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Kasdi Merbah

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Kasdi Merbah
Illustration.
Kasdi Merbah jeune
Fonctions
Chef du gouvernement algérien

(10 mois et 4 jours)
PrésidentChadli Bendjedid
GouvernementMerbah
PrédécesseurAbdelhamid Brahimi
SuccesseurMouloud Hamrouche
Ministre de la Santé

(8 mois et 25 jours)
PrésidentChadli Bendjedid
GouvernementBrahimi II
PrédécesseurDjamel-Eddine Houhou
SuccesseurMessaoud Zitouni
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche

(4 ans, 9 mois et 18 jours)
PrésidentChadli Bendjedid
GouvernementBrahimi I et II
PrédécesseurSalim Saadi
SuccesseurNoureddine Kadra
Ministre de l'Industrie lourde

(2 ans et 10 jours)
PrésidentChadli Bendjedid
GouvernementAbdelghani III
PrédécesseurMohamed Liassine
SuccesseurSalim Saadi
Vice-ministre de la Défense nationale chargé du Soutien et des Industries militaires

(1 an, 5 mois et 28 jours)
PrésidentChadli Bendjedid
GouvernementAbdelghani II
Biographie
Nom de naissanceAbdallah Khalef
Date de naissance
Lieu de naissanceFès (Maroc)
Date de décès (à 55 ans)
Lieu de décèsBordj El Bahri (Algérie)
Nature du décèsAssassinat
NationalitéAlgérienne
Parti politiqueFLN (jusqu'en 1990)
MAJD (1990-1993)
EntourageMahieddine Khalef (cousin)[1]
ProfessionMilitaire

Kasdi Merbah
Chefs du gouvernement algérien

Kasdi Merbah, de son vrai nom Abdallah Khalef, né le à Fès au Maroc, au sein d'une famille originaire de Beni Yenni , et mort assassiné le à Alger, est un militaire et homme d'État algérien[2].

Ancien patron de la Sécurité militaire, il joue un rôle essentiel au sein du pouvoir algérien de 1962 aux années 1980. Il occupe plusieurs postes ministériels dans les années 1980, devient chef du gouvernement de l'Algérie du au avant d'être limogé, il crée en 1990 son propre parti, le Mouvement algérien pour la justice et le développement (MAJD) et se montre très critique vis-à-vis du régime. Œuvrant pour un rapprochement entre les islamistes et le pouvoir, il est assassiné pour des raisons qui demeurent inexpliquées.

Biographiemodifier le code

Famille et enfancemodifier le code

Kasdi Merbah est né au Maroc le d'une famille originaire du village d'Aït Lahcéne, commune de Ait Yenni, dans les hauteurs de Tizi Ouzou.

Guerre d'indépendancemodifier le code

Membre de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) et militant du Front de libération nationale (FLN), il participe à la grève générale des étudiants le puis s'engage dans l'Armée de libération nationale (ALN) en Wilaya V. Il y navigue dans le sillage de deux fortes personnalités : Abdelhafid Boussouf, né pour l'action secrète, et Houari Boumédiène, sorte de maréchal de l'ALN ; le premier a créé le réseau de renseignements et de contre-espionnage du FLN et le second a gravi les échelons de la hiérarchie à la vitesse d'un météore.

Affecté au ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG) dirigé par Boussouf, il fait partie de la jeune garde surnommée « Boussouf boys ». Il appartient également à la première promotion de cadres militaires formés par le KGB à Moscou, appelée « Tapis rouge ». Chef du service des renseignements du MALG auprès de l'État-major général en à Ghardimaou (frontière tunisienne) il participe en tant qu'expert militaire aux négociations algéro-françaises des Rousses (Jura) en 1961, puis à celles de février- qui aboutirent aux accords d'Évian.

Formé à l'école de Boussouf, il se range dès le début dans le camp de Boumédiène au cours de la crise de l'été 1962. À ce titre, il préside et coordonne le retour des archives du MALG des frontières marocaines et tunisiennes à Alger, qui serviront de base de la création et à l'organisation de la fameuse Sécurité Militaire (SM), l'ancêtre du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS).

Au lendemain de l'indépendancemodifier le code

Patron incontesté de la Sécurité militaire (SM) d' à , proche et fidèle collaborateur de Boumédiène, il participe activement au coup d'État du 19 juin 1965. Au moment de l'agonie de Boumédiène, il était responsable de tous les services de sécurité : police, gendarmerie et sécurité militaire, ce qui explique son rôle déterminant dans le processus de transition.

Sous la présidence Chadlimodifier le code

En , il sort de l'ombre en apportant son soutien au colonel Chadli, qui l'emporte sur ses principaux concurrents. Vice-président du comité central, il abandonne ses fonctions à la tête de la Sécurité militaire pour devenir le secrétaire général du ministère de la Défense nationale. Promu colonel le , il perd cependant son siège au Bureau politique du FLN, réduit de 17 à 7 membres, mais conserve ses fonctions au ministère de la Défense.

Lors du remaniement du , Merbah est mis sur la touche. Il quitte le poste-clé de secrétaire général du ministère de la Défense pour devenir vice-ministre de la Défense, chargé de la logistique et des industries militaires, jusqu'au , date à laquelle il est nommé ministre de l'industrie lourde. Le , il réintègre le Bureau politique comme membre suppléant et le suivant, il passe de l'industrie lourde à l'agriculture et à la pêche, où il élabore la libéralisation des « domaines agricoles socialistes », transformés en « exploitations agricoles collectives » ou individuelles, statut qui ouvre la voie à une privatisation ultérieure.

Membre de la commission d'enrichissement de la Charte nationale en 1986, inspirateur du voyage de Chadli aux États-Unis, président de la commission chargée des institutions, il perd le ministère de l'Agriculture et obtient le celui moins important de la santé. Technicien hors pair depuis l'époque de Boussouf, Kasdi Merbah est un pur produit du FLN. Pendant longtemps, il fut l'un des barons du boumédiénisme et l'un des piliers des différents gouvernements.

Au lendemain des émeutes d'octobre 1988, il est chargé par le président le de former un nouveau gouvernement. Conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles adoptées par référendum le précédent, il prend le titre de chef du gouvernement, qui remplace celui de Premier ministre que portait son prédécesseur Abdelhamid Brahimi. Efficace et méthodique, il est cependant limogé le , moins d'un an après sa nomination à la tête du gouvernement pour « tiédeur » dans la mise en œuvre des réformes. Son renvoi manque d'ouvrir une crise politique grave au sein du pouvoir, après qu'il eut opposé au président Chadli des arguments juridiques.

Départ du gouvernementmodifier le code

Il est remplacé par Mouloud Hamrouche. Après plusieurs mois de réflexion, Merbah s'adresse le aux militants FLN de Tizi Ouzou pour évoquer la crise de ce parti et montrer pour la première fois son intérêt pour la langue berbère. Le , il se sépare du FLN, un parti où il a milité pendant 34 ans en démissionnant du Comité central. Un mois plus tard, le , il dépose au ministère de l'Intérieur le dossier d'agrément de son propre parti, le Mouvement algérien pour la justice et le développement (MAJD) qui obtient son agrément le et dont il est secrétaire général. Il ne s'est jamais attaqué au Front islamique du salut (FIS) et conserve même des contacts aussi solides que discrets avec les représentants de plusieurs courants de l'ex-parti islamiste. Il va tenter de les amener à une table de négociation. Une opération complexe qui va lui coûter la vie. Le , il arrive à un accord avec ses interlocuteurs du FIS dissous sur un projet de processus de retour à la paix et à la réconciliation nationale qui devait être soumis aux autorités du pays.

Assassinatmodifier le code

Le , à 19 heures, il est assassiné à Bordj El Bahri, en compagnie de son fils cadet Hakim (25 ans), le chauffeur Hachemi Ait Mekidèche (30 ans), son frère Abdelaziz (42 ans) et son garde du corps Abdelaziz Nasri. Les raisons précises de son assassinat et ses instigateurs demeurent inconnus du public. Un seul officiel du régime, Daho Ould Kablia, sera présent lors de son enterrement[3]. La famille considère que l'enquête a été « bâclée »[4] et avance qu'il fut éliminé « par un clan du pouvoir, hostile à sa démarche de réconciliation » entre le FIS et le pouvoir[5].

Selon le journal Jeune Afrique, le meurtre de Kasdi Merbah qui survient quelques mois après celui du président Mohamed Boudiaf accélère le pays dans la voie de la guerre civile[6].

Notes et référencesmodifier le code

Voir aussimodifier le code

Articles connexesmodifier le code

Bibliographiemodifier le code

  • Achour Cheurfi, La Classe politique algérienne de 1900 à nos jours : Dictionnaire biographique, Casbah Éditions, 2002, (ISBN 9961-642-92-9)
  • Salem Chaker, Hommes et femmes de Kabylie, Edisud, 2006

Liens externesmodifier le code

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
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