Armée du salut

Organisation chrétienne

L'Armée du salut (en anglais : The Salvation Army) est un mouvement international méthodiste anglican fondé en 1865 par William Booth (1829-1912), pasteur méthodiste, dans les districts pauvres de Londres[2].

Armée du salut
Image illustrative de l’article Armée du salut
Logotype de l'Armée du salut (Red shield)
Généralités
BrancheProtestantisme
CourantMouvement de sanctification
ThéologiePiétisme
Gouvernancegénéralat et haut-conseil
Territoiremondial
ChefBrian Peddle (en)
Fondation
FondateurWilliam Booth
Date
LieuLondres, Drapeau de la Grande-Bretagne Royaume-Uni
Origine et évolution
Chiffres
Membres1 500 000[1]
Ministres28 053 officiers
Temples14 527 postes d'évangélisation
Hôpitaux29
Écoles primaires3 129
Écoles secondaires404
Universités12
Divers
Site Websalvationarmy.org/

Sa devise est : Soup, soap, salvation (Soupe, savon, salut)[2].

Le message de l’Armée du salut se fonde sur la Bible.

Histoire

Salutistes américaines à Ansauville (France) durant la Première Guerre mondiale, équipées de masques à gaz, en train de préparer des tartes pour les soldats.
Drapeau français de l'Armée du salut. Le bleu y symbolise la pureté de Dieu, le rouge symbolise le sang versé par Jésus-Christ, le jaune symbolise le feu du Saint-Esprit[réf. souhaitée].

En Angleterre, en pleine révolution industrielle, William Booth fonde la Mission chrétienne de l'Est de Londres le [3] pour propager la foi chrétienne et lutter contre la pauvreté[4]. Cette mission devient, le , l'Armée du salut. À cette époque, les populations ouvrières s'entassent dans les quartiers pauvres d'East End (à l'est de Londres)[5],[6].

Depuis 1891, durant le mois de décembre, l'Armée du salut organise une collecte de fonds dans la rue, ce sont les Marmites de Noël.[7]

Doctrines

Ce mouvement n'a pas de doctrine spécifique par rapport au protestantisme habituel car ses doctrines sont enracinées dans le méthodisme (mouvement issu d'un réveil religieux au XVIIIe siècle sous l'impulsion de John Wesley). Le fondateur William Booth étant pasteur de l’église méthodiste, il adopte ses points de doctrine à l'origine du mouvement. Il insiste sur la certitude d'un Salut offert à tous par le Christ et de la transformation possible de tout être humain par sa grâce. Il est spirituellement influencé par le piétisme, et dans la lignée du christianisme évangélique. L’Armée du salut définit ses principes de foi en onze articles[8].

Structure

Officier

L'officier de l’Armée du salut (est) peut être ministre du culte. Son service est un apostolat.Il travaille à plein temps pour le mouvement dans un ministère pastoral qui le conduit également à mettre en place des actions de secours envers les plus démunis[9].

Grades de l'Armée du salut

L'organisation comporte différent grades, de Jeune Soldat à Général. Les femmes y ont accès aux grades d'autorité[10].

Étendue

L'Armée du salut est une structure internationale implantée dans 128 pays[11].

Dates des implantations salutistes dans le monde

Belgique

Depuis le , elle forme un territoire salutiste unique avec la France[12]. Les responsables régionaux pour la Belgique sont les majors Mike et Ruth Stannett[13].

Burundi

Le Burundi est un secteur du command salutiste du Rwanda, sous le commandement des lieutenants-colonels Seth et Janet Appeateng[14].

Canada

Le Canada et les Bermudes forment un territoire salutiste sous le commandement de la commissaire Susan McMillan[15].

Caraïbes

En 1887, l'Armée du salut engage son action à Kingston.

La Jamaïque, la Barbade, Trinité-et-Tobago, Sainte-Lucie, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Belize, Saint-Christophe-et-Niévè, le Suriname, les Bahamas, Haïti, la Guyane française et Saint-Martin forment un territoire salutiste sous le commandement des commissaires Mark et Sharon Tillsley[16].

Congo (Brazzaville)

En 1937, l'adjudant Henri Becquet installe l'action de l'Armée du salut à Brazzaville en Afrique-Équatoriale française.

Ce territoire salutiste est sous le commandement des colonels Eugène et Brigitte Odile Bamanabio[17].

République démocratique du Congo

En 1934, l'adjudant Henri Becquet installe l'action de l'Armée du salut à Kinshasa au Congo belge. Elle est reconnue par décret royal de Léopold III le .

Ce territoire salutiste est sous le commandement des colonels Daniel et Arschette Moukoko[18].

Le nombre de salutistes est estimé à plus de 200 000 personnes[19].

France

Albin Peyron et son épouse Blanche Peyron en assurent la transformation et le développement en France[20].

Un de leurs successeurs, Charles Péan, commissaire-général de l'Armée du salut en France de 1957 à 1966, joue un rôle important dans la fermeture du bagne de Cayenne, où les conditions de vie étaient extrêmement dures et les mauvais traitements fréquents[21].

L'Armée du salut est reconnue d'utilité publique en 1931. Cette reconnaissance est abrogée en 2000 pour être reportée sur la Fondation nouvellement créée[22].

Depuis le , elle forme un territoire salutiste unique avec la Belgique sous le commandement des colonels Daniel et Eliane Naud[12].

En 2015, aux côtés d'associations et de mouvements de la jeunesse et du groupe Bayard, l'Armée du salut participe à la création du groupe de réflexion Vers le haut[23], consacré aux jeunes et à l'éducation, lancé à l'initiative des Apprentis d'Auteuil[24].

De 1929 à 1994, l'Armée du Salut gère à Paris la péniche Louise-Catherine, réaménagée par Le Corbusier selon le souhait de sa propriétaire Madeleine Zillhardt, pour en faire un lieu d'accueil sur la Seine pour les personnes sans-abri[25].

Madagascar

Le , l'Armée du salut engage son action à Tananarive.

Madagascar fait partie du territoire salutiste du Zimbabwe et du Botswana, sous le commandement des commissaires Joash et Florence Malabi[26].

Mali

D'abord dépendant du Nigeria, le Mali est depuis 2010 une région salutiste sous le commandement des majors Dieudonné et Philippine Tsilulu[27].

Rwanda

Le Rwanda forme, avec le Burundi, une région salutiste autonome (command) sous le commandement des lieutenants-colonels Seth et Janet Appeateng[14].

Suisse

Le , la « Maréchale » Catherine Booth et le colonel Arthur Sidney Clibborn lancent l'action de l'Armée du salut à Genève. Après une vive opposition, le mouvement est reconnu comme institution religieuse par le Tribunal fédéral en 1889.

La Suisse, l'Autriche et la Hongrie forment un territoire salutiste sous le commandement des commissaires Massimo et Jane Paone[28].

Controverses

Controverses autour des positions de la fondation sur les personnes LGBT+

Bien que l'Armée du Salut annonce ne pas discriminer contre les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), elle reste accusée de discrimination par des critiques. Ces critiques soulignent les propos considérés homophobes de responsables de l'organisation, et des situations de discriminations au sein de cette dernière[29]. Elle est également accusée de lobbying contre les droits des personnes LGBT. Des membres de l'organisations ont également été licensiés pour cause de leur homosexualité[30]. Des documents partagés en interne semblent révéler une idéologie homophobe au sein de l'organisation[30],[31].

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Armée du salut, L'histoire du salut : manuel de doctrine salutiste, Londres, Quartier général international, 1999, 2e éd., 166 p. (ISBN 0854126783)
  • Armée du salut (préf. Glen Shepherd), Un projet pour le 21e siècle, Paris, Congrégation de l'Armée du salut, 2001, 20 p.
  • Raymond Delcourt, L'Armée du salut, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 1re éd., 128 p. (ISBN 2130420788).
  • (en) Paul Mortlock (dir.), The Salvation Army Year Book 2018, Londres, Salvation Books, (ISBN 9781911149408).

Filmographie

Liens externes

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