Cyril Ramaphosa

homme d'État sud-africain

Cyril Ramaphosa
Illustration.
Cyril Ramaphosa en 2022.
Fonctions
Président de la république d'Afrique du Sud
En fonction depuis le [N 1]
(6 ans, 2 mois et 9 jours)
Élection15 février 2018
Réélection22 mai 2019
Vice-présidentDavid Mabuza
Paul Mashatile
GouvernementRamaphosa I et II
PrédécesseurJacob Zuma
Président de l'Union africaine

(11 mois et 27 jours)
PrédécesseurAbdel Fattah al-Sissi
SuccesseurFélix Tshisekedi
Président du Congrès national africain
En fonction depuis le
(6 ans, 4 mois et 5 jours)
Vice-présidentDavid Mabuza
PrédécesseurJacob Zuma
Vice-président de la république d'Afrique du Sud

(3 ans, 8 mois et 12 jours)
PrésidentJacob Zuma
Lui-même (intérim)
PrédécesseurKgalema Motlanthe
SuccesseurDavid Mabuza
Vice-président du Congrès national africain

(5 ans)
PrésidentJacob Zuma
PrédécesseurKgalema Motlanthe
SuccesseurDavid Mabuza
Biographie
Nom de naissanceMatamela Cyril Ramaphosa
Date de naissance (71 ans)
Lieu de naissanceSoweto (Transvaal, Union d'Afrique du Sud)
NationalitéSud-Africaine
Parti politiqueCongrès national africain
ConjointTshepo Motsepe
Diplômé deUniversité d'Afrique du Sud
Université du Limpopo
ProfessionAvocat
Syndicaliste
RésidenceMahlamba Ndlopfu (Pretoria)

Cyril RamaphosaCyril Ramaphosa
Vice-présidents de la république d'Afrique du Sud
Présidents de la république d'Afrique du Sud
Présidents de l'Union africaine

Matamela Cyril Ramaphosa, né le à Soweto, est un homme d'État sud-africain, président de la république d'Afrique du Sud depuis le .

Syndicaliste et homme d'affaires, il est vice-président de la république d'Afrique du Sud de 2014 à 2018. Élu président du Congrès national africain (ANC) en 2017, il devient président de la République en 2018, à la suite de la démission de Jacob Zuma. Il est élu président de l’Union africaine en 2020.

Biographie

Origines, jeunesse et formation

Matamela Cyril Ramaphosa est né en 1952 à Johannesbourg dans le Western Native Township, dans une famille modeste originaire du Venda, d'un père policier et d'une mère au foyer. Alors qu'il est encore enfant, le quartier est rasé et sa famille relogée à Soweto. Cyril Ramaphosa passe ainsi son enfance dans le quartier de Tswhiahelo, parmi les membres de la communauté Venda[1].

À 20 ans, il entre à l'université du Nord pour étudier le droit. Il adhère à l'Organisation des étudiants sud-africains (SASO), et est arrêté en 1974. Il reste emprisonné pendant onze mois, puis de nouveau en 1976, après les émeutes de Soweto.

Syndicalisme et entrée en politique

Il termine ses études d'avocat à l'université d'Afrique du Sud en 1981, et est embauché par le Conseil des syndicats sud-africains (CUSA) comme conseiller juridique. En 1982, il devient le secrétaire général du Syndicat national des mineurs (NUM), nouvellement créé. Il est à ce poste lors des grèves de 1987, les plus grandes de l'histoire du pays[2].

Très respecté en tant que négociateur habile et stratège redoutable, il joue un rôle crucial au cours des négociations du début des années 1990 pour trouver une issue pacifique à l'apartheid et orienter le pays vers ses premières élections nationales non raciales au suffrage universel en avril 1994. Le , il est élu président de l'Assemblée constituante[2].

Il surveille la rédaction de la constitution admise en 1996[3]. En 1997, il perd les primaires de l'ANC face à Thabo Mbeki, alors qu'il est un temps considéré comme le dauphin de Mandela[4],[5] et refuse le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Mandela[3]. Il entame alors une traversée du désert politique[4].

Carrière dans le privé

Devenu ensuite un homme d'affaires[6], il est considéré comme un autodidacte qui a su prospérer après l'instauration de la politique de discrimination positive en faveur des Noirs dans les années 1990[4]. À la direction du fonds d’investissement Shanduka, il prend des participations variées, notamment dans les mines, dans l’immobilier, et dans les chaînes sud-africaines de McDonald’s et Coca-Cola[1]. En 2005, d’après le magazine Forbes, il est la 42e plus grande fortune du continent, avec un capital estimé à près de 450 millions de dollars[1].

En 2012, alors qu'il est au conseil d'administration de la mine de Marikana, il est considéré comme favorable à l'intervention des forces de l'ordre alors qu'une grève éclate, faisant 34 morts parmi les mineurs. Blanchi par une commission d'enquête, il présente ses excuses en 2017 pour son rôle dans ce drame[7].

Retour à la vie politique

En décembre 2012, il effectue son retour en politique en devenant vice-président du Congrès national africain (ANC)[8].

Vice-président de la République (2014-2018)

Cyril Ramaphosa avec la présidente chilienne Michelle Bachelet en 2014.

Il accède à la vice-présidence de la république d'Afrique du Sud le 3 juin 2014[1].

Le 18 décembre 2017, il est élu président de l'ANC avec 2 440 suffrages, contre 2 261 pour sa rivale, Nkosazana Dlamini-Zuma (ex-femme de Jacob Zuma et ex-présidente de la commission de l'Union africaine). Capitaliste et pragmatique, il s'est opposé à la vision radicale et panafricaine de son adversaire. Pour lutter contre les inégalités, il veut rendre l'université gratuite pour les plus pauvres[9]. Cette victoire est considérée, du fait du poids de l'ANC dans le pays, comme un boulevard vers la prochaine élection présidentielle, en 2019. La situation de l'ANC est cependant compliquée, ayant perdu des villes importantes lors des dernières élections locales, alors que le président de la République Jacob Zuma est touché par des affaires de corruption, que le chômage atteint 30 % et que les inégalités sont criantes[4].

Président de la République (depuis 2018)

Le président Cyril Ramaphosa en 2019.

Début , des négociations se tiennent entre l'ANC et Jacob Zuma au sujet de la démission de celui-ci au profit de Cyril Ramaphosa[10]. Zuma, après avoir dans un premier temps refusé, accepte finalement de démissionner le 14 février 2018, après avoir été menacé de destitution, et Ramaphosa lui succède comme président de la République par intérim[11],[12]. Le , le Parlement élit formellement Cyril Ramaphosa président de la République[13].

Alors que Cyril Ramaphosa appelle à une réforme agraire « radicale », le Parlement adopte fin février 2018, à une très large majorité, un projet de loi prévoyant l'expropriation sans compensation de terres agricoles appartenant à des fermiers blancs[14]. L’ANC justifie cette mesure par sa volonté de « corriger les inégalités » héritées de l'apartheid – en 2018, 72 % des fermes appartiennent à 8 % de fermiers blancs[15]. Une partie de l'opposition invoque une violation du droit de propriété, tandis que des investisseurs et l'Institut sud-africain des relations raciales déclarent craindre que cette réforme ne porte atteinte à l'agriculture commerciale et ne provoque une crise durable à l'instar de celle ayant frappé le Zimbabwe après l’expropriation de fermiers blancs en 2000[16],[14],[17]. Dans ce contexte, et alors que des dizaines de fermiers blancs ont été tués et des centaines d’autres attaqués entre avril 2016 et mars 2017, l'Australie propose d'accueillir les Blancs persécutés[15],[18],[19].

Cyril Ramaphosa annonce en août 2018, suspendre le programme controversé de relance du parc nucléaire civil, et privilégier les énergies renouvelables pour sortir de la dépendance de l'Afrique du Sud au charbon[20]. Il ne remet pas en question la politique économique libérale de Jacob Zuma[réf. souhaitée].

Il est réélu chef de l’État le , à l’issue d’élections générales lors desquelles l’ANC a obtenu le plus faible score de son histoire (57,5 %), conformément aux prévisions : le parti paye les scandales de l'ère Zuma, son prédécesseur[21],[22].

Une enquête est ouverte à son encontre le mois suivant en raison d'une contribution lui ayant été versée par une entreprise lors de sa campagne pour prendre la présidence de l'ANC en 2017[23]. Il doit également faire face à une opposition interne au sein de l'ANC, avec un clan resté fidèle à Jacob Zuma, ayant à sa tête le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule, et son adjointe, Jessie Duarte[24].

Le 10 février 2020, Cyril Ramaphosa prend le relais de la présidence de l'Union africaine, succédant à Abdel Fattah al-Sissi[25],[26].

Entendu devant la commission d’enquête sur la corruption sous la présidence Zuma, le 11 août 2021, il reconnaît une corruption d’État endémique durant cette période et affirme ne pas avoir démissionné de ses fonctions de vice-président pour tenter de lutter contre ce fléau[27].

En février 2020, Cyril Ramaphosa aurait enlevé et interrogé des cambrioleurs qui ont découvert 3,8 millions d'euros "cachés" dans une de ses propriétés, avant d'acheter leur silence, selon une plainte pour "enlèvement" et "corruption" déposée le 1er juin 2022 contre le chef de l'État par un ancien haut responsable[28].

Cyril Ramaphosa et le président américain Joe Biden au Bureau ovale, en 2022.

En novembre 2022, une commission parlementaire chargée d'examiner un scandale touchant Cyril Ramaphosa a jugé dans son rapport qu'il y avait suffisamment de matière pour débattre au Parlement de son éventuelle destitution[29].

En mars 2023, après enquête, le défenseur public estime que Cyril Ramaphosa n'a pas commis d'abus dans l'affaire Phala Phala. Près de 600 000 dollars, à l'origine suspecte, avaient été découverts dans l'une de ses fermes à bétail, après un cambriolage en 2020[30].

Cyril Ramaphosa et le président russe Vladimir Poutine, en 2023.

Décorations

Vie privée

Il est marié à Tshepo Motsepe et il a quatre enfants.

Beau-frère du milliardaire Patrice Motsepe, Cyril Ramaphosa est classé en 2017 par le magazine Forbes comme l'un des hommes d'affaires les plus riches de son pays[35] et a par ailleurs été le premier milliardaire noir du pays[36].

Notes et références

Notes

Références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Rédaction LM, « Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa, président de l'Assemblée constituante », Le Monde,‎ (lire en ligne)
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