Pascal Canfin

homme politique français

Pascal Canfin
Illustration.
Pascal Canfin en 2012.
Fonctions
Président de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen
En fonction depuis le
(4 ans, 9 mois et 18 jours)
Élection
Législature9e
PrédécesseurGiovanni La Via
Député européen
En fonction depuis le
(4 ans, 9 mois et 26 jours)
Réélection26 mai 2019
CirconscriptionFrance
Législature9e
Groupe politiqueRE

(1 mois et 27 jours)
CirconscriptionÎle-de-France
Législature7e
Groupe politiqueVerts/ALE
PrédécesseurJean-Jacob Bicep

(2 ans, 10 mois et 2 jours)
Élection7 juin 2009
CirconscriptionÎle-de-France
Législature7e
Groupe politiqueVerts/ALE
SuccesseurJean-Jacob Bicep
Ministre délégué au Développement

(1 an, 10 mois et 15 jours)
PrésidentFrançois Hollande
Premier ministreJean-Marc Ayrault
GouvernementAyrault I et II
PrédécesseurHenri de Raincourt
SuccesseurAnnick Girardin
Biographie
Date de naissance (49 ans)
Lieu de naissanceArras (France)
NationalitéFrançaise
Parti politiqueVerts (2001-2010)
EÉLV (2010-2015)
LREM/RE (depuis 2019)
Diplômé deIEP de Bordeaux
Université de Newcastle
ProfessionJournaliste

Pascal Canfin, né le à Arras (Pas-de-Calais), est un journaliste et homme politique français. Il est député européen de 2009 à 2012 et depuis 2019.

Membre d'Europe Écologie Les Verts jusqu'en 2015, il est ministre délégué au Développement dans les gouvernements de Jean-Marc Ayrault de 2012 à 2014. Entre et , il est conseiller principal pour le climat du World Resources Institute (WRI), think tank américain spécialisé dans les questions environnementales. À ce titre, il travaille à la préparation de la COP21, la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques.

Le , il est nommé directeur général du WWF France, dont il prend la tête le [1].

Il quitte son poste le pour se consacrer aux élections européennes[2]. Il est élu en sur la liste Renaissance de La République en marche et devient président de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. À son initiative, le Parlement européen déclare le l'état d'urgence climatique[3].

Famille

Pascal, Joseph, Robert Canfin[4] naît à Arras[5].Sa mère est catholique et son père, conseiller municipal communiste arrageois auprès de Guy Mollet puis de Léon Fatous, travaille aux Assedic[6]. Son grand-père était mineur de fond dans le Pas-de-Calais[7].

Il a vécu avec Éva Sas, députée de l'Essonne, avec laquelle il a deux enfants, puis avec Claire Alet, journaliste et rédactrice en chef adjointe du mensuel Alternatives économiques, avec qui il a un enfant[8].

Formation et débuts professionnels

Il est diplômé de l’Institut d'études politiques de Bordeaux et de l’université de Newcastle[9] (Royaume-Uni).

Chargé de mission à la CFDT du Nord-Pas-de-Calais de 1997 à 1999, il est ensuite consultant en ressources humaines de 1999 à 2003[10]. D'abord intéressé par la semaine de 4 jours, il milite au sein de l'association Nouvelle Donne, créée par Pierre Larrouturou.

De 2004 à 2009, il est journaliste au mensuel Alternatives économiques[11], spécialiste des questions liées à l’environnement, à l’économie sociale et solidaire, à la responsabilité sociale des entreprises[12].

Carrière politique

Parallèlement à son activité de journaliste, il s'engage en politique au sein des Verts en 2001[5]. Il est responsable de la commission « Économie, social et services publics » des Verts entre 2005 et 2008[11].

Député européen ( 2009-2012 et 2014)

Aux élections européennes de 2009 en France, il est candidat dans la circonscription Île-de-France sur la liste Europe Écologie, en troisième position derrière Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly. La liste obtient 20,86 % des voix et quatre sièges[13], ce qui permet à Pascal Canfin d'être élu député européen[11].

Au Parlement européen, il est membre de la commission des affaires économiques et monétaires, de la commission spéciale sur la criminalité organisée, la corruption et le blanchiment de capitaux et de la délégation pour les relations avec les États-Unis. Il est également suppléant de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs et de la délégation pour les relations avec la République populaire de Chine[11]. Il est vice-président de l'intergroupe services publics du Parlement européen[11].

Pascal Canfin est rapporteur du Parlement sur le règlement visant à encadrer les ventes à découvert et les credit default swaps (CDS), qui est adopté par la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement en [11], puis en première lecture en session plénière du Parlement en , par 507 voix pour, 25 contre et 109 abstentions[14]. Les principales dispositions soutenues par ce texte sont le contrôle des ventes à découvert et l'interdiction des CDS à nu sur les dettes des États européens, c'est-à-dire des CDS qui sont achetés par des investisseurs qui ne détiennent pas le risque dont le CDS les protège, accusés d'avoir accéléré la spéculation sur la dette grecque. À la suite du vote du texte au Parlement, il mène la négociation avec le Conseil des ministres qui représente les États. Cette négociation débouche sur un compromis, qui reprend l'interdiction des CDS à nu, malgré l'opposition initiale de certains États, et encadre plus strictement les ventes à découvert. Pour Canfin, « l'interdiction des CDS à nu sur la dette souveraine est une grande victoire »[15],[16].Pascal Canfin est aussi le négociateur pour le Groupe des Verts/Alliance libre européenne de plusieurs projets législatifs[11] :

Finance Watch

En , à l'initiative de Pascal Canfin, vingt-deux députés européens chargés de réglementer les marchés financiers et les banques lancent un appel à la société civile pour qu'elle crée une organisation non gouvernementale capable de développer une contre-expertise sur les activités menées sur les marchés financiers par les principaux opérateurs (banques, compagnies d'assurance, fonds spéculatifs, etc.). L'appel prend le nom de Finance Watch. Les premiers signataires sont rejoints par près d'une centaine d'autres députés européens, des élus nationaux et régionaux de plusieurs pays de l'Union européenne[19],[20].

En , l'ONG Finance Watch voit le jour[21].

Ministre délégué au Développement

Le , Pascal Canfin, quitte le Parlement européen à la suite de sa nomination par François Hollande comme ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé du Développement[22]. Dans l'une de ses premières annonces en tant que ministre chargé du développement, Pascal Canfin estime que « la France a normalisé ses relations avec l'Afrique »[23]. Selon lui, cette normalisation se manifeste d'abord par le changement du nom du ministère : « le ministère de la Coopération, avec tout ce qu'il pouvait véhiculer, n'existe plus » déclare-t-il[24]. Pascal Canfin ajoute que la « dissolution de la 'cellule Afrique' »[25], organe charnière du système de la Françafrique, incarne la rupture annoncée par François Hollande dans les relations entre la France et l'Afrique.

Le , à l'occasion d'un déplacement programmé au Mali, Pascal Canfin refuse d'embarquer dans un avion dans lequel était présent un étranger qui était alors éloigné de la France sous escorte policière[26], condamné pour attaque à main armée et viol aggravé sur mineur[27], suscitant certaines interrogations dans la presse[28]. L'autre ministre écologiste du gouvernement, Cécile Duflot, déclare alors soutenir Pascal Canfin dans son « refus de cautionner ces expulsions » en affirmant que cette affaire reposait « la question de la double peine »[29].

En , démentant les rumeurs concernant une possible suppression de l'écotaxe faisant suite aux manifestations contre celle-ci, il affirme qu'elle sera bien appliquée[30].

Il quitte son poste avec la démission du deuxième gouvernement de Jean-Marc Ayrault le  ; le même jour, face à la nomination de Manuel Valls en tant que Premier ministre, il déclare dans un communiqué commun avec la ministre du Logement, Cécile Duflot, ne pas vouloir reprendre un poste de ministre dans ce nouveau gouvernement par conviction politique. Le suivant, il retrouve son siège de député au Parlement européen, qu'il conserve jusqu'à la fin de la législature le suivant.

Aide au développement et solidarité internationale

Engagement du président de la République lors de la campagne pour les élections présidentielles, les Assises du développement et de la solidarité internationale se sont tenues entre et [31]. À l’issue de la clôture des Assises, Il est décidé de créer une nouvelle structure permanente de concertation avec la société civile : le Conseil national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI)[32].

En , il accompagne le président de la République François Hollande lors de son déplacement au Mali après le début de l'intervention militaire françaisçoise dans le pays. À cette occasion, il annonce vouloir donner « une nouvelle perspective de développement pour le Mali »[33].

En , il se rend en Birmanie avec François-Michel Lambert et Jean-Marc Brûlé deux élus écologistes investis dans ce pays. Cette visite permet d'initier des programmes de coopération pour promouvoir la démocratisation birmane en particulier en développant des médias indépendants[34].

Pascal Canfin présente le projet de « loi d'orientation et de programmation relative au développement et à la solidarité internationale » en Conseil des ministres le , avec comme priorités la lutte contre la pauvreté et la protection de l'environnement. Ces engagements seront contrôlés par la mise en place d'indicateurs (par exemple le nombre d'enfants scolarisés ou de foyers raccordés à un réseau électrique)[35]. La loi a été adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale le [36], et sera examinée au Sénat le .

Politique de développement et Développement durable

Pascal Canfin envisage la politique de développement comme étroitement liée aux objectifs de développement durable. Il entend en effet « faire de la soutenabilité un impératif pour la politique française de développement »[24]. Ainsi, les projets entrepris sous l'égide de l'Agence française de développement (AFD) connaissent un tournant dès la première année de son mandat : les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique font désormais partis des priorités des investissements de l'AFD pour les trois prochaines années[37]. L’AFD a également adopté en une nouvelle doctrine en matière agricole, et ne pourra plus financer de projets OGM ni des investissements agricoles qui ne respecteraient pas les principes de la FAO contre l’accaparement des terres[38]. Enfin, l'AFD a adopté le principe selon lequel elle « devra intégrer des clauses de responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans la passation de ses marchés »[24].

Transparence, lutte contre la corruption et paradis fiscaux

En matière d'aide au développement, depuis la fin de l'année 2012, l'Agence française de développement(AFD) exclut « de ses marchés les entreprises impliquées dans des cas de corruption »[24], entreprises identifiables via la liste dressée par la Banque mondiale. Par ailleurs, depuis , l'AFD s'est dotée d’une liste élargie de paradis fiscaux, avec lesquels, « l’organisme ne pourra plus travailler, à l’avenir »[39]. Plus précisément, l'argent de l'aide au développement ne pourra plus transiter dans ces paradis fiscaux[40]. Enfin, Pascal Canfin souhaite favoriser la transparence des flux financiers en engageant la France dans la création d'une éventuelle « task force » intitulée « Inspecteurs des impôts sans frontières », chargés d'aider les pays en développement à contrôler les déclarations fiscales des multinationales[41].

Fiscalité du diesel

Le , le journal Libération fait sa une sur la fiscalité du diesel citant Pascal Canfin :

« L'État ne peut plus subventionner un produit meurtrier responsable de la mort de 15 000 personnes par an. J’ai deux enfants, comme beaucoup de Français, et je ne veux pas prendre la responsabilité qu’on me dise dans cinq, dix, quinze ans : Pourquoi vous n’avez rien fait ? On ne peut pas laisser se rejouer le drame de l’amiante. Je ne peux pas imaginer qu’une majorité de gauche ne fasse rien sur ce sujet[42]. »

World Resources Institute

Depuis le , Pascal Canfin est conseiller principal pour le climat du World Resources Institute (WRI), think tank américain classé comme le plus influent au monde sur les questions environnementales[43], dans le cadre de la préparation de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques. À ce titre il copréside avec Alain Grandjean la commission pour les financements innovants en faveur du climat mise en place par le président de la République française[44]. De 2014 à 2017, il codirige également, avec Olivier Nay, le master 2 « Développement et action humanitaire » de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[45].

Il est l'auteur, en 2015, avec Peter Staime de Climat : 30 questions pour comprendre la Conférence de Paris.

WWF France

Il prend la fonction de directeur général de l'organisation écologiste WWF France à partir de , où il remplace Philippe Germa, mort durant l'été 2015[46]. Le , il annonce son départ de l'organisation afin de préparer les élections européennes où il est pressenti pour intégrer la liste LREM[47].

Haut conseil pour le Climat

En , il est nommé par le président de la République Emmanuel Macron parmi les 13 membres du Haut Conseil pour le climat, créé la même année et placé auprès du Premier ministre[48].

De nouveau député européen depuis 2019

Après son départ de WWF France, Pascal Canfin est pressenti pour intégrer la liste LREM pour les européennes de 2019[49]. Il sera numéro 2 derrière Nathalie Loiseau[50],[51]. Certaines associations environnementales se disent alors choquées[52]. Il s'en explique en affirmant avoir reçu d'Emmanuel Macron des assurances que l'écologie serait « l'axe majeur, premier et transversal » de son projet européen[53]. L'eurodéputé français, élu sur la liste LREM, est élu président la commission chargée de l'environnement au Parlement européen, le mercredi [54]. Il choisit comme assistant parlementaire Karl Pincherelle, qui exerça auprès de Gilles Pargneaux (Parti socialiste puis LREM)[55].

Il est élu président de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire. À son initiative, le Parlement européen déclare l'« État d'urgence climatique ». En , cette commission de l’environnement adopte une résolution soulignant les faiblesses de l’initiative européenne pour les pollinisateurs, qui l’empêchent de suffisamment s’attaquer aux causes principales du déclin des pollinisateurs en Europe[56].

Dans le cadre du Green Deal, un « énorme paquet de législations environnementales », présenté par la Commission européenne, il agit en faveur de la neutralité carbone à l'horizon 2050, et d'une réduction de 50 à 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et d'une « transition juste »[57] Lors des manifestations d’agriculteurs début 2024, Pascal Canfin devient un symbole de l’« Europe des normes » fustigé par les syndicats agricoles, la droite et le camp nationaliste[58] et plus généralement pour les faiblesses et incohérences du "green deal", controversé en raison des disparités de concurrence d'un pays européen à l'autre.

Distinction

Le , il est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite au titre de « directeur général d'une association œuvrant pour la protection de l'environnement, ancien ministre ; 21 ans de services. »[4].

Publications

Ouvrages

  • L'Économie verte expliquée à ceux qui n'y croient pas (préf. Dominique Voynet, ill. Yann Wehrling), Les Petits matins, , 152 p. (présentation en ligne)
  • Consommer responsable. Alimentation, Construction, Voyages, Habillement, Transport…, Flammarion,
  • avec Wilfrid Séjeau, C'est pollué près de chez vous. Les scandales écologiques en France, Les Petits matins,
  • Le Contrat écologique pour l'Europe (préf. Daniel Cohn-Bendit), Les Petits matins,
  • Ce que les banques vous disent… et pourquoi il ne faut presque jamais les croire, Paris, Les Petits matins, , 123 p. (ISBN 978-2-36383-000-5)
  • Imaginons… dialogues avec une ouvrière à la chaîne, un patron de PME, un financier…, Les Petits matins, août 2014*Climat : 30 questions pour comprendre la Conférence de Paris, Les Petits Matins, .*avec Laurent Berger et Philippe Frémeaux, Réinventer le progrès, Les Petits Matins,

Articles

  • « Notre défi : inventer un développement social et durable », revue Projet,

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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