Enseignement supérieur en France

universités et « grandes écoles » après bac

En France, l'accès au premier cycle d'études supérieures des universités est de droit[1] pour tous les bacheliers ou titulaires d'un diplôme d'accès aux études supérieures : 98 % des bacheliers généraux, 90 % des bacheliers technologiques et 45 % des bacheliers professionnels poursuivent leurs études.

Faculté de Droit Paris II Panthéon-Assas : le bâtiment principal sur la place du Panthéon.
L'amphi 1 du Centre Assas lors de la cérémonie de remise des diplômes des docteurs en Droit.

La dépense publique annuelle par étudiant en 2012 (chiffre provisoire) est de 11 739 [2] (en progression de 0,9 % par rapport à 2011). Entre 2008 et 2013, la dépense moyenne par étudiant est restée stable en France tandis qu'elle a augmenté de 5 % dans la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)[3]. Cette valeur moyenne de dépense masque en réalité une grande diversité puisque les chiffres varient de 10 942  pour les universités à parfois plus de 20 000  pour certains établissements. Toutefois, cette dépense est en progression constante et a augmenté de 50 % en 30 ans[2].

Le dispositif français est caractérisé par une double coupure. D'une part, le service public de l'enseignement supérieur est assuré par les universités ouvertes à tous (sauf les études de santé) et par les « grandes écoles » qui recrutent les étudiants par concours (à la différence des universités dont la sélection se fait en cours de cursus). D'autre part, la recherche est assurée à la fois par les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) spécialisés et par les universités qui assurent une double mission d'enseignement et de recherche. L'ensemble est complexe et nécessite des conseils tout au long du processus.

En 2014, selon l'OCDE, 44,7 % des Français âgés de 25 à 34 ans disposaient d'un niveau d’éducation supérieur, contre 28 % des Allemands de cette tranche d'âge[4].

Organisation

Grades universitaires liés au processus de Bologne

Doctorat (3)Doctorat (3)
Master (2)DEA-DESS (1)
Maîtrise (1)
Licence (3)Licence (1)
DEUG (2)
Actuel système
de Grade
LMD
Ancien système
de Grade

Les grades universitaires sont en France au nombre de quatre : le baccalauréat, la licence, le master et le doctorat[5]. Le grade de master a été créé en 1999, en lien avec la réforme LMD, alors que les trois autres remontent à la création de l'Université de France par Napoléon Ier (décret du ).

Les grades universitaires français sont des grades d'État. L'État a le monopole de la collation des grades[6], ils sont validés par la signature d'un ministre ou d'une personne ayant reçu délégation de signature, en général le recteur d'académie sur délégation du ministre chargé de l'Enseignement supérieur.

Les grades sont conférés aux titulaires de diplômes nationaux de l'enseignement supérieur délivrés sous l'autorité et au nom de l'État par les universités et les établissements habilités à cet effet. Les grades peuvent être également conférés aux titulaires de certains diplômes propres à des établissements (cas du grade de master).

  • Le baccalauréat est préparé dans un lycée et obtenu après un examen national ;
  • Le grade de licence est généralement préparé dans une université ;
  • Le grade de master peut être obtenu par la préparation d'un diplôme national de master, généralement dans une université, mais également par la préparation d'un diplôme d'ingénieur ou bien celle d'un diplôme de fin d'études d'un institut d'études politiques ou de certaines écoles de commerce ;
  • Enfin, le doctorat est obtenu à la suite de la préparation d'une thèse de doctorat (à ne pas confondre avec les thèses d'exercice soutenues par les étudiants en santé et conférant également le titre de docteur, mais pas le grade correspondant[7]) et sa soutenance devant un jury constitué au sein d'une université ou d'un établissement d'enseignement supérieur habilité.

À ces grades peuvent être associés une multitude de droits et de privilèges, pouvant varier suivant les disciplines et les finalités. Les formations de l’enseignement supérieur universitaire (hors certaines spécialités comme les professions médicales et des autres métiers de la santé) sont découpés en trois cycles[8].

  • Le premier cycle dure trois ans. Il est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat (sauf certaines formations pouvant sélectionner les étudiants)[9] sous réserve d’être passé par la procédure d’« orientation active » et se termine par l'obtention d'une licence, d'une double licence ou d'un bachelor universitaire de technologie.
  • Le deuxième cycle dure deux ans. Il peut y avoir une sélection des étudiants sur concours ou sur dossier[10]. Ce cycle se termine par l'obtention d'un master.
  • Le troisième cycle dure trois ans et correspond à la formation doctorale.

Parallèlement, des diplômes de l’enseignement supérieur, notamment privé ou consulaire, peuvent obtenir un « visa » de l'État[11]. Les diplômes visés par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation peuvent également délivrer un « grade universitaire » en complément. Il en existe quatre : le baccalauréat, la licence, le master et le doctorat[12]. Ces grades, ainsi que l’attribution de crédits ECTS, induisent une harmonisation européenne. Cette nomenclature commune permet, en effet, aux étudiants de faire reconnaître à l'étranger leur formation par un système d'équivalence commun à chaque pays. Un effet secondaire est l'accroissement de la mobilité étudiante internationale : les élèves peuvent choisir de poursuivre leur formation ou carrière à l'étranger, sans pour autant perdre l'acquis de leur scolarité.

Nomenclature des niveaux de diplômes

Cette liste qui classe les diplômes de niveau du moins élevé (niveau 1) au plus élevé (niveau 8)[13],[14],[15]. L'ancienne classification de 1969 allait du niveau V (CAP, BEP) au niveau I (Master). Elle a été remplacée début 2019[16]. La nomenclature de 2019 va donc du niveau 1 (niveau maternelle) au niveau 8 (doctorat). Établie en 2019[17], elle vise à faciliter la lecture internationale des niveaux de formations. Elle est basée sur la classification internationale type de l'éducation de 2011 établi par l'Unesco et le Cadre européen des certifications établi par l'Union européenne. La nomenclature de 1969 (du niveau V au niveau I) allait à l'encontre de nombreux systèmes étrangers.

La nomenclature des niveaux de formation est utilisée, notamment à des fins statistiques, pour mesurer les études accomplies par un individu. Elle est utilisée au sein de l'Éducation nationale, des autres ministères délivrant des diplômes d'État, mais aussi par Pôle emploi pour classer les demandeurs d'emploi par niveau de formation, par l'Insee dans le cadre du recensement[18]etc.

Titre du diplômeAnnées après
le baccalauréat
Niveau RNCP du diplômeCompétences[19]Ancien niveau (1969-2006)
École maternelle
et élémentaire
-Niveau 1 et 2Le niveau 1 correspond à la maîtrise des savoirs de base. Il est l'équivalent de l'école maternelle.
Le niveau 2 atteste la capacité à effectuer des activités et résoudre des problèmes courants à l'aide de règles et d'outils mobilisant des savoir-faire professionnels. Il est l'équivalent de l'école élémentaire. L'activité s'exerce avec un niveau restreint d'autonomie. Les titulaires sont formés pour occuper des emplois de maîtrise ou d'ouvrier non qualifié.
Niveau V
CAP, DNB, CFG-Niveau 3

Le niveau 3 atteste la capacité à effectuer des activités en appliquant des méthodes, des outils, des matériels et des informations de base, dans un contexte connu, et à adapter les moyens d'exécution et son comportement aux circonstances. Les diplômés du CAP, ou équivalent sont formés pour occuper des emplois de maîtrise ou d'ouvrier qualifié.

BaccalauréatBacNiveau 4

Le niveau 4 atteste la capacité à effectuer des activités mobilisant un large éventail d'aptitudes, d'adapter des solutions existantes pour résoudre des problèmes précis, à organiser son travail de manière autonome dans des contextes prévisibles mais susceptibles de changer. Les diplômés du Bac sont formés pour occuper des emplois de maîtrise ou d'ouvrier qualifié.

Niveau IV
BTS, CPGEBac + 2Niveau 5

Le niveau 5 atteste la capacité à maîtriser des savoir-faire dans un champ d'activité, à élaborer des solutions à des problèmes nouveaux, à analyser et interpréter des informations en mobilisant des concepts, à transmettre un savoir-faire et des méthodes. Les diplômés du BTS ou équivalent sont formés pour occuper des emplois d'ouvrier ou de technicien qualifié.

Niveau III
Diplôme national de licence, BUTBac + 3Niveau 6

Le niveau 6 atteste la capacité à analyser et résoudre des problèmes complexes imprévus dans un domaine spécifique, à formaliser des savoir-faire et des méthodes et à les capitaliser. Les diplômés d'une licence sont formés pour occuper des emplois de technicien qualifié.

Niveau II
Diplôme national de masterBac + 5Niveau 7

Le niveau 7 atteste la capacité à élaborer et mettre en œuvre des stratégies alternatives pour le développement de l'activité dans des contextes complexes, ainsi qu'à évaluer les risques et les conséquences de son activité. Les diplômés d'un master sont formés pour occuper des emplois de cadre.

Niveau I
Diplôme national de doctoratBac + 8Niveau 8

Le niveau 8 atteste la capacité à identifier et résoudre des problèmes complexes et nouveaux impliquant une pluralité de domaines, en mobilisant les connaissances et les savoir-faire les plus avancés, à concevoir et piloter des projets et des processus de recherche et d'innovation. Les diplômés d'un Diplôme national de doctorat sont formés pour occuper des emplois de cadre.

Filières

Filières universitaires générales

  • La licence est un diplôme généraliste s’obtenant après trois années d’études (bac + 3).
  • Le master qui conclut deux années d’études après la licence (bac + 5).
  • Le doctorat après un travail de recherche (une thèse) durant généralement trois ans (bac + 8).

Ces diplômes sont délivrés dans tous les domaines (Sciences, Lettres, Droit, Économie, Langues, Arts, Sciences Humaines…), généralement au sein des universités françaises.

Filières techniques professionnelles

Les sections de techniciens supérieurs, généralement situées dans les lycées, permettent de préparer en deux ans le brevet de technicien supérieur (BTS) dans un domaine spécialisé du tertiaire ou technologique. Il est tout autant possible d'intégrer une école d'ingénieur ou de commerce qui ouvrent de plus en plus leurs portes aux diplômés de bac +2. Néanmoins, il n'en reste pas moins que les établissements proposant ce type de formation (BTS) sont des lycées. En effet, le statut d'enseignement supérieur n'est pas revendiqué à cause du manque de professeurs diplômés d'État Universitaire.

Les instituts universitaires de technologies, composante d’une université, permettent de préparer en deux ans le bachelor universitaire de technologie (BUT), anciennement le diplôme universitaire de technologie (DUT), dans les secteurs tertiaires ou technologiques. Cette formation se veut aussi bien professionnalisante, avec souvent un stage obligatoire et la possibilité d'entrer directement dans la vie active, que théorique et permettant de rejoindre une licence professionnelle, générale ou encore une école d'ingénieur ou de commerce.

Panorama des diplômes et des filières

Études en France
Nom du
diplôme
(niv. RNCP/
CEC,
sauf (-))
Années
9 et +DE
Médecin

DES
(-)
HDR (-)DESV (-)
+8Doctorat
(8)
DSA
DPEA

(-)
DEC
(-)
+7
+6DE
Dentaire
(-)
DE
Pharmacie
(-)
DFASM
(7)
HMONP
(-)
DE
Vétérinaire
(-)
+5DFASO
DFASP
DEMK
DESF
(7)
Master
(7)
DEA
(7)
DSCG
(7)
DNSEP(7)
DSAA
(-)
CCO
DE IA
DE IPA
(7)
CA (7)
CNSMD(7)
CNSAD
(-)
MSc
MBA
MS
Diplovis
(-)
ENC (-)
ENS (-)
INP
(-)
ENS (-)
IAE (7)
ESC
(-)
EI (7)
ENS (-)
DEFV (7)
+4
+3DFGSM
DFGSO
DFGSP
DFGSMa
(6)
Licence
(6)
LP
BUT
(6)
DEEA
(6)
DCG
(6)
DN
MADE

DNA
(6)
DE I (6)
IFPS
IRFSS
(-)
DNSP
(6)
IRTS
(3-6)
Bachelor
Diplovis (-)
+2BTS
(5)
AL/BL
LSH (-)
ECG
D1
D2
(-)
BC
MP
PC
PSI
PT
MPI
(-)
Filière, discipline ou spécialité+1L.AS
PASS

(-)
Médecine
Odontologie
Pharmacie
Maïeutique
Kinésithérapie
Arts - Commerce, économie - Droit et Science Politique - Enseignement - Ingénieur -
Lettres et langues - Santé - Sciences humaines - Sciences et technologie
Pro ou TechnoArchitecteComptabilitéArts
Design
Mode
ParamédicalMusique
Danse
Comédie
Social
Sports
Libre
Technique
STSLettresÉconomieScientifique
Université, École autorisée
à délivrer un diplôme national
ÉcoleÉcole
Privée
École, Lycée
CPGE

Arts

Les études en art recouvrent de nombreux domaines : les arts plastiques, l'architecture, le design industriel, la musique, le spectacle, le graphisme, l'audiovisuel. Les études peuvent donc s'effectuer dans des établissements très différents en fonction du domaine de spécialisation. Certains cursus multidisciplinaires de haut niveau sont possibles dans des grands établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche comme le Conservatoire national des arts et métiers :

  • à l'université (licence, master) ;
  • dans un conservatoire national supérieur ou un pôle supérieur ;
  • en école publique (masters, DNMADE) ;
  • en école privée (bachelor, masters).

Commerce, économie et gestion

Les études dans le commerce ou la gestion peuvent s'effectuer en milieu universitaire, en BTS (Brevet de Technicien Supérieur) ou en BUT (Bachelor Universitaire de Technologie). Cependant, il existe une autre voie pour faire carrière dans ces domaines, les écoles de commerce. Il est possible de les intégrer directement après le bac ou après deux années de classe préparatoire économique et commerciale, via des concours ou des banques d'épreuves.

L'Économie et la gestion sont, pour la majorité des cas, étudiée :

Droit

L'implantation au 391, rue de Vaugirard. L'ancien collège de l'Immaculée-Conception où le jeune Charles de Gaulle a été élève sert aujourd'hui de centre universitaire aux étudiants de première année.

Les études de droit se déroulent :

Après un diplôme bac +4, la professionnalisation se fait ensuite dans des établissements spécialisés comme les écoles d'avocats, les centres de formation professionnelle notariale ou l’École nationale de la magistrature.

Enseignement

La formation des enseignants se fait dans des universités, dans les masters d’enseignement des INSPE. Les professeurs de l’Éducation nationale sont ensuite recrutés par des concours. Les quatre écoles normales supérieures sont destinés à la formation des professeurs agrégés et enseignants-chercheurs.

Industrie

Lettres et langues

Les études en lettres et langues peuvent s'effectuer :

Santé

Entrée arrière du Centre Panthéon depuis la rue Saint-Jacques.

Les études de médecine, de pharmacie, d'odontologie et de maïeutique se déroulent à l’université. Ces formations nécessitent de réussir un concours après la première année. Les études de médecine durent neuf ans au minimum, celles de pharmacie et d’odontologie six minimum, et celles de maïeutique cinq.

Les études de médecine vétérinaire se déroulent en classe préparatoire, à l'université, en BTS, en BTSA ou en BUT pour les deux premières années, puis, après le concours, dans une école vétérinaire pour les cinq années suivantes.

Sciences humaines et sociales

Les études en sciences humaines peuvent s'effectuer dans des disciplines variées : philosophie, histoire-géographie, sciences du langage, archéologie, psychologie, théologie, anthropologie, économie, sociologie, sciences de l'éducation et de la formation... La plupart des étudiants qui rejoignent ces filières sont des bacheliers généraux qui possèdent une bonne culture générale ainsi qu'une maîtrise correcte de la langue française. Par la suite, ils pourront poursuivre leur cursus en master, intégrer un Institut d'études politiques ou rejoindre une école spécialisée.

Sciences et technologies

Les études en sciences de la mer et du littoral recouvrent des secteurs pluri-disciplinaires : biologie marine, écologie, environnement, chimie marine, droit, économie, géographie, géosciences, histoire, physique des océans, ingénierie. Ces formations sont dispensées dans les universités au niveau master comme doctorat.

Les carrières scientifiques ont la réputation d'être accessibles à tous et à toutes. Mais, particulièrement en France, ce n'est pas le cas. À la suite de la loi pour une école de la confiance en 2019, des enquêtes ont constaté une baisse de fréquentation surtout marquée pour les étudiantes en mathématique, et l'accroissement des inégalités dans les filières socio-économiques. Cette situation est ancienne : vers 2010, 37,5% des enfants de cadres supérieurs ou d'enseignants accédaient au baccalauréat scientifique, contre 12% seulement des enfants ouvriers. Les filières scientifiques sont difficiles d'accès aux milieux populaires et aux personnes issues d'origines migrantes. Les enquêtes du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) montrent que, si la situation est mauvaise dans la plupart des pays du monde, elle l'est aussi en France, avec des résultats défavorables surtout en science. -[22].

À cela, des raisons historiques : en France l'accès de tous et de toutes à l'enseignement supérieur est plutot récent. Jusque dans les années 1930, peuples et élites suivaient des parcours séparés. C'est Jean Berthoin qui, en 1959, a mené les réformes pour que le grand nombre accède aux universités, puis la réforme Fouchet-Capelle en 1963 a créé le Collège d'enseignement secondaire (CES), enfin ce n'est qu'en 1975 que par la loi Haby l'enseignement n'est plus diversifié selon une zone géographique. -[22].

Mais les processus d'exclusion sont également actuels. Les scientifiques sont surtout des hommes blancs, qui fabriquent un savoir défavorable aux femmes et aux diversités ethniques. Ils sont représentés comme des héros faisant des exploits ; pour que d'autres personnalités accèdent à ces carrières, il vaudrait mieux favoriser la créativité, l'émotion, la participation. -[22].

Sciences politiques

Les sciences politiques s'étudient :

  • en licence ou master de sciences politiques à l'université (facultés de sciences politiques) ;
  • ou en institut d’études politiques (appelés Sciences Po), les plus prestigieux dans le domaine sont dix établissements publics d’enseignement supérieur français situés à Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Rennes, Strasbourg, Saint-Germain-en-Laye et Toulouse. Leur vocation est de diffuser les savoirs et de développer la recherche sur les questions politiques contemporaines, l’adjectif « politique » étant entendu dans son acception la plus large, incluant les questions sociales, internationales et économiques. Le diplôme est délivré après au moins cinq années d’études supérieures avec le grade de master. Ces instituts pratiquent une sélection à leur entrée, sous la forme d'un concours, ou bien d'une sélection par dossiers. Certaines universités dispensent également des cursus de Licence et de Master intitulés « Science Politique », dont certains sont sélectifs (tels que les universités de Lyon II, Lyon III, Paris I, Paris VIII...).

Établissements

Cet article présente les principales universités françaises. La liste inclut celles qui figurent parmi les 20 premières dans au moins l'un des principaux classements internationaux et nationaux. Les trois classements internationaux qui captent le plus l’attention des médias sont le Times Higher Education World University Rankings, le classement mondial des universités QS et le classement académique des universités mondiales par l'université Jiao Tong de Shanghai,,,.

NomVilleRang national ARWU, 2021,Rang international ARWU, 2021Rang national THE, 2022Rang international THE, 2022Rang national QS, 2021Rang international QS, 2021Nombre d'étudiantsRemarques
Université Paris-SaclayOrsay113411748648 000Regroupe CentraleSupélec, l'ENS Paris-Saclay, AgroParisTech, etc.
Sorbonne UniversitéParis23528837255 600Fusion de l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV) et de l'UPMC (Paris-VI) en 2018.
Université PSLParis33814014417 000Regroupe l'Université Paris-Dauphine, l'ENS Ulm, Chimie ParisTech, Mines ParisTech, etc.
Université Paris-CitéParis4735155726164 100Fusion des universités Paris Descartes (Paris-V) et Paris Diderot (Paris-VII) en 2019.
Aix-Marseille UniversitéMarseille5101-1507301-350s.o.s.o.80 000Fusion des universités Aix-Marseille I, II et III en 2012.
Université Grenoble-AlpesGrenoble6101-15011301-3501031455 000
Université de StrasbourgStrasbourg7101-15018501-600s.o.s.o.48 011
Université de MontpellierMontpellier8151-2007301-350s.o.s.o.49 000
Université de BordeauxBordeaux9201-3007301-350s.o.s.o.50 174
Université Claude Bernard Lyon 1Lyon10201-30013401-500s.o.s.o.46 000
Université de LorraineMetz
Nancy
11201-30022601-800s.o.s.o.60 000
Institut polytechnique de ParisPalaiseau12301-4003952498 000Regroupe l'École polytechnique, Télécom Paris, Télécom SudParis, l'ENSAE Paris, etc.
Université Paul SabatierToulouse14301-40018501-600s.o.s.o.31 511Pour le classement THE, il s'agit de l'Université fédérale Toulouse-Midi-Pyrénées
Université Toulouse 1 CapitoleToulouse15301-40018501-600s.o.s.o.22 400
Université Côte d'AzurNice16401-50013401-500s.o.s.o.35 000
Université de LilleLille17401-50018501-600s.o.s.o.75 000Fusion des universités Lille I, II et III en 2017.
Université de BourgogneDijon18501-60022601-800s.o.s.o.34 169
Université Clermont AuvergneClermont-Ferrand19501-60028801-1000s.o.s.o.35 000
Université Rennes 1Rennes20501-60028801-1000s.o.s.o.30 630
Université de NantesNantes21601-70022601-800s.o.s.o.37 648
Université de Versailles Saint-Quentin-en-YvelinesVersailles22601-700s.o.351-400s.o.s.o.19 000
Université Paris 1 Panthéon-SorbonnePariss.o.s.o.22601-800929043 700
Sciences Po ParisPariss.o.s.o.13401-50072613 280
CY Cergy Paris UniversitéCergy-Pontoises.o.s.o.22601-800s.o.s.o.25 000

Établissements publics du Ministère de l’Enseignement supérieur

On trouve deux grandes familles.

Établissements publics des autres ministères

Établissements professionnels privés

Ces établissements sont essentiellement :

Établissements d'enseignement supérieur privés d'intérêt général

Depuis la loi relative à l'enseignement supérieur et à la recherche de 2013 (dite loi Fioraso), « des établissements d’enseignement supérieur privés à but non lucratif, concourant aux missions de service public de l’enseignement supérieur […], peuvent, à leur demande, être reconnus par l’État en tant qu’établissements d’enseignement supérieur privés d’intérêt général, par arrêté du ministre chargé de l’enseignement supérieur, après avis du comité consultatif pour l’enseignement supérieur privé »[25],[26].

Ce label EESPIG regroupe au un total de 61 établissements de l'enseignement supérieur privé[27].

Étudiants

Évolution du nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur
(France métro. + DOM)[28]
19902002200320042005200620072008
Universités1 159 9371 392 5311 425 6651 424 5361 421 7191 399 1771 363 7501 404 376
  Disciplines générales et de santé1 085 6091 277 0661 311 9431 312 1411 309 1221 285 4081 247 5271 223 717
    Dont : formations d’ingénieurs univ[N 1].10 54525 24024 85525 75925 60625 98326 41420 429
  IUT74 328115 465113 722112 395112 597113 769116 223118 115
  IUFM62 544
Grands établissements15 53616 87218 65525 60325 94425 77629 72631 121
IUFM total[N 2]89 06285 80883 62281 56574 16170 10064 037
STS[N 3]199 333235 459234 195230 275230 403228 329230 877234 164
  Public MEN108 262151 085151 023149 688149 849147 948147 305147 592
  Public autres ministères9 34313 55612 88112 48212 20211 82611 54311 079
  Privé81 72870 81870 29168 10568 35268 55572 02975 493
CPGE64 42772 01572 05373 14774 79076 16078 07280 003
  Public MEN52 57259 43159 16060 40761 93862 90464 15766 021
  Public autres ministères1 4191 6941 7151 7721 7081 6771 6801 694
  Privé10 43610 89011 17810 96811 14411 57912 23512 288
Formations comptables non universitaires5 5877 6827 6437 7887 4997 4307 8718 377
  Public MEN3 9514 6804 8754 9094 9794 9105 1515 280
  Privé1 6363 0022 7682 8792 5202 5202 7203 097
Préparations intégrées3 9653 3233 2713 3093 0583 1623 8354 066
Université de technologie3 1576 6036 9746 9627 3757 6047 9318 248
INP8 25012 39212 79412 51412 47812 4457 7436 763
Formations d’ingénieurs[N 1]57 653102 407105 007107 219108 057108 846108 773114 427
  Universitaires10 54525 24024 85525 75925 60625 98326 41420 429
  Des UT1 6894 0754 3214 5114 8385 1185 4505 795
  Des INP5 0919 2529 6009 4949 5329 4835 9894 992
  Public MEN15 46124 12822 55023 52523 43122 34224 29033 644
  Public autres ministères10 86514 57717 27017 17817 45818 42017 35716 922
  Privé14 00225 13526 41126 75227 19227 50029 27332 645
Écoles de commerce, gestion, vente et comptabilité46 12874 68080 61983 17688 43787 33395 835100 609
Établissements d'enseignement universitaire privés19 97119 64418 05819 82021 30621 02422 22523 219
Écoles normales d’instituteurs16 500
Écoles normales supérieures2 6753 0443 1043 1223 1913 6583 6804 122
Écoles juridiques et administratives7 32811 00110 85810 75010 47710 4258 6177 707
Écoles supérieures artistiques et culturelles[N 4]41 98860 36661 44462 86464 59864 53161 83461 617
Écoles paramédicales et sociales[N 5]74 435111 191119 456124 201131 654131 100134 407134 407
Autres écoles et formations[N 6]7 51528 71629 32230 65330 69233 25534 07238 242
Ensemble[N 7]1 717 0602 208 4212 256 1502 269 7972 283 2672 253 8322 231 4952 231 745
Étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur depuis 1960
(milliers) (France métro. + DOM)[28]
1960[N 8]1970[N 8]198019902000200320042005200620072008
Universités (hors IUT et IUFM)214,7637,0804,41 085,61 277,51 311,91 312,11 309,11 285,41 247,51 223,7
IUT24,253,774,3119,2113,7112,4112,6113,8116,2118,1
STS[N 9]8,0[N 9]26,867,9199,3238,9234,2230,3230,4228,3230,9234,2
CPGE[N 10][N 9]21,0[N 9]32,640,164,470,372,173,174,876,278,180,0
Autres établissements et formations[N 9]66,0[N 9]130,0215293,4454,3524,2541,8556,4550,2558,8575,7
Ensemble309,7850,61 181,11 717,12 160,32 256,22 269,82 283,32 253,82 231,52 231,7

Classement des unités urbaines par population étudiante[29]

Unités urbainesPopulation étudiante

(2019)

Total étudiants dans

l'enseignement supérieur

(2019)

Population unité urbaine

(habitants)

Région
1Paris370 240697 56610 733 971Île-de-France
2Lyon94 067164 3871 651 853Auvergne-Rhône-Alpes
3Toulouse75 494117 734957 750Occitanie
4Lille69 330119 6661 041 389Hauts-de-France
5Bordeaux63 307102 127916 569Nouvelle-Aquitaine
6Marseille - Aix-en-Provence61 74394 1241 587 537Provence-Alpes-Côte-d'Azur
7Montpellier57 14179 979434 933Occitanie
8Strasbourg48 45564 816465 069Grand Est
9Rennes44 63768 032333 069Bretagne
10Grenoble41 57860 720509 860Auvergne-Rhône-Alpes

Dépense publique annuelle par étudiant

La dépense moyenne par étudiant est beaucoup plus faible dans les universités que dans les classes préparatoires aux grandes écoles ou dans les sections de techniciens supérieurs. Cette situation a conduit le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale à les qualifier de « parents pauvres de l’enseignement supérieur français »[30]. Un rapport de la CNCDH publié en 2021 souligne la paupérisation des universités française, constatant les « biais » de Parcoursup, le manque de moyens et l'accroissement des inégalités[31].

Dépense moyenne par étudiant en 2012[2]
Universités[N 11]STSCPGEEnsemble

10 942 

13 505 

15 015 

11 739 

Ces chiffres placent la France légèrement en dessous de la moyenne de l'OCDE.

Dépense moyenne par étudiant dans l'OCDE en 2013[3]
ItalieBelgiqueFranceJaponCanadaSuèdeRoyaume-UniÉtats-Unismoyenne des pays membres de l'OCDE.
Montant

11 172 $PPA[32]

15 911 $PPA[32]

16 194 $PPA[32]

17 883 $PPA[32]

21 458 $PPA[32]

23 219 $PPA[32]

25 744 $PPA[32]

27 924 $PPA[32]

15 772 $PPA[32]

Part du PIB1,0 %1,4 %1,5 %1,6 %2,5 %1,7 %1,8 %2,6 %1,6 %

Boursiers

En 2012-2013, 654 772 étudiants bénéficient d'une bourse sur critères sociaux, dont 465 690 sont inscrits à l'université[33].

Il existe sept échelons. L'échelon 0bis permet d'être exonéré de droits d'inscription (15 % des étudiants boursiers). L'échelon 7 correspond à une bourse de 4 019 euros par an (20 % des étudiants boursiers)[34].

Principe constitutionnel de gratuité de l'enseignement supérieur public

Le Conseil constitutionnel a consacré une exigence de gratuité de l'enseignement supérieur public, sur le fondement du Préambule de la Constitution de 1946 qui indique que la gratuité opère à « tous les degrés ».

Cette gratuité s’applique à l’ensemble des établissements publics d’enseignement supérieur. Le Conseil constitutionnel modère l’exigence de gratuité en indiquant que cette dernière ne fait pas obstacle, s’agissant de l’enseignement supérieur, à ce que des droits d’inscription soient perçus, ces derniers devant cependant être « modiques » et tenir compte des capacités financières des étudiants[35].

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bases de données

Base de données (open data) des effectifs d’étudiants inscrits dans les établissements et les formations de l’enseignement supérieur en France, pour les années 2001-2002 à 2012-13 « dans les systèmes d’information et enquêtes du ministère de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, des ministères chargés de l’Agriculture, de la Pêche, de la Culture, de la Santé et des Sports. Il décline les informations à tous les niveaux géographiques, de la commune jusqu'au national » (01/09/2001 à 31/08/2013)

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