacques Gavinisecrétaire d'État à la MarineCNIP
Pierre Montelsecrétaire d'État à l'AirCNIP
1952Edgar Faure (1)Joseph Lanielministre d'ÉtatCNIP
Pierre Courantministre du BudgetCNIP
Antoine Pinayministre des Travaux publics, des Transports et du TourismeCNIP
Camille Laurensministre de l'AgricultureCNIP
Louis Jacquinotministre de la France d'Outre-merCNIP
Emmanuel Templeministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
Paul Ribeyreministre de la Santé publique et de la PopulationCNIP
Roger Duchetministre des Postes, Télégraphes et TéléphonesCNIP
Raymond Marcellinsecrétaire d'État à la présidence du ConseilCNIP
Jacques Gavinisecrétaire d'État à la MarineCNIP
Pierre Montelsecrétaire d'État à l'AirCNIP
Jean Sourbetsecrétaire d'État à l'AgricultureCNIP
Antoine PinayAntoine Pinayprésident du Conseil

et ministre des Finances et des Affaires économiques

CNIP
Camille Laurensministre de l'AgricultureCNIP
Pierre Garetministre du Travail et de la Sécurité socialeCNIP
Emmanuel Templeministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
Roger Duchetministre des Postes, Télégraphes et TéléphonesCNIP
Raymond Marcellinsecrétaire d'État à la présidence du ConseilCNIP
Guy Petitsecrétaire d'État à la présidence du ConseilCNIP
Jean Moreausecrétaire d'État au BudgetCNIP
Jacques Gavinisecrétaire d'État à la MarineCNIP
Pierre Montelsecrétaire d'État à l'AirCNIP
1953René MayerPaul Ribeyre

puis Guy Petit

ministre du CommerceCNIP
Camille Laurensministre de l'AgricultureCNIP
Louis Jacquinotministre de la France d'Outre-merCNIP
Pierre Courantministre de la Reconstruction et de l’UrbanismeCNIP
Henry Bergasseministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
André Boutemy

puis Paul Ribeyre

ministre de la Santé publique et de la PopulationCNIP
Roger Duchetministre des Postes, Télégraphes et TéléphonesCNIP
Jacques Gavinisecrétaire d'État à la MarineCNIP
Pierre Montelsecrétaire d'État à l'AirCNIP
Jules Ramaronysecrétaire d'État à la Marine marchandeCNIP
1953-1954Joseph Laniel (1)Joseph Lanielprésident du ConseilCNIP
Paul Reynaudvice-président du ConseilCNIP
Paul Ribeyreministre de la JusticeCNIP
Jacques Chastellainministre des Travaux publics, des Transports et du TourismeCNIP
Louis Jacquinotministre de la France d'Outre-merCNIP
André Mutterministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
Pierre Ferriministre des Postes, Télégraphes et TéléphonesCNIP
Jacques Gavinisecrétaire d'État à la MarineCNIP
Louis-Winde Christiaenssecrétaire d'État aux Forces armées et à l'AirCNIP
Jules Ramaronysecrétaire d'État à la Marine marchandeCNIP
Philippe Olmisecrétaire d'État à l'AgricultureCNIP
François Schleitersecrétaire d'État à la France d'Outre-merCNIP
195416 janvier 1954 : début du mandat de René Coty (CNIP) à la présidence de la République
Joseph Laniel (2)Joseph Lanielprésident du ConseilCNIP
Paul Reynaudvice-président du ConseilCNIP
Paul Ribeyreministre de la JusticeCNIP
Jacques Chastellainministre des Travaux publics, des Transports et du TourismeCNIP
Louis Jacquinotministre de la France d'Outre-merCNIP
André Mutterministre des Anciens combattants et des Victimes de guerreCNIP
Pierre Ferriministre des Postes, Télégraphes et TéléphonesCNIP
Édouard Frédéric-Dupontministre chargé des Relations avec les pays associésCNIP
Jacques Gavinisecrétaire d'État à la MarineCNIP
Louis-Winde Christiaenssecrétaire d'État aux Forces armées et à l'AirCNIP
Jules Ramaronysecrétaire d'État à la Marine marchandeCNIP
Philippe Olmisecrétaire d'État à l'AgricultureCNIP
François Schleitersecrétaire d'État à la France d'Outre-merCNIP
1954-1955Pierre Mendès FranceJean Michel Guérin du Boscq de Beaumontministre d'ÉtatCNIP
André Bettencourtsecrétaire d'État à la présidence du ConseilCNIP
André Moynetsecrétaire d'État à la présidence du ConseilCNIP
Jean-Michel Guérin de Beaumont

puis Roland de Moustier

secrétaire d'État aux Affaires étrangèresCNIP
Philippe Moninsecrétaire d'État au CommerceCNIP
Jean Raffarinsecrétaire d'État à l'AgricultureCNIP
1955-1956Edgar Faure (2)Antoine Pinayministre des Affaires étrangèresCNIP
Roger Duchetministre de la Reconstruction et du LogementCNIP
Jean Chamantsecrétaire d'État aux Affaires étrangèresCNIP
Jean Crouziersecrétaire d'État à la Défense nationale et aux Forces arméesCNIP
195616 janvier 1956 : début de la IIIe législature
1956-1957NB : en 1957, aucun ministre CNIP au sein des gouvernements Guy Mollet et Maurice Bourgès-Maunoury
(Pinay nommé le 17/10, chute avec son gouvernement, non investi le 18/10)Antoine Pinayprésident du ConseilCNIP
1957-1958Félix GaillardPaul Ribeyreministre de l'Industrie et du CommerceCNIP
Roland Boscary-Monsservinministre de l'AgricultureCNIP
Raymond Marcellinsecrétaire d'État à la Fonction publique et à la Réforme administrativeCNIP
Louis-Winde Christiaenssecrétaire d'État aux Forces armées (Air)CNIP
François Schleitersecrétaire d'État au CommerceCNIP
1958Pierre PflimlinAndré Mutterministre de l'AlgérieCNIP
Paul Ribeyreministre de l'Industrie et du CommerceCNIP
Roland Boscary-Monsservinministre de l'AgricultureCNIP
Pierre Garetministre de la Reconstruction et du LogementCNIP
Charles de Gaulle (3)Louis Jacquinotministre d'ÉtatCNIP
Antoine Pinayministre des Finances,

puis ministre des Finances et des Affaires économiques

CNIP
Roger Houdetministre de l'AgricultureCNIP

Après le changement de constitution, le CNIP obtient 117 sièges (13,7 % des suffrages) aux élections législatives de novembre 1958, sous l'appellation Indépendants et paysans d'action sociale (IPAS), devenant la principale formation de la majorité présidentielle après l'UNR. Au sein du groupe siègent notamment deux futurs candidats à l’élection présidentielle : Valéry Giscard d’Estaing et Jean-Marie Le Pen[10]. Antoine Pinay, ministre des Finances, réussit la réforme monétaire de décembre 1959 (nouveau franc).

Valéry Giscard d'Estaing devient la figure montante du CNIP à la faveur du retour du général de Gaulle au pouvoir dont il deviendra le chef de file des soutiens parmi les indépendants, en menant la scission des Républicains indépendants.
Ministres CNIP sous les Ire et IIe législatures de la Ve République
AnnéeGouvernementMinistreFonctionsAffiliation politique
19589 décembre 1958 : Début de la Ire législature
1959-1962Michel DebréLouis Jacquinotministre d'État

puis ministre d'État chargé du Sahara, des Territoires et départements d'outre-mer (à partir du 24 août 1961)

CNIP
Antoine Pinay

(démission le 13 janvier 1960)

puis Valéry Giscard d'Estaing

(à partir du 18 janvier 1962)

ministre des Finances et des Affaires économiquesCNIP
Roger Houdet

(8 janvier - 28 mai 1959)

puis Henri Rochereau

(28 mai 1959 – 24 août 1961)

ministre de l'AgricultureCNIP
Max Fléchet

(démission le 19 janvier 1960)

secrétaire d’État aux Affaires économiques (jusqu'au 17 novembre 1959)puis secrétaire d’État aux Affaires économiques extérieuresCNIP
Valéry Giscard d'Estaingsecrétaire d'État aux Finances (jusqu'au 18 janvier 1962)CNIP
Jean de Broglie

(à partir du 24 août 1961)

secrétaire d'État, chargé du Sahara, des départements et territoires d'outre-merCNIP
1962Georges Pompidou (1)Louis Jacquinotministre d'État chargé du Départements d'outre-merCNIP
Valéry Giscard d'Estaingministre des Finances et des Affaires économiquesCNIP
Raymond Marcellin

(à partir du 15 mai 1962)

ministre de la Santé publique et de la PopulationCNIP
Jean de Brogliesecrétaire d'État chargé de la Fonction publiqueCNIP
5 octobre 1962 : vote de la censure du gouvernement par l'Assemblée nationale, dissoute par le président de la République le 10 octobre
18 et 25 novembre 1962 . élections législatives. Les CNIP soutenant le président de la République fondent le groupe des Républicains indépendants.
1962-1966Georges Pompidou (2)Valéry Giscard d'Estaingministre des Finances et des Affaires économiquesRI
Raymond Marcellinministre de la Santé publique et de la PopulationRI
Jean de Brogliesecrétaire d'État chargé des Affaires algériennesRI
1966Le 1er juin 1966, le Comité d'études et de liaison des RI rompt définitivement avec le CNIP en se constituant en parti politique « Fédération nationale des républicains indépendants »

Un fort ancrage territorial

En 1959, le CNIP contrôle l'exécutif de 29 des 90 présidences de conseils généraux, du quart des villes préfectures dont Paris, Montpellier, Metz, Dijon, Nantes, Pau, Rouen, Vichy, Troyes, Versailles ainsi que de villes comme Beaune, Saint-Chamond, Lourdes ou Verdun[4].

Départ des Républicains indépendants, déclin et marginalisation (années 1960-1970)

Selon Laurent de Boissieu[10], la rupture entre les indépendants et les gaullistes se fonde principalement sur trois points : l'Algérie française, le libéralisme économique[11] et les institutions. Concernant l'Algérie, le CNIP n'adhère pas à l'évolution de la question vers un processus d'autodétermination. Le parti ne donne d'ailleurs pas de consignes de vote pour les référendums de janvier 1961 et d'avril 1962[6],[10]. D'autre part, la politique économique libérale souhaitée par les indépendants se heurterait à l’interventionnisme gaulliste. Pinay quitte ainsi le gouvernement Debré en janvier 1960[10].

Division sur les questions algériennes et le soutien à de Gaulle

En 1960, deux motions présentées au Congrès national du parti s'opposent sur la question algérienne[12]. L'une pour le maintien de l'Algérie au sein de la République française et contre l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination, présentée par Henry Bergasse, Raymond Pinchard, et François Valentin. La seconde, favorable à l'application du processus d'autodétermination permettant aux habitants d'Algérie de choisir entre leur intégration totale à la République, l'association et indépendance, défendue par Raymond Mondon, Aimé Paquet, Jean de Broglie et Pierre Courant.

Ces oppositions s'atténuent durant l'année 1961 et conduisent, au congrès du parti de 1962, à l'adoption unanime d'une motion s'opposant à la politique algérienne du président de la République. Cependant, en mars 1962, Jean de Broglie, secrétaire d'État, est l'un des négociateurs et signataires des accords d'Évian.

Finalement, le 5 octobre 1962, 109 députés CNIP sur 121[13] refusent la confiance au gouvernement Georges Pompidou. Une partie d'entre-eux étaient pourtant réputés favorables au gouvernement[12]. Les indépendants se séparent ainsi de la majorité gouvernementale sur la question de la réforme constitutionnelle instituant l'élection du président de la République au suffrage universel direct.

Revers aux législatives de 1962

Cette rupture et le passage des indépendants dans l'opposition marque le début d'un rapide et profond déclin. Le CNIP investit 101 députés sortants aux législatives de 1962 sans chercher à sanctionner les minoritaires favorables au gouvernement[12]. Cependant, le 23 octobre, 24 députés CNIP[13] réunis autour des trois ministres du parti, annoncent qu'ils le quittent pour rester dans la majorité aux côtés des gaullistes. Entre les deux tours, ils annoncent la création d'un « rassemblement des républicains indépendants »[12].

Au terme des élections, le CNIP subit un revers important : 9,6 % (-4,1) des suffrages au 1er tour – 7,3 % (-6,4) hors futurs RI ; 29 (-103) des candidats qu'il a investi sont élus au deuxième tour, dont seulement quatre nouveaux[12]. L'électorat de droite modérée du CNIP s'est massivement porté sur les candidats gaullistes[12]. 17 députés CNIP participent à la fondation du groupe des Républicains indépendants autour de Valéry Giscard d'Estaing, Raymond Mondon, Louis Jacquinot, Jean de Broglie et Raymond Marcellin, favorables à la réforme constitutionnelle et à la poursuite de l’alliance avec les gaullistes de l'UNR-UDT. Le groupe IPAS du CNIP disparaît, les quelques députés indépendants ne ralliant par les RI ayant fait le choix de siéger dans d'autres groupes ou en tant que non-inscrits[12].

Cependant, VGE échoue à convaincre ses collègues députés à fonder un parti politique prolongeant le groupe RI et à rallier les sénateurs indépendants auxquels il avait écrit en janvier 1963[12]. Parallèlement, Antoine Pinay réaffirme début 1963 sa fidélité au CNIP, soutient sa relance et le rapprochement avec les centristes engagé par Pierre Baudis (député CNIP siégeant au sein des RI) en avril avec la création d'un « Comité de liaison des démocrates » avec des représentants du MRP et du Parti radical[12].

Renoncement de Pinay en 1965

En 1965, Antoine Pinay est pressenti pour être candidat fédérateur de la droite non gaulliste à la présidentielle, mais y aurait renoncé pour éviter d'être impliqué dans l'affaire des ballets roses ou que soient révélés ses liens avec le réseau Gehlen. Le CNIP apporte son soutien à Jean Lecanuet[14] mais l'électorat potentiel de Pinay se partage aussi entre Tixier-Vignancourt (dont Raymond Bourgine qui participera à la fondation de l'Alliance républicaine pour les libertés et le progrès) et de Gaulle (soutenu par les Républicains indépendants).

En 1966, le CNIP participe à la création, avec des membres du MRP et des radicaux, du Centre démocrate (CD), lancé par Jean Lecanuet après le succès de sa campagne présidentielle de 1965. La même année, n'ayant pas été reconduit au sein du gouvernement, VGE structure les Républicains indépendants en parti politique (FNRI). Le CNIP quitte le CD dès 1967[13]. Pour les législatives de 1967 et 1968, le CNIP ne constitue qu'une force mineure au sein du groupe parlementaire de Progrès et démocratie moderne.

Marginalisation et écartèlement entre RPR et UDF

Dès lors, le parti ne joue plus de rôle significatif et se retrouve à la marge, qui plus est constamment divisés entre partisans d'une alliance avec les partis gaullistes, ceux privilégiant l'union avec les giscardiens et ceux cherchant une troisième voie avec les centristes (qui seront concomitamment eux-mêmes alliés des gaullistes puis des giscardiens). De fait, les indépendants n'ont ensuite plus qu’un rôle d’appoint aux formations politiques dominant la droite et le centre-droit (UDR, RPR, UDF…)

En 1979, le parti se divise lors des élections européennes entre la liste « Union de défense interprofessionnelle pour une France indépendante dans une Europe solidaire » menée par l'un de ses membres, Philippe Malaud et soutenu par Pierre Poujade et l'UDCA, la liste « Union pour la France en Europe » menée par Simone Veil sur laquelle sera élu Olivier d'Ormesson et celle du RPR de Jacques Chirac où figurent deux candidats CNIP (Michel Junot et Magdeleine Anglade)[13].

En 1980, le parti n'a plus de positionnement lisible, ses dix députés élus en 1978 siégeant aussi bien au côté des giscardiens (4), des chiraquiens (2) qu'en tant que non inscrits (4) [13],[15]. Au Sénat, son groupe « Républicains indépendants et d'action sociale », passant de 16 à 12 membres, ne peut être maintenu après les élections sénatoriales de septembre[15]. Son secrétaire général, Maurice Ligot, ancien ministre des gouvernements de Raymond Barre, évoque « un désastre » et estime le parti « en crise »[15].

En 1981, une majorité du CNIP soutient la candidature de Jacques Chirac, une minorité celle de Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle. Aux élections législatives, le parti voit élire cinq de ses membres, deux siégeant au groupe UDF, deux au sein de celui du RPR. Maurice Ligot est exclu du parti et rejoint pleinement l'UDF dans le groupe de laquelle il siégeait déjà[13].

Une « passerelle » entre le Front national et la droite (1980-1987)

La première tentative pour faire du CNIP la « passerelle »[10] entre la droite parlementaire et le Front national (fondé en 1972) suit son émergence électorale au début des années 1980.

En 1980, Philippe Malaud, ancien ministre RI rallié au CNIP en 1976[13], prend la présidence du parti et défend par la suite une ligne « pas d'ennemis à droite » positionnant le parti en allié potentiel tant du duopole RPR-UDF que du FN de Jean-Marie Le Pen. Des personnalités en dissidence du Parti des forces nouvelles (formation d'extrême droite néofasciste issue d'Ordre nouveau), comme Hervé Novelli ou Alain Robert, fondateur du FN, rejoignent le CNIP en 1981[10]. Cependant, des membres du CNIP, comme Olivier d'Ormesson en 1984, le quitteront également pour rejoindre le FN.

Cette stratégie n'est néanmoins pas une exclusivité du CNIP. De 1985 à 1988, le Front national a noué des alliances (voir article détaillé) ou soutenu plusieurs élus ou candidats de la droite et du centre membres du RPR ou de l'UDF. La position d'ouverture au FN ne vaudra d'ailleurs pas au CNIP d'être ostracisé par les autres partis de droite qui concluent avec lui une alliance en vue des législatives de 1986.

Cela se traduit aux législatives de 1986 par la présence de membres du CNIP sur les listes d'unions RPR-UDF (3 seront élus) et par la constitution de listes communes CNIP-FN dans trois départements (Paris, l'Essonne et le Val-d'Oise), grâce auxquelles le parti obtiendra 3 autres élus. Cette stratégie est contestée par plusieurs indépendants, comme Raymond Bourgine, Jean Kiffer et Michel Junot, qui quittent le mouvement. Une partie fondera l'Union nationale indépendante de la République (UNIR). Le secrétaire général du mouvement, Yvon Briant, membre du RPR qui a rejoint le CNIP après les municipales de 1983, illustre cette transition de la droite vers l'extrême droite en étant élu député sur une liste « Front national-Rassemblement national » mais aussi la brièveté de cette période, en ce qu'il ne siégera que quelques mois au sein du groupe parlementaire FN avant d'en être exclu (juillet 1986).

En 1987, à la suite des propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, le parti se divise à nouveau sur sa stratégie. Philippe Malaud quitte le CNIP et fonde l'éphémère Fédération nationale des indépendants (FNI) pour maintenir sa ligne d'ouverture à l'extrême droite. Jacques Féron, maire du 19e arrondissement de Paris depuis 1983, allié au RPR, lui succède à la tête du CNIP avec le soutien d'Yvon Briant. Cependant, le CNIP restera un lieu de transition, principalement en sens inverse, du FN vers la droite traditionnelle.

Dans la mouvance du RPR et de l'UDF (1988-1996)

En 1988, le CNIP obtient deux élus aux législatives, François d'Harcourt et Édouard Frédéric-Dupont, avec le soutien du RPR et de l'UDF. Pour les élections européennes de juin 1989, le CNIP prend part à la liste RPR-UDF menée par Valéry Giscard d'Estaing, Yvon Briant est élu député européen et prend la présidence du parti. En 1989, Olivier d'Ormesson (parti du FN dès 1987) revient au CNIP avec plusieurs membres du FN qui l'ont quitté en 1988 à la suite du calembour « Durafour-crématoire ». Enfin, en 1992, Philippe Malaud et les membres de la FNI font leur retour au sein du CNIP.

À la suite du décès d'Yvon Briant, Jean-Antoine Giansily, militant au CNIP depuis 1978, ancien membre du Club de l'horloge mais qui s'était opposé aux alliances avec le FN en 1987, lui succède. Il entend repositionner le CNIP au centre-droit de l'échiquier politique.

Échec de La Droite indépendante (1997)

En 1996, Olivier d'Ormesson devient président du CNIP et engage un rapprochement avec le MPF de Philippe de Villiers. Jean-Antoine Giansily quitte le CNIP et fonde fonde le « Mouvement des indépendants pour la majorité présidentielle » avant de rejoindre le RPR[13].

L'alliance CNI-MPF se traduit par des candidatures communes aux élections législatives de 1997, sous l'étiquette La Droite indépendante (LDI), dont 90 membres du CNIP[16]. Aucun candidat du CNIP n'est élu, malgré le soutien apporté par le Front national au sortant CNIP Lucien Brenot en Côte-d'Or[10].

En 1998, le CNIP change à nouveau de direction nationale (Jean Perrin devient président et Annick du Roscoät secrétaire générale) et fusionne avec deux petites formations : le Parti pour la liberté (droite libérale-conservatrice) et le Parti national républicain (d'extrême droite, fondé par Roland Hélie, Jean-François Touzé) sans toutefois changer de nom. Il revient cependant à des alliances classiques avec la droite pour les régionales.

En 1999, Gérard Bourgoin, maire de Chailley et conseiller général de l'Yonne et industriel surnommé le « roi du poulet »[17] est élu président du CNIP, fonction qu'il quittera l'année suivante, durant laquelle son groupe déposera par ailleurs son bilan et sera démantelé[18]. Annick du Roscoät, qui s'est engagée au CNIP dans le sillage de Raymond Bourgine, lui succ̠ède à la présidence du CNIP.

Intégration à l'UMP (2002-2008)

Sans représentation parlementaire (aucun élu aux législatives de 2002) et sans personnalité d'envergure nationale, le parti intègre l'UMP, comme personne morale associée, lors de sa fondation en 2002. Annick du Roscoät est candidate sur la liste UMP aux élections européennes de 2004[19]. Le CNIP retrouve alors une relative attractivité avec l'arrivée de plusieurs personnalités comme Philippe Dominati (2002, divers droite, sénateur de Paris), Édouard Leveau (2002, ex-RPR, député-maire de Dieppe), Jérôme Rivière (2002-2007, ex-DL, député des Alpes-Maritimes), Christian Vanneste (2006, ex-RPR, député du Nord), Gilles Bourdouleix (2007, ex-PPDF, député-maire de Cholet), François Lebel (2008, ex-RPR, maire du 8e arrondissement de Paris) ou Hubert Fayard (ex-MNR, conseiller régional de PACA)[10],[13].

Le candidat proposé par le CNIP à l'élection présidentielle de 2007 fut Jean-Michel Jardry, alors vice-président du CNIP. Il a annoncé son soutien à Nicolas Sarkozy à la suite d'un Conseil national et d'un vote des adhérents le 17 février 2007 (57 % en faveur de Nicolas Sarkozy, 16 % pour François Bayrou, 12 % pour Philippe de Villiers et 5 % pour Jean-Marie Le Pen)[13]. Jean-Michel Jardry se retire ainsi de la course à la présidence de la République.

À l'issue des élections législatives de 2007, le CNIP conserve deux sièges de députés : Gilles Bourdouleix et Christian Vanneste.

Départ de l'UMP (2008), fondation de l'UDI (2013) et retour à l'indépendance et aux alliances à droite

Le conseil national du CNIP a décidé le 7 juin 2008 de « reprendre son entière indépendance vis-à-vis de l’UMP », dont il était membre fondateur, et annoncé son intention « de présenter ses propres listes aux élections européennes »[20].

Le 4 mars 2009, le CNIP a présenté ses deux premières têtes de liste aux élections européennes de juin 2009, dans les circonscriptions suivantes : l'Île-de-France (Annick du Roscoät) et l'Outre-mer (Daniel Mugerin). Faute d'accord électoral avec l'UMP, il présente des listes dans cinq circonscriptions. Il obtient 11 700 voix en Île-de-France et 2,65 % des suffrages en Guyane, seuls endroits où le CNIP avait finalement déposé des bulletins. À l'occasion des élections cantonales de mars 2011 il obtient en moyenne 8,02 % des suffrages[réf. nécessaire].

Annick du Roscoät, présidente du CNIP depuis 2000, est remplacée par Gilles Bourdouleix, député et maire de Cholet, ancien fief de Maurice Ligot, le [21].

Lors des élections régionales de 2010, le CNIP fait alliance avec Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan dans plusieurs régions. En Languedoc-Roussillon et dans certaines autres régions, il soutient des candidats divers droite comme Christian Jeanjean. En Vendée, le CNIP participe à la liste de la majorité présidentielle avec l'UMP et le MPF. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le président du CNIP du Pas-de-Calais présente sa propre liste.

Après avoir initialement refusé d'adhérer au Comité de liaison de la majorité présidentielle à cause de la place accordée à des partis de centre gauche comme La Gauche moderne et Les Progressistes, le CNIP a finalement rejoint le Comité de liaison en novembre 2010. En novembre 2010, le CNIP a entamé un rapprochement avec La Droite libre, mouvement libéral-conservateur. En avril 2011, il a fait de même avec le Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin[22].

Finalement, à la suite de négociations conduites notamment par Jérôme Besnard, Gilles Bourdouleix annonce que son parti entame des négociations avec L'Alliance républicaine, écologiste et sociale, lancée par Jean-Louis Borloo[23]. Ces négociations n'aboutiront pas mais cette annonce provoque un violent désaccord entre la présidente d'honneur, Annick du Roscoät, qui souhaite garder la ligne droite et conservatrice du parti, et son président, Gilles Bourdouleix, dont le but est de repositionner le CNIP au centre droit, sa place historique selon lui[réf. nécessaire].

Le , Gilles Bourdouleix rejoint le groupe UDI à l'Assemblée nationale. Le , le CNIP annonce qu'il rejoint l'Union des démocrates et indépendants[24]. Le , Gilles Bourdouleix démissionne du parti de Jean-Louis Borloo à la suite de propos controversés au sujet des gens de voyages. Le , le bureau exécutif de l'Union des démocrates et indépendants décide d'en exclure le CNIP, à la suite de la démission de Gilles Bourdouleix et du soutien unanime que le bureau politique du CNIP avait alors accordé à ce dernier dans l'affaire des propos qu'il aurait tenus au sujet des gens du voyage[25].

Lors des élections régionales de 2015, Daniel Philippot, président de la fédération des Alpes-Maritimes et secrétaire national du parti, rallie la liste Front national. La direction du parti n'avait auparavant pas donné de consigné de vote, regrettant que Les Républicains accordent trop de place au centre (UDI et MoDem). Dans le même temps le président du CNIP, Gilles Bourdouleix, qui se dit opposé à l'idée de tout rapprochement avec le Front national, démissionne[26].

Néanmoins, le parti remporte deux élues lors de ces élections : Irène Peucelle, élue dans le Nord sur la liste de Xavier Bertrand[27] et Myriam Garreau, élue sur la liste vendéenne de Bruno Retailleau en Pays de la Loire[28]. Elles siègent toutes deux comme apparentées aux groupes Les Républicains.

Le 30 janvier 2016, Bruno North, à qui s'était opposé Gilles Bourdouleix, est élu président du parti avec 91 % des voix[29].

Le 3 mai 2016, le bureau politique des Républicains accepte que le CNIP participe à la primaire de la droite et du centre de novembre 2016[30]. Ils choisissent finalement de soutenir Nicolas Sarkozy pour la primaire des Républicains[31].

Soutien à Marine Le Pen et tentative de rapprochement avec DLF (2017-2022)

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen à Emmanuel Macron, le parti ne donne pas de consigne de vote, précisant qu'« il est exclu que le CNIP appelle à voter en faveur de la candidature d’Emmanuel Macron »[32]. Son président Bruno North est remercié de son soutien à la présidentielle lors de la réunion du de Marine Le Pen[33]. Aux élections législatives, le CNIP soutient aussi bien des candidats FN comme Jérôme Rivière, LR comme Claude Goasguen ou l'apparentée FN Emmanuelle Ménard[34].

Ce « rapprochement » avec le Front national soutenu par la fédération des Alpes-Maritimes est contesté par les responsables des fédérations CNIP du Cantal, de l'Hérault, de l'Aveyron, et de la Gironde, qui le quittent au profit de CPNT en décembre 2017[35].

En 2018, à la suite de la contestation interne de Marine Le Pen au sein du FN, le CNIP accueille des frontistes en rupture de ban comme le conseiller régional du Grand Est Thierry Gourlot[34]. Il rejoint également « Les Amoureux de la France », éphémère plateforme participative lancée conjointement par Nicolas Dupont-Aignan, Emmanuelle Ménard et Jean-Frédéric Poisson[36].

Pour les élections régionales de 2021, Bruno North est à la tête de la liste Rassemblement national dans les Ardennes, confirmant le rapprochement entre le RN et le CNIP amorcé plusieurs années auparavant[37].

Soutien à Éric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022

En janvier 2022, le comité directeur du CNIP vote le soutien d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022[38] à 71 %, contre 27,5 % pour Marine Le Pen (candidate du Rassemblement National) et 1,45 % pour Valérie Pécresse (candidate des Républicains), confirmant ainsi l'éloignement du parti avec la droite modérée.

Organisation

Le CNIP est dirigé par un bureau politique[39] composé notamment du président Bruno North.

Bureau politique

  • Secrétaire général : Jean-Thierry Guilleré-Delangre
  • Secrétaire général délégué : James Rolland
  • Vice-présidents : Stéphane Buffetaut, Thierry Gourlot, Hervé Lucbéreilh
  • Trésorier : Frédérique Faure
  • Secrétaires nationaux : Christine Boone (écologie), François Dubout (culture), Marcel Morin (anciens combattants), Jean-Thierry Guilleré-Delangre (agriculture), Henri Roure (défense), Daniel Philippot (Français de l'étranger), Pascal Naudy (santé), Yann Piriou (financement), Stéphane Buffetaut (affaires européennes), Raymond de Malherbe (Commerce International).
  • Délégués : Jean-Paul Tisserand (études),
  • Jeunes : Clément Galante (président des JIP)
  • Fédérations : Hervé Lucbéreilh (Sud-Ouest), James Rolland (Sud-Est), Pascal Nicot (Ouest), Thierry Gourlot (Est), Frédéric Cadet (Nord), Jacques Cacheleux, Raymond de Malherbe (Pays de la Loire)

Direction

Président d'honneur

Secrétaires généraux (1949-1973)

Jusqu'en 1973, le parti était dirigé par un secrétaire général[6] :

Présidents

La fonction de président, créée en 1973, a été assumée par[40] :

Bruno North

Président depuis 2016, Bruno North a créé notamment en 1993 l'entreprise Domus Rome, qu'il préside depuis[43]. Sa carrière politique débute avec son adhésion au RPR, en 1981. Il quitte ensuite ce parti pour le CNIP, dont il devient président de la fédération de Paris et secrétaire général (numéro deux au niveau national)[44]. Il conduit la liste d'union CNIP-Debout la République à l'élection régionale de 2010 à Paris. Deux ans plus tard, il se présente à l'élection législative dans la première circonscription de Paris, où il recueille 0,81 % des voix au premier tour[45].

À la fin de l'année 2015, Bruno North exprime sa volonté d'orienter le parti sur une ligne plus à droite[46]. Il est élu président du CNIP le 31 janvier 2016, avec 91 % des voix[47]. Le , dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, il est présent, accompagné de Daniel Philippot, à un meeting de Marine Le Pen à Villepinte, et lui apporte son soutien sans engager le CNIP[48],[49],[50].

Représentation parlementaire

Députés[13]
LégislaturePRLPPUSCNIPFNRI
1946-1951[51]38828
1951-195594
1956-19581283
1958-1962 [52]132[53]
1962-196725[54]36
1967-1968042
1968-1973061
1973-1978055
1978-1981[55]9(71 UDF-PR)
1981-19865(33 UDF-PR)
1986-19885(58 UDF-PR)
1988-19932(62 UDF-PR)
1993-19973(108 UDF-PR)
1997-20020(30 DL)
2002-2007 [56]4[57]
2007-20122
2012-20171
2017-0

Jeunes indépendants et paysans

Les Jeunes indépendants et paysans ou Jeunes CNIP[58] sont l'organisation de jeunesse, fondée dans les années 1950, du CNIP.

Vers la fin des années 1950, beaucoup de ses membres sont issus de l'Union de défense de la jeunesse française (UDJF), organisation de jeunesse, animée par Jean-Marie Le Pen, de l'Union de défense des commerçants et artisans fondée par Pierre Poujade. Durant la Guerre d'Algérie, notamment lors du congrès des Jeunes indépendants et paysans de juillet 1957, des discours y sont résolument « Algérie française »[59].

En juin 2009, les Jeunes indépendants et paysans condamnent fermement les subventions versées par le Conseil général de la Loire-Atlantique et le Conseil régional des Pays de la Loire au festival de musique Hellfest ayant lieu à Clisson. Son secrétaire général de l'époque, Gonzague de Chantérac (d), dénonce en particulier le fait que des subventions soient versées alors que certains groupes mettent en avant des chansons violentes et antichrétiennes[60]. Dans un communiqué de presse, les Jeunes CNIP indiquent « Alors que les rapports parlementaires se multiplient sur les profanations de tombes, l’univers mental glauque et névrotique du death metal est-il celui que les élus socialistes veulent promouvoir ? »[61].

En 2012, les JIP deviennent membres des jeunes UDI, puis suivent le CNIP quand celui-ci quitte la confédération centriste en 2013.

En avril 2022, Clément Galante est nommé président national des jeunes du CNIP par Bruno North.

Direction

Identité visuelle

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes