Jeux olympiques d'hiver de 2018

XXIIIe édition des Jeux olympiques d'hiver, à Pyeongchang, Corée du Sud

Jeux olympiques d'hiver de 2018
Logo
Localisation
Pays hôteDrapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Ville hôtePyeongchang
Coordonnées 37° 39′ 42″ N, 128° 40′ 47″ E
DateDu 9 au
Ouverture officielle parMoon Jae-in
Président de la République de Corée
Participants
Pays84
Athlètes2925
( masc. et fém.)
Compétition
Nombre de sports7
Nombre de disciplines15
Épreuves102
Symboles
Serment olympiqueMo Tae-bum
patineur de vitesse
Flamme olympiqueKim Yun-a
patineuse artistique
MascotteSoohorang
Géolocalisation
Géolocalisation sur la carte : Corée du Sud
(Voir situation sur carte : Corée du Sud)
Pyeongchang
Chronologie

Les Jeux olympiques d'hiver de 2018, officiellement appelés les XXIIIes Jeux olympiques d'hiver, se sont déroulés du au à PyeongChang en Corée du Sud, ville qui a été élue le , à Durban en Afrique du Sud lors de la 123e session du Comité international olympique. Trois villes étaient candidates pour accueillir l'événement : Annecy (France), Munich (Allemagne) et PyeongChang (Corée du Sud)[1].

Après une série de métropoles (Nagano, Salt Lake City, Turin, Vancouver et Sotchi), ces Jeux marquent le retour pour la première fois depuis 1994 de la compétition hivernale dans une petite ville de montagne.

Le , à la suite de la révélation du système de dopage d'État lors des Jeux olympiques de Sotchi 2014, le Comité international olympique suspend le Comité national olympique russe de ces Jeux et donc la Russie en tant que nation participante. Ses athlètes sont toutefois autorisés à y participer sous drapeau olympique, sur invitation, et en portant la mention « Athlètes olympiques de Russie » (OAR). Leur participation se fera sous réserve qu'ils n'aient jamais été suspendus pour dopage et qu'ils se soumettent à des tests indépendants[2].

Ces Jeux sont marqués par la participation de la Corée du Nord et un réchauffement des relations entre les deux Corées avec notamment une équipe féminine de hockey sur glace constituée de joueuses des deux nations. Ils sont également marqués par la tchèque Ester Ledecká qui est la première athlète de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver à gagner la médaille d'or dans deux disciplines olympiques différentes (ski alpin et snowboard) au cours de la même édition[3].

La Norvégienne Marit Bjørgen est l'athlète la plus décorée de ces Jeux avec cinq médailles en ski de fond, qui lui permettent de s'installer au sommet du palmarès des Jeux d'hiver, hommes et femmes confondus avec un total de quinze podiums dont huit titres. De leurs côtés, Shaun White en snowboard half pipe et Dario Cologna en ski de fond sur 15 km gagnent leur troisième titre olympique dans leurs épreuves respectives, alors que Ireen Wüst devient la plus médaillée des patineurs et patineuses de vitesse aux Jeux en atteignant le total de onze podiums.

Deux athlètes gagnent trois médailles d'or dans ces Jeux : le fondeur norvégien Johannes Høsflot Klæbo et le biathlète français Martin Fourcade. Ce dernier parvient à un total de cinq titres pour devenir le plus décoré des athlètes français tous Jeux confondus.

La Norvège termine en tête du tableau des médailles avec 14 en or (à égalité avec l'Allemagne en termes de titres olympiques), 14 en argent et 11 en bronze pour un total de 39 podiums qui est le nouveau record d'une nation aux Jeux d'hiver.

Sélection des villes

À l'issue de la date limite d'envoi des candidatures le , trois villes se déclarent requérantes à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2018 : Annecy (en France), Munich (en Allemagne) et PyeongChang (en Corée du Sud). Il s'agit du plus faible nombre de villes requérantes pour l'organisation des Jeux d'hiver depuis 1988.

Le , à la suite de l'évaluation des candidatures, le Comité international olympique annonce qu'aucune ville candidate n'est recalée.

Le vote a lieu le à Durban lors de la 123e session du Comité international olympique, et les membres du CIO n'ont besoin que d'un seul tour pour désigner la ville hôte.

Résultats du choix de la ville candidate
Ville candidatePays1er tour
PyeongChang Corée du Sud63
Munich Allemagne25
Annecy France7

C'est donc la Corée du Sud qui accueille ses premiers Jeux olympiques d'hiver, 30 ans après les Jeux olympiques d'été de Séoul en 1988[4].

Organisation

Logo et slogan

Deux logos différents ont été créés pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018, une pour la candidature de PyeongChang et l'autre en tant que marque des Jeux eux-mêmes.

Le logo officiel, conçu par Ha Jong-joo[5], reprend, stylisés, deux caractères du hangeul, l'alphabet coréen. Le premier est la lettre P de Pyeong, « ㅍ », le second la lettre Ch de Chang, « ㅊ » stylisé en astérisque (les mots coréens ont un découpage syllabique). Il s'inspire aussi du Cheon-ji-in, un humanisme traditionnel coréen. La première lettre représente un lieu de rassemblement où trois éléments sont en harmonie : le ciel, la terre et l'homme. La seconde lettre symbolise la neige et la glace et la venue à PyeongChang de gens venus des quatre coins du monde. Les couleurs du logo sont cinq couleurs traditionnelles : le noir, le bleu/vert (que le coréen ne distingue pas), le jaune, le rouge et le blanc. Ce sont aussi les couleurs du drapeau olympique. Le logo a été conçu par l'agence Interbrand[6].

Le slogan, « Passion. Connected. », a été dévoilé exactement 1 000 jours avant les Jeux, lors d'un événement spécial à Séoul[7]. Le mot Passion représente ici la façon dont PyeongChang accueillera les Jeux olympiques de 2018, l'esprit des Jeux et l'hospitalité unique des Coréens. Le mot Connected, quant à lui, représente l'ouverture d'esprit de la ville ainsi que la culture et la technologie coréenne qui permettra à des athlètes de toutes les générations de participer. Ces deux mots combinés symbolisent la vision de PyeongChang pour répandre le goût de participer à des sports d'hiver en Asie[8].

Mascotte

Le tigre blanc Soohorang au côté de l'ours noir Bandabi (mascotte paralympique).

La mascotte des Jeux est Soohorang, un tigre blanc dévoilé en 2016. C'est la première fois depuis les Jeux olympiques de 1992 que les Jeux d'hiver ont une mascotte unique. Le tigre apparaît dans la mythologie de la fondation de la Corée et est étroitement associé à la culture et au folklore coréen[9].

Aspects techniques

À partir de , le LETI pilote avec une vingtaine de partenaires industriels le projet de démonstrateur de la technologie 5G pour la téléphonie mobile, à l'occasion des Jeux de PyeongChang[10]. En collaborant avec des entreprises comme Thales Alenia Space ou Telespazio, le laboratoire s’appuie sur les technologies d'onde radioélectrique de la bande de fréquence 28 GHz qui existent déjà dans le domaine spatial pour ouvrir le premier service mobile 5G au monde[11].

Sites olympiques

Sites olympiques 2018.

Les Jeux se déroulent autour de deux sites principaux :

Parc des sports d'Alpensia

La station alpine d'Alpensia Resort dans la commune de Daegwallyeong-myeon est le centre principal des Jeux olympiques de PyeongChang. À l'instar de ce qui avait été fait à Albertville en 1992, une structure temporaire accueille les cérémonies d'ouverture et de clôture.

Le pôle d'Alpensia comprend les installations suivantes :

Pôle du littoral de Gangneung

À l'exception du Centre de curling de Gangneung, toutes les infrastructures du pôle du littoral sont nouvelles et construites pour les Jeux. Leur construction a commencé en , pour un achèvement prévu en [13]. Le coût total de construction de ces patinoires est estimé à 425 millions de dollars US[14]. Quatre des patinoires sont regroupées dans un parc olympique, tandis que la seconde patinoire de hockey se trouve à l'Université Kwandong.

Sites olympiques isolés

  • Parc de neige de Bokwang
    • Site de ski acrobatique de Bokwang : Ski acrobatique
    • Site de snowboard de Bokwang : Snowboard (sauf Big air)
  • Centre alpin de Jeongseon (Jungbong) : Ski alpin (descente, Super-G et combiné)

Nations participantes

Au , un total de 82 nations ont qualifié au moins un athlète. Au total c'est un record de 92 comités olympiques (93 nations si on prend en compte les deux Corées) et 2 925 athlètes qui participent[15].

Les 93 délégations participantes aux Jeux de 2018 (entre parenthèses : nombre de personnes)
AfriqueAmériqueAsieEuropeOcéanie
8 pays13 pays20 pays50 pays3 pays

Exclusion de la Russie

La révélation du système de dopage d'État organisé durant les Jeux olympiques d'hiver de 2014, et le résultat des enquêtes menées par diverses commissions mandatées par l'Agence mondiale antidopage et le Comité international olympique entraîne ce dernier à prononcer de nombreuses sanctionsenvers, au , quarante-trois sportifs russes médaillés ou non à Sotchi en 2014, annulant notamment treize médailles dont quatre en or[19]. Le , la commission exécutive du CIO suspend le comité olympique russe, et donc la Russie en tant que nation participante, des Jeux olympiques de PyeongChang 2018, mais décide toutefois d'inviter ses athlètes qui pourront concourir sous le drapeau olympique. « Ces athlètes invités participeront aux Jeux, que ce soit dans des compétitions individuelles ou par équipes, sous l'appellation “Athlètes olympiques de Russie (OAR)”. Ils concourront dans une tenue portant cette appellation et sous le drapeau olympique. L'hymne olympique sera interprété lors de toute cérémonie les concernant. »[20]. Une commission dite Autorité de contrôle indépendante (ACI) dirigée par Valérie Fourneyron établira la liste des athlètes russes invités sous réserves « qu'ils n'aient pas été disqualifiés ni déclarés inadmissibles en raison d'une violation des règles antidopage », qu'ils se soient « soumis à tous les contrôles ciblés avant les Jeux que le groupe de travail antidopage aura recommandés » et qu'ils se soient « pliés à toute autre exigence en matière de contrôle telle que formulée par le comité afin de garantir des conditions de compétition équitables pour tous »[20].

Cérémonies

Ouverture

Clôture

Compétition

Relais de la flamme olympique

La flamme olympique est arrivée à Incheon le premier . Elle voyage ensuite dans 17 villes et provinces de Corée du Sud pendant cent jours. Au total, elle implique 7 500 porteurs de torche, pour tenir compte des 75 millions de Coréens au total (Sud et Nord)[21]. Chaque jour, la ville et un de ses porteurs de torche sont mis en avant sur le site officiel des Jeux[22].

Calendrier

      Cérémonies      Jour de compétition   4   Jour de finale (Nombre de finales)      Gala d’exhibition
Calendrier général des Jeux olympiques de 2018[23]
Février 20188910111213141516171819202122232425
Cérémonies OC
Bobsleigh 111
Curling 111
Hockey sur glace 11
Luge 1111
P
a
t
i
n
a
g
e
Artistique 11111
Vitesse 111111111212
Short-track 11213
Skeleton 11
Ski acrobatique 111121111
Ski alpin 11111111111
S
k
i

n
o
r
d
i
q
u
e
Biathlon 1121111111
Combiné nordique 111
Saut à ski 1111
Ski de fond 1121111211
Snowboard 11111113
Février 20188910111213141516171819202122232425
      Cérémonies      Jour de compétition   4   Jour de finale (Nombre de finales)      Gala d’exhibition


Sports au programme

Ces Jeux comprennent 102 épreuves (50 épreuves masculines, 44 féminines et 8 mixtes[24]) pour quinze disciplines dans sept sports olympiques[25].

Quatre nouvelles disciplines sont introduites à PyeongChang[26] :

Intel Extreme Masters, un tournoi officiel de sport électronique, est organisé en amont des Jeux par Intel et soutenu par le CIO via la Electronic Sports League[27] : les deux franchises au programme sont StarCraft II et Steep : Road to the Olympics. Le CIO a conditionné les discussions sur l’intégration des sports électroniques au programme olympique à la création d’une fédération internationale.

DisciplinesHommesFemmesMixtesTotal
Nombre d'épreuves par discipline
Biathlon55111
Bobsleigh213
Combiné nordique33
Curling1113
Hockey sur glace112
Luge2114
Patinage artistique1135
Patinage de vitesse7714
DisciplinesHommesFemmesMixtesTotal
Nombre d'épreuves par discipline (suite)
Saut à ski314
Short-track448
Skeleton112
Ski acrobatique5510
Ski alpin55111
Ski de fond66 12
Snowboard5510
Total (15 disciplines)51447102


Tableau des médailles

Médaille d'or des Jeux de PyeongChang 2018.
RangNationOrArgentBronzeTotal
1 Norvège14141139
2 Allemagne1410731
3 Canada1181029
4 États-Unis98623
5 Pays-Bas86620
6 Suède76114
7 Corée du Sud58417
8 Suisse56415
9 France54615
10 Autriche53614
11 Japon45413
12 Italie32510
13 Athlètes olympiques de Russie26917
14 République tchèque2237
15 Biélorussie2103
16 Chine1629
17 Slovaquie1203
18 Finlande1146
19 Grande-Bretagne1045
20 Pologne1012
21 Hongrie1001
21 Ukraine1001
23 Australie0213
24 Slovénie0112
25 Belgique0101
26 Espagne0022
26 Nouvelle-Zélande0022
28 Kazakhstan0011
28 Lettonie0011
28 Liechtenstein0011
Total103102102307

Inquiétudes et controverses

Des opposants au rapprochement des deux Corées qualifient cet événement sportif de « Jeux de Pyongyang », jeu de mots formulé à partir du nom de la capitale de Corée du Nord.

Sécurité

Sécurité renforcée.

Plusieurs pays s'interrogent sur la sécurité des athlètes dont les lieux de compétition ne sont séparés que de 80 kilomètres de la frontière avec la Corée du Nord. La ministre française des Sports Laura Flessel déclare le  : « Si ça s’envenime et qu'on n'arrive pas à avoir une sécurité affirmée, notre équipe de France restera ici ». Le , deux autres pays lui emboîtent le pas. Karl Stoss, président du Comité national olympique autrichien, déclare « Si la situation se dégrade et que la sécurité de nos athlètes n'est plus garantie, nous n’irons pas en Corée du Sud ». Le ministère allemand de l'Intérieur affirme « Une décision sur l'envoi d'une équipe allemande aux Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2018 à PyeongChang sera évaluée en temps utile par le gouvernement, le Comité national olympique et les autorités compétentes de sécurité »[28].

Le dernier tir de missile de la Corée du Nord, le , incite le ministère sud-coréen de la Défense à prendre des mesures de sécurité supplémentaires. 5 000 policiers et militaires devraient être déployés pendant les Jeux, contre 2 400 lors de la coupe du monde de football de 2002. Le Comité d’organisation des Jeux va recruter une entreprise en cyber-sécurité pour contrer d’éventuelles attaques informatiques. Malgré ces annonces, Nikki Haley, ambassadrice américaine aux Nations unies, déclare à la chaîne Fox News, le , que la participation des athlètes américains est une « question ouverte » et dépend de la situation « au moment donné »[29].

Centre alpin de Jeongseon

Le comité organisateur de PyeongChang a fait raser 60 000 arbres de la forêt, anciennement protégée[30], du mont Gariwang, pour construire deux pistes de ski du Centre alpin de Jeongseon. Il promet de replanter 1 000 arbres et restaurer le site dans son état originel après les Jeux mais des mouvements écologistes sud-coréens dénoncent cette catastrophe écologique[31].

Choigate

Les Jeux, initialement présentés comme un moyen d’« augmenter le prestige » du pays, ont vu leur image affectée par le « Choigate », scandale qui a commencé avec des révélations de malversations autour de l’organisation de cet événement international qui a engendré notamment la destitution du président du Comité d'organisation des Jeux Olympiques de PyeongChang (POCOG)[32].

Cynophagie

Profitant de la médiatisation des Jeux, des pétitions et manifestations d'associations de défense des animaux réclament le boycott de cet événement sportif organisé par un pays dans lequel de la viande de chien est consommée. Chaque année environ un million de chiens issus de fermes d'élevage sont bouillis, la viande de chien faisant partie des plats des restaurants traditionnels coréens. Le gouvernement coréen, sans doute ému à l’idée de choquer certains de ses visiteurs, a requis que les restaurants du comté de PyeongChang ne proposent pas ces plats le temps des Jeux, mais une majorité d’établissements a rejeté la demande malgré l’aide financière qui l’accompagnait[33].

Dépassement du budget

Alors que le comité d’organisation présente en un budget prévisionnel de 6,4 milliards d’euros, le coût estimé de l’événement grimpe à 10,5 milliards d’euros, sans compter les 8,4 milliards d’euros investis par les pouvoirs publics dans des infrastructures d’habitation et de transport. Le coût des olympiades (en) se révèle toujours supérieur aux attentes selon le concept de la malédiction du vainqueur. De plus, l'absence de projet concret pour l'après Jeux pourrait alourdir la facture[34].

Dopage

Une enquête de la chaîne allemande ARD révèle le que plus de 50 skieurs de fond participant à ces Jeux sont soupçonnés de dopage. Ayant eu accès à une banque de données issue de la Fédération internationale de ski de plus de 10 000 tests sanguins réalisés sur environ 2 000 athlètes, sur la période 2001-2010 (période en grande partie antérieure au passeport biologique de l'athlète, introduit en ), les journalistes ont fait analyser les résultats par des experts. Les données laissent soupçonner un dopage généralisé dans la première décennie du siècle. « 46 % des médailles distribuées en ski de fond aux Mondiaux et aux Jeux olympiques entre 2001 et 2017 ont été gagnées par des athlètes dont les valeurs sanguines ont présenté une ou plusieurs fois des anomalies », ce qui laisse supposer un usage d'EPO ou une autotransfusion[35].

Le tableau ci-dessous recense tous les contrôles antidopage positifs ayant rapport avec ces Jeux.

DatePaysAthlèteDisciplineSubstanceSanctionSource
JaponKei SaitoPatinage de vitesse sur piste courteAcétazolamideSuspension[36]
Athlète Olympique RusseAleksandr KrushelnitskiyCurlingMeldoniumSuspension et retrait de médaille[37]
SlovénieŽiga JegličHockey sur glaceFénotérol (en)Suspension[38]
Athlète Olympique RusseNadezhda SergeevaBobsleighTrimétazidineSuspension[39]

Relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud

En raison de la situation tendue entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, des inquiétudes ont été exprimées quant à la sécurité des Jeux olympiques d'hiver de 2018, notamment après les tensions causées par les essais de missiles et d'armes nucléaires nord-coréens en 2017-2018. Le 20 septembre 2017, le président sud-coréen Moon Jae-in a assuré que son pays garantirait la sécurité des Jeux[40]. Le lendemain, Laura Flessel-Colovic, la ministre française des Sports et de la Jeunesse, a déclaré que la France se retirerait des Jeux si la sécurité de sa délégation ne pouvait pas être garantie[41].

Le jour suivant, l'Autriche et l'Allemagne ont émis des inquiétudes similaires et menacé de boycotter les Jeux. La France a ensuite confirmé sa participation[42]. Au début de décembre 2017, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, a déclaré sur Fox News que la participation des États-Unis aux Jeux était une "question en suspens", invoquant des préoccupations sécuritaires dans la région[43]. Cependant, quelques jours plus tard, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a affirmé que les États-Unis participeraient aux Jeux[44].

Dans son discours du Nouvel An le 1er janvier 2018, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a proposé des pourparlers avec Séoul concernant la participation du pays aux Jeux, ce qui aurait été la première rencontre de haut niveau entre le Nord et le Sud depuis plus de deux ans. Grâce à ces pourparlers qui ont eu lieu le 9 janvier, la Corée du Nord a accepté d'envoyer des athlètes à Pyeongchang[45],[46]. Le 17 janvier 2018, il a été annoncé que la Corée du Nord et la Corée du Sud avaient convenu de former une équipe de hockey sur glace féminine coréenne unifiée pour les Jeux, et de défiler ensemble sous un drapeau unifié coréen lors de la cérémonie d'ouverture[47],[48].

Ces mesures ont suscité une opposition en Corée du Sud, notamment des manifestations et des pétitions en ligne. Les critiques ont soutenu que le gouvernement tentait d'utiliser les Jeux olympiques pour propager des sentiments favorables à la Corée du Nord, et que l'équipe de hockey sur glace unifiée était condamnée à l'échec[49]. Une vidéo de rap intitulée "Le Regret pour Pyeongchang" (평창유감), qui reflétait cette critique et qualifiait l'événement de "Jeux de Pyongyang", est devenue virale dans le pays[50]. Le ministre japonais des Affaires étrangères, Tarō Kōno, a mis en garde la Corée du Sud contre la "diplomatie de charme" de la Corée du Nord et lui a demandé de ne pas relâcher la pression sur le pays[47].

Le président sud-coréen Moon Jae-in a serré la main de Kim Yo-jong, la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et une personnalité influente du régime, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. C'était la première visite d'un membre de la dynastie Kim au pouvoir en Corée du Sud depuis la guerre de Corée[51]. En revanche, le vice-président américain, Mike Pence, a rencontré Fred Warmbier (le père d'Otto Warmbier, décédé après avoir été détenu en Corée du Nord) et un groupe de dissidents nord-coréens à Pyeongchang[52]. Les responsables américains ont déclaré que la Corée du Nord avait annulé une réunion avec Pence à la dernière minute[53].

Lors de la cérémonie de clôture, la Corée du Nord a envoyé le général Kim Yong-chol en tant que délégué. Sa présence a été accueillie avec hostilité par les conservateurs sud-coréens en raison d'allégations selon lesquelles il aurait joué un rôle dans le naufrage du ROKS Cheonan et dans d'autres attaques passées. Le ministère de la Réunification a déclaré qu'il était "difficile d'identifier précisément qui était responsable de l'incident". Bien qu'il soit soumis à des sanctions, celles-ci n'ont pas affecté sa capacité à se rendre dans le pays pour les Jeux[54],[55].

Médias

Dans certains pays, les droits de retransmissions des Jeux olympiques d'hiver de 2018 sont déjà acquis dans le cadre de contrats de diffusion à long terme, y compris le détenteur local coréen des droits des Jeux SBS qui les a prolongé jusqu'en 2024[56].

Le , le CIO annonce que Discovery Communications a acquis les droits exclusifs sur les Jeux olympiques à travers l'Europe, de 2018 à 2024 sur toutes les plateformes. L'accord de droits de Discovery ne couvrira pas la France en raison des accords de droits préexistants avec France Télévisions jusqu'aux Jeux d'hiver de 2022 ainsi que la Russie jusqu'en 2024 par l'agence de marketing Telesport. Contrairement aux précédentes transactions paneuropéennes, telles qu'avec l'Union européenne de radio-télévision (UER) et Sportfive (qui ne servait que de revendeur des droits des radiodiffuseurs locaux), Discovery retransmet les Jeux sur son réseau paneuropéen de chaînes Eurosport et d'autres chaînes locales détenues[57]. Discovery s'est engagé à sous-licencier au moins 100 heures de couverture sur les réseaux gratuits (Free to air en anglais, FTA) de chaque marché[58],[59]. Dans certains marchés, les droits de FTA sont détenus par des chaînes appartenant à Discovery, comme DMAX en Espagne, Kanal 5 en Suède et TVNorge en Norvège. Au Royaume-Uni, Discovery détient les droits exclusifs de télévision payante sous licence de la BBC Sport pour les Jeux de 2018 : en retour, la BBC sous-licenciera les droits de diffusion gratuite des Jeux olympiques de 2022 et de 2024 de Discovery.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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