Coupe du monde de football 1954

5e édition de la Coupe du monde de football
(Redirigé depuis Coupe du monde 1954)

La Coupe du monde de football 1954 est la cinquième édition de la Coupe du monde de football. Elle se tient en Suisse du au . Cette édition voit la victoire en finale de la RFA contre la Hongrie, par 3 buts à 2. En raison du rapport de forces entre les deux équipes (la Hongrie était largement favorite par rapport à la RFA), la victoire de l'Allemagne en finale est surnommée en allemand « Das Wunder von Bern » (Le miracle de Berne). Cette défaite des Hongrois reste à jamais l'un des plus grands échecs de l'histoire du football, car à l'époque, l'équipe hongroise impressionnait par la qualité de son jeu et était considérée comme l'une des plus fortes et des meilleures de l'histoire.

Coupe du monde de football 1954
Description de l'image Logo de la Coupe du monde de football 1954.jpg.
Généralités
SportFootball
Organisateur(s)FIFA
Édition5e
Lieu(x)Drapeau de la Suisse Suisse
Datedu au
Participants16 (45 partants)
Matchs joués26 rencontres
Affluence889 500 (moyenne 34 211)
Site web officielFIFA

Palmarès
Tenant du titre Uruguay (2)
Vainqueur Allemagne de l'Ouest (1)
Finaliste Hongrie
Troisième Autriche
Buts140 (moyenne 5,4)
Meilleur joueur Ferenc Puskás
Meilleur(s) buteur(s) Sándor Kocsis (11)

Navigation

Préparation de l’événement

Contexte

Choisie dès 1946 pour accueillir la Ve Coupe du monde, la Suisse dispose d'un délai confortable pour préparer l'évènement programmé en 1954. Elle possède des infrastructures de football bien plus développées par rapport au Brésil. Finalement seul le Stade Saint-Jacques a été construit à Bâle pour la Coupe du monde, pour un coût de trois millions de CHF[1].

Désignation du pays organisateur

Après l’arrêt de la compétition en raison de la Seconde Guerre mondiale, Brésil et Suisse sont les deux seuls pays à proposer l’organisation respective des Coupes du monde 1949 et 1951. Les deux pays sont désignés comme pays hôtes de ces deux tournois le 26 juillet 1946 lors du congrès, à Luxembourg[2]. Le 27 juillet 1948, les Coupes du monde 1949 et 1951 sont reprogrammées en 1950 et 1954[2] et retrouvent un rythme quadriennal les années paires lorsque ne se tiennent pas les Jeux olympiques (comme c’était le cas avant la guerre avec les Coupes du monde en 1930, 1934 et 1938).

Villes retenues et stades

Sites de la Coupe du monde 1954

Équipes qualifiées

45 équipes sont inscrites pour les tours préliminaires de la Coupe du monde 1954. L'équipe du pays-hôte, la Suisse, est qualifiée d'office[3].

Europe

Amérique du Nord, centrale et caraïbes

Amérique du Sud

Asie

Compétition

Résumé

L'équipe de Hongrie, dite le onze d'or, est considérée comme la grande favorite du tournoi. La formation composée de stars telles Ferenc Puskás, Nándor Hidegkuti, Sándor Kocsis et autres Gyula Grosics est invaincue depuis quatre ans, était championne olympique et vient de battre par deux fois l'équipe anglaise, dont le fameux 6-3 à Wembley.

Les Magyars passent le premier tour sans problème majeur, infligeant même un sévère 8-3 à l'équipe allemande. Mais l'entraîneur allemand, Sepp Herberger, considérant le match comme perdu d'avance, aligne une équipe composée surtout de réservistes. Sous la vigueur des tacles allemands, la vedette Puskás sort blessée de cette rencontre et manque les parties suivantes.

Le quart de finale face au Brésil est bien plus dur pour les hommes de Gusztáv Sebes. Dominés au niveau du jeu, les Brésiliens produisent un jeu de plus en plus agressif, souvent à la limite de la régularité. Mais ils ne peuvent empêcher la victoire hongroise. La demi-finale face à l'Uruguay, si elle est bien plus régulière au niveau du jeu, est tout aussi éprouvante. Sous l'impulsion de l'entraîneur Sebes, qui exige le maximum à chaque match, les joueurs commencent à fatiguer. Ils s'imposent tout de même, mais dans les prolongations d'un match exigeant.

De l'autre côté, l'Allemagne, s'étant qualifiée dans le match d'appui face à la Turquie, connaît un parcours bien plus facile en quarts et en demi, éliminant respectivement une équipe de Yougoslavie décevante (2-0) et une équipe d'Autriche d'un niveau assez moyen (6-1). Les Allemands se présentent donc en meilleure condition physique et mieux préparés aux conditions météo.

La pluie qui tombe sur le Stade du Wankdorf de Berne le jour de la finale n'avantage pas le jeu hongrois. Mais ces derniers, comptant à nouveau Puskás dans leurs rangs, prennent rapidement l'avantage et mènent 2-0 après huit minutes. Mais le onze allemand revient au score dans les minutes qui suivent, et Helmut Rahn, l'un des deux héros allemands de la finale avec le gardien Anton Turek, égalise encore après 18 minutes. Au retour des vestiaires, les joueurs hongrois dominent toujours leurs adversaires, mais n'arrivent pas à marquer, touchant le cadre à plusieurs reprises. Au contraire, c'est à nouveau Rahn qui marque le 3-2 à cinq minutes de la fin. Un dernier but de Puskás, dans les ultimes minutes, est annulé pour hors-jeu.

Les joueurs hongrois sont ramenés en discrétion, afin de leur éviter la confrontation avec les supporters déçus. Désigné comme bouc émissaire par les officiels, le gardien Grosics est écarté de la sélection nationale pour deux ans. Les stars, très cotées à l'étranger, tels Puskás qui jouera finalement au Real Madrid ou Kocsis au Barça, profiteront de matches de Coupe d'Europe pour quitter la Hongrie en 1956, lors de l'insurrection de Budapest[réf. nécessaire].

En face, les joueurs allemands sont célébrés à leur retour, dès le passage de la frontière. Mais tous, à l'exception de Fritz Walter et de Rahn, retombent dans un certain anonymat dans les années qui suivent, ayant pris leur retraite du monde sportif. L'équipe allemande ne joue plus qu'un seul match dans la composition victorieuse à Berne : un match de gala en 1967.

Le parcours victorieux de l'équipe d'Allemagne a inspiré le film Le Miracle de Berne (2003) de Sönke Wortmann.

Premier tour

Le premier tour, joué en groupes (quatre poules de quatre), a vu l'application d'une formule originale, basée sur les « têtes de série », qui n'aura lieu que lors de cette édition 1954. Chacune des 4 poules comporte en effet 2 équipes tête de série (désignées par la FIFA selon leur classement par les résultats en matchs officiels et amicaux). Les 2 têtes de série (qui ne s'affrontent pas entre elles) jouent contre les deux autres équipes (qui ne s'affrontent pas non plus entre elles). Ce n'est qu'en cas d'égalité de points pour une place qualificative à l'issue des deux journées que les équipes peuvent être amenées à s'affronter au cours d'un match d'appui[4].

Les nations têtes de série ont été choisies avant le tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde qui a eu lieu le 30 novembre 1953, soit bien avant la fin des qualifications. Ainsi, au moment du tirage la moitié seulement des participants était déjà connue. Cinq des huit têtes de série désignées étaient déjà qualifiées ou assurées de l'être (Uruguay, Autriche, Hongrie, France et Angleterre), et deux autres obtiendront facilement leur ticket en début d'année 1954 (Italie et Brésil). Restait l'Espagne, choisie comme tête de série en raison de sa quatrième place en 1950, qui rencontra des difficultés face à l'unique adversaire de son groupe éliminatoire. Après une victoire et une défaite contre la Turquie (partage des points sur les deux matchs), l'Espagne a en effet dû jouer un match d’appui contre la Turquie sur terrain neutre. Le match d’appui s'est soldé sur un score de parité après prolongation et n’a pas permis de départager les deux équipes. Un tirage au sort a alors été effectué, envoyant la Turquie à la Coupe du monde « à la place » de l’Espagne.

Les têtes de série :

Dans les classements, les noms des équipes tête de série sont suivis d'un astérisque (*), les qualifiés directement après deux matchs sont indiqués en gras.

Autres particularités de ce mondial :

  • en cas d'égalité à la fin du temps règlementaire, une prolongation de deux fois quinze minutes est disputée systématiquement. Dans le cadre du premier tour, si le score est toujours de parité à l'issue de la prolongation, le point du match nul est attribué à chacune des deux équipes ;
  • la non prise en compte absolue des scores, buts marqués, encaissés, moyenne ou différence, pour départager des équipes se retrouvant à égalité au classement. En cas d'égalité de points pour une place qualificative, un match d'appui est disputé entre les équipes concernées. En cas d'égalité de points à la tête du groupe, un tirage au sort a lieu afin d'attribuer les places respectives des deux qualifiés dans le tableau final.

Poule I

Le Brésil se qualifie sans problème en laminant le Mexique 5-0 et en faisant un match nul 1-1 après prolongation contre la Yougoslavie. La France perd contre les Yougoslaves et sa victoire contre le Mexique ne la sauve pas de l'élimination. Les Auriverdes et les Slaves sont qualifiés, les Bleus et les Mexicains éliminés. À égalité de points avec le Brésil, la Yougoslavie est désignée « première » du groupe par tirage au sort et se retrouve placée dans la partie basse du tableau des quarts de finale[5].

Classement final
 ÉquipePtsJGNPBPBCDiff
1[6] Yougoslavie3211021+1
1[6] Brésil *3211061+5
3 France *22101330
4 Mexique0200228-6
 
16 juinYougoslavie 10 France
16 juinBrésil 50 Mexique
19 juinBrésil 1ap1 Yougoslavie
19 juinFrance 32 Mexique

1re journée

Brésil 5 - 0 MexiqueStade des Charmilles, Genève
18:00
Historique des rencontres
Baltasar 23e
Didi 30e
Pinga 34e, 43e
Julinho 69e
Spectateurs : 13 000
Arbitrage : Paul Raymond Wyssling
(Rapport)

Yougoslavie 1 - 0 FranceStade Olympique de la Pontaise, Lausanne
18:00
Historique des rencontres
Milutinović 15eSpectateurs : 27 000
Arbitrage : Benjamin Griffiths
(Rapport)

2e journée

Brésil 1 - 1 a. p. YougoslavieStade Olympique de la Pontaise, Lausanne
17:00
Historique des rencontres
Didi 69eZebec 48eSpectateurs : 40 000
Arbitrage : Charlie Faultless
(Rapport)

France 3 - 2 MexiqueStade des Charmilles, Genève
17:10
Historique des rencontres
Jean Vincent 19e
Cárdenas 49e (csc)
Kopa 88e (pén.)
Lamadrid 54e
Balcázar 85e
Spectateurs : 19 000
Arbitrage : Manuel Asensi Martin
(Rapport)

Poule II

Le Onze d'or Hongrois écrase les néophytes coréens 9-0 et les Allemands 8-3. Les Allemands et les Turcs gagnent chacun une fois, ce qui les met à égalité de points. Un match d'appui remporté sans surprise par la Mannschaft qui avait déjà surclassé la Turquie quelques jours plus tôt permet ainsi de les départager.

Classement final
 ÉquipePtsJGNPBPBCDiff
1 Hongrie *42200173+14
2[7] Allemagne de l'Ouest2210179-2
3[7] Turquie *2210184+4
4 Corée du Sud02002016-16
17 juinHongrie 90 Corée du Sud
17 juinAllemagne de l'Ouest 41 Turquie
20 juinHongrie 83 Allemagne de l'Ouest
20 juinTurquie 70 Corée du Sud
Match d'appui
23 juinAllemagne de l'Ouest 72 Turquie

1re journée

Allemagne de l'Ouest 4 - 1 TurquieStade du Wankdorf, Berne
18:00
Historique des rencontres
Schäfer 14e
Klodt 52e
O. Walter 60e
Morlock 84e
Suat 2eSpectateurs : 39 000
Arbitrage : José Vieira da Costa
(Rapport)

Hongrie 9 - 0 Corée du SudStade du Hardturm, Zurich
18:00
Historique des rencontres
Puskás 12e, 89e
Lantos 18e
Kocsis 24e, 36e, 50e
Czibor 59e
Palotás 75e, 83e
Spectateurs : 18 000
Arbitrage : Raymond Vincenti
(Rapport)

2e journée

Hongrie 8 - 3 Allemagne de l'OuestStade Saint-Jacques, Bâle
16:50
Historique des rencontres
Kocsis 3e, 21e, 67e, 78e
Puskás 17e
Hidegkuti 50e, 54e
J. Tóth 73e
Pfaff 25e
Rahn 77e
Herrmann 81e
Spectateurs : 65 000
Arbitrage : William Ling
(Rapport)

Turquie 7 - 0 Corée du SudStade des Charmilles, Genève
17:00
Historique des rencontres
Suat 10e, 30e
Lefter 24e
Burhan 37e, 64e, 70e
Erol 76e
Spectateurs : 3 000
Arbitrage : Esteban Marino
(Rapport)

Match d'appui

Allemagne de l'Ouest 7 - 2 TurquieStade du Hardturm, Zurich
18:00
Historique des rencontres
O. Walter 7e
Schäfer 12e, 79e
Morlock 30e, 60e, 77e
F. Walter 62e
Mustafa 21e
Lefter 82e
Spectateurs : 18 000
Arbitrage : Raymond Vincenti
(Rapport)

Poule III

Le champion sortant uruguayen gagne tous ses matchs (2-0 contre les Tchécoslovaques et 7-0 contre l'Écosse, dont c'est la première participation après son forfait 4 ans plus tôt). L'Autriche réalise le même exploit mais sur des scores différents (1-0 contre l'Écosse et 5-0 contre la Tchécoslovaquie). Les deux qualifiés n'ont réalisé que des victoires sans se rencontrer (étant donné leur statut de tête de série) et ont gardé leurs cages inviolées. À égalité de points avec l'Uruguay, l'Autriche est désignée « première » du groupe par tirage au sort et se retrouve placée dans la partie basse du tableau des quarts de finale[5].

Classement final
 ÉquipePtsJGNPBPBCDiff
1[6] Autriche *4220060+6
1[6] Uruguay *4220090+9
3[8] Tchécoslovaquie0200207-7
4[8] Écosse0200208-8
 
16 juinAutriche 10 Écosse
16 juinUruguay 20 Tchécoslovaquie
19 juinAutriche 50 Tchécoslovaquie
19 juinUruguay 70 Écosse

1re journée

Uruguay 2 - 0 TchécoslovaquieStade du Wankdorf, Berne
18:00
Historique des rencontres
Míguez 72e
Schiaffino 81e
Spectateurs : 20 500
Arbitrage : Arthur Ellis
(Rapport)

Autriche 1 - 0 ÉcosseStade du Hardturm, Zurich
18:00
Historique des rencontres
Probst 33eSpectateurs : 30 000
Arbitrage : Laurent Franken
(Rapport)

2e journée

Uruguay 7 - 0 ÉcosseStade Saint-Jacques, Bâle
16:50
Historique des rencontres
Borges 17e, 47e, 57e
Míguez 30e, 83e
Abbadie 54e, 85e
Spectateurs : 43 000
Arbitrage : Vincenzo Orlandini
(Rapport)

Autriche 5 - 0 TchécoslovaquieStade du Hardturm, Zurich
17:00
Historique des rencontres
Stojaspal 3e, 70e
Probst 4e, 21e, 24e
Spectateurs : 25 000
Arbitrage : Vasa Stefanović
(Rapport)

Poule IV

Il s'agit de la seule poule de quatre équipes de premier tour d’une Coupe du monde à comporter des équipes d'un seul et même continent, l'Europe[9]. La Suisse bat l'Italie et l'Angleterre réalise un bon nul après prolongation 4-4 contre la Belgique. Puis la Belgique est battue par l'Italie et l'Angleterre bat la Suisse. Résultat : avec une victoire et une défaite chacun, la Suisse et l'Italie doivent se départager en match d'appui. La Suisse l'emporte à nouveau contre l'Italie et se qualifie.

Classement final
 ÉquipePtsJGNPBPBCDiff
1 Angleterre *3211064+2
2[7] Suisse2210123-1
3[7] Italie *2210153+2
4 Belgique1201158-3
17 juinBelgique 44 ap Angleterre
17 juinSuisse 21 Italie
20 juinAngleterre 20 Suisse
20 juinItalie 41 Belgique
Match d'appui
23 juinSuisse 41 Italie

1re journée

Suisse 2 - 1 ItalieStade olympique de la Pontaise, Lausanne
17:50
Historique des rencontres
Ballaman 18e
Hügi 78e
Boniperti 44eSpectateurs : 43 000
Arbitrage : Mario Gonçalves Vianna
(Rapport)

Angleterre 4 - 4 a. p. BelgiqueStade Saint-Jacques, Bâle
18:10
Historique des rencontres
Broadis 26e, 63e
Lofthouse 36e, 91e
Anoul 5e, 71e
Coppens 67e
Dickinson 94e (csc)
Spectateurs : 40 000
Arbitrage : Emil Schmetzer
(Rapport)

2e journée

Italie 4 - 1 BelgiqueStade Cornaredo, Lugano
17:00
Historique des rencontres
Pandolfini 41e (pén.)
Galli 48e
Frignani 58e
Lorenzi 78e
Anoul 81eSpectateurs : 26 000
Arbitrage : Carl Erich Steiner
(Rapport)

Angleterre 2 - 0 SuisseStade du Wankdorf, Berne
17:10
Historique des rencontres
Mullen 43e
Wilshaw 69e
Spectateurs : 43 500
Arbitrage : István Zsolt
(Rapport)

Match d'appui

Suisse 4 - 1 ItalieStade Saint-Jacques, Bâle
18:00
Historique des rencontres
Hügi 14e 85e
Ballaman 48e
Fatton 90e
Nesti 67eSpectateurs : 30 000
Arbitrage : Benjamin Griffiths
(Rapport)

Tableau final

En quart de finale (dans l'ordre du tableau qui suit) les premiers des groupes 2, 4, 1 et 3 affrontent respectivement les seconds des groupes 1, 3, 2 et 4[5].

Quarts de finaleDemi-finalesFinale
 27 juin / Berne    30 juin / Lausanne    4 juillet / Berne
  Brésil 2
  Hongrie 4 
  Hongrie 4 ap
 26 juin / Bâle
   Uruguay 2 
  Uruguay 4
  Angleterre 2 
  Hongrie 2
 27 juin / Genève
   Allemagne de l'Ouest 3
  Yougoslavie 0
 30 juin / Bâle
  Allemagne de l'Ouest 2 
  Allemagne de l'Ouest 6
 26 juin / Lausanne Match pour la 3e place
   Autriche 1 
  Autriche 7 3 juillet / Zürich
  Suisse 5   Uruguay 1
  Autriche 3

Quarts de finale

Ce match reste actuellement le plus prolifique en buts de l'histoire de la Coupe du monde, avec un total de 12 buts, dont un doublé et un triplé de chaque côté. Tous les buts ont été inscrits avant le dernier quart d'heure et après le premier. L'Autriche se qualifie pour les demi-finales pour la deuxième fois en deux participations (à la suite du forfait de 1938), vingt ans après la Wunderteam de 1934.

Autriche 7 - 5 SuisseStade olympique de la Pontaise, Lausanne
17:00
Historique des rencontres
Wagner 25e 27e 53e
A. Körner 26e 34e
Ocwirk 32e
Probst 76e
(5 - 4)Ballaman 16e 39e
Hügi 17e 19e 60e
Spectateurs : 35 000
Arbitrage : Charlie Faultless
(Rapport)

Le champion sortant bat brillamment une très bonne équipe d'Angleterre. La Céleste atteint le dernier carré pour la troisième fois en trois participations.

Uruguay 4 - 2 AngleterreStade Saint-Jacques, Bâle
17:00
Historique des rencontres
Borges 5e
Varela 39e
Schiaffino 46e
Ambrois 78e
(2 - 1)Lofthouse 16e
Finney 67e
Spectateurs : 35 000
Arbitrage : Carl Erich Steiner
(Rapport)

Le parcours du Onze d'Or passe par le Brésil, vice-champion sortant, et les Hongrois sortent logiquement vainqueurs. Ce match appelé Bataille de Berne est marqué pour sa tension.

Brésil 2 - 4 HongrieStade du Wankdorf, Berne
17:00
Historique des rencontres
Djalma Santos 18e (pén.)
Julinho 65e
(1 - 2)Hidegkuti 4e
Kocsis 7e 88e
Lantos 60e (pén.)
Spectateurs : 60 000
Arbitrage : Arthur Ellis
(Report)

Les Allemands continuent d'impressionner les foules en battant les Yougoslaves par 2 buts à 0.

Yougoslavie 0 - 2 Allemagne de l'OuestStade des Charmilles, Genève
17:00
Historique des rencontres
(0 - 1)Horvat 9e (csc)
Rahn 85e
Spectateurs : 20 000
Arbitrage : István Zsolt
(Rapport)

Demi-finales

La demi-finale entre le tenant du titre, l'Uruguay, toujours invaincu en phase finale de Coupe du monde, et la Hongrie, grande favorite, est l'"affiche" du dernier carré. Cette finale avant la lettre entre les deux équipes qui ont produit le meilleur football jusque là dans la compétition tient toutes ses promesses. Longtemps menés par des Hongrois magnifiques, puis revenus au score à la fin du temps règlementaire, les Uruguayens se montrent enfin dominateurs en début de prolongation mais laissent passer leur chance en ne concrétisant pas leurs occasions (dont un tir sur le poteau d'Hohberg). C'est finalement Sandor Kocsis, futur meilleur buteur du tournoi, qui force la décision pour la Hongrie par deux coups de tête imparables en fin de prolongation, permettant aux hongrois de devenir la troisième nation à disputer deux finales, après l'Uruguay (1930 et 1950) et l'Italie (1934 et 1938). Cette demi-finale est considérée par les connaisseurs comme l'un des plus grands matchs de l'histoire de la Coupe du monde[10],[11].

Hongrie 4 - 2 a.p. UruguayStade Olympique de la Pontaise, Lausanne
18:00
Historique des rencontres
Czibor 13e
Hidegkuti 46e
Kocsis 111e, 116e
(1 - 0, 2 - 2, 2 - 2)Hohberg 75e, 86eSpectateurs : 37 000
Arbitrage : Benjamin Griffiths
(Rapport)

Lors de ce qu'on pourrait appeler un "derby germanique", les Allemands, moins impressionnants que les Autrichiens jusqu'alors, confirment leur montée en puissance et sortent vainqueurs sur un score fleuve. La Mannschaft accède à sa première finale mondiale (qui ne sera pas la dernière).

Allemagne de l'Ouest 6 - 1 AutricheStade Saint-Jacques, Bâle
18:00
Historique des rencontres
Schäfer 31e
Morlock 47e
F. Walter 54e (pén.), 64e (pén.)
O. Walter 61e 89e
(1 - 0)Probst 51eSpectateurs : 58 000
Arbitrage : Vincenzo Orlandini
(Rapport)

Match pour la troisième place

L'Autriche bat une équipe uruguayenne épuisée par une demi-finale de haute intensité et encore sous le choc de sa première défaite. En terminant troisième, l'équipe d'Autriche de 1954 fait mieux que la Wunderteam de 1934, qui avait perdu à ce stade contre l'Allemagne.

Uruguay 1 - 3 AutricheStade du Hardturm, Zurich
17:00
Historique des rencontres
Hohberg 22e(1 - 1)Stojaspal 16e (pén.)
Cruz 59e (csc)
Ocwirk 89e
Spectateurs : 32 000
Arbitrage : Paul Raymond Wyssling
(Rapport)

Finale

Le miracle de Berne voit les Allemands triompher à la surprise générale des grands favoris Hongrois. Ces derniers semblaient pourtant avoir fait le plus dur en venant à bout des coriaces équipes sud-américaines en quart et en demi-finale. Les Hongrois, qui avaient étrillé cette même RFA 8 à 3 au premier tour du tournoi, ont certes à nouveau ouvert le score, mais ça n'a pas suffi. Quatre des cinq buts du match sont inscrits dans les vingt premières minutes, et le dernier but en toute fin de partie. Dans les derniers instants du match, Ferenc Puskás pense égaliser pour la Hongrie, mais l'arbitre refuse son but pour hors-jeu. C'est la première défaite de l'équipe d'or depuis 31 matchs et quatre ans.

Les conditions météorologiques le jour de la finale ne sont sans doute pas étrangères au résultat surprise. En effet, la Nationalmannschaft a été avantagée grâce à des chaussures à crampons vissés d'Adi Dassler (Adidas) dont étaient équipés ses joueurs. Le déluge qui s'est abattu sur Berne a fait basculer le destin. En rendant le terrain trop lourd, il handicapa fortement le jeu léché des Hongrois à la technique supérieure, et favorisa ainsi celui des Allemands qui avaient de bien meilleurs appuis.

En octobre 2010, une étude universitaire allemande révèle en outre que les champions du monde auraient pris de la pervitine, aussi couramment connue sous le nom de la « drogue du soldat »[12],[13],[14],[15],[16]. La pervitine n'était cependant pas interdite à l'époque, mais d'étranges maladies se déclarèrent chez certains champions du monde après la compétition. Pourtant les joueurs ont expliqué qu'ils pensaient prendre de la Vitamine C (il y a d'ailleurs une histoire analogue avec l'équipe d'Algérie lors de la coupe du monde 1982).


15h00
Allemagne de l'Ouest 3 - 2 HongrieStade du Wankdorf, Berne
Historique des rencontres( Rahn) Morlock 10e
( Walter) Rahn 18e
( Schäfer) Rahn 84e
(2 - 2) 6e Puskás (Kocsis )
8e Czibor
Spectateurs : 65 000
Arbitrage : William Ling
Photos du match
(Rapport)

Titulaires :
Anton Turek
Josef Posipal
Werner Kohlmeyer
Horst Eckel
Werner Liebrich
Karl Mai
Helmut Rahn
Maximilian Morlock
Ottmar Walter
Fritz Walter
Hans Schäfer

Entraîneur :
Sepp Herberger

Anton TurekJosef PosipalHorst EckelWerner LiebrichWerner KohlmeyerKarl MaiHelmut RahnMaximilian MorlockOttmar WalterFritz Walter (footballeur, 1920)Hans SchäferGyula GrosicsJeno BuzanszkyJózsef BozsikGyula LórántMihály LantosJózsef ZakariásZoltán CziborSándor KocsisNándor HidegkutiFerenc PuskásMihaly Tóth
Finale de la Coupe du monde 1954

Titulaires :
Gyula Grosics
Jenő Buzánszky
Mihály Lantos
József Bozsik
Gyula Lóránt
József Zakariás
Zoltán Czibor
Sándor Kocsis
Nándor Hidegkuti
Ferenc Puskás
Mihaly Tóth

Entraîneur :
Gusztáv Sebes

Les 22 champions du monde

Buteurs

11 buts :

6 buts :

4 buts :

3 buts :

2 buts :

1 but :

But contre son camp :

Classement des équipes

À l'origine, les équipes ayant participé à cette Coupe du monde n'étaient pas classées. Cependant, en 1986, la FIFA établit rétroactivement un classement final de chaque Coupe du monde, basé sur la progression lors de la compétition, le nombre de matchs gagnés, la différence de buts puis enfin sur le nombre de buts marqués[17].

Classement final des équipes[17]
PlaceSélectionStade
Allemagne de l'OuestVainqueur
HongrieFinale
AutricheDemi-finale
4 UruguayDemi-finale
5 BrésilQuart de finale
6 Angleterre
7 Yougoslavie
8 Suisse
9 TurquiePremier tour
10 Italie
11 France
12 Belgique
13 Mexique
14 Tchécoslovaquie
15 Écosse
16 Corée du Sud

Interprétations et postérité

Selon Denis Müller, cette Coupe du monde est considérée comme la fin d'une première période de l'Histoire du football. En outre, elle clôt un « temps des héros fondateurs » dont Ferenc Puskás fut l'un des derniers représentants pour ouvrir un « temps des magiciens, des techniciens et des casseurs »[18].

Notes et références

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Bibliographie

  • Denis Müller, Le football, ses dieux et ses démons : menaces et atouts d'un jeu déréglé, Lausanne, Labor et Fides, , 258 p. (ISBN 9782830912555)