La vie est belle (film, 1997)

film de Roberto Benigni, sorti en 1997
La vie est belle

Titre originalLa vita è bella
RéalisationRoberto Benigni
ScénarioRoberto Benigni
Vincenzo Cerami
MusiqueNicola Piovani
Acteurs principaux
Sociétés de productionMelampo Cinematografica
Cecchi Gori Group Tiger Cinematografica
Walt Disney Pictures Italia
Miramax Films
Pays de productionDrapeau de l'Italie Italie
GenreComédie dramatique
Durée116 minutes
Sortie1997

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La vie est belle (La vita è bella prononcé : [la ˈviːta ɛ ˈbɛlla]) est une comédie dramatique italienne écrite et réalisée par Roberto Benigni sortie en 1997 en Italie.

Le film a connu un succès critique et commercial retentissant. Il a été largement acclamé, les critiques louant son histoire, ses performances et sa réalisation, ainsi que l'alliance du drame et de la comédie, malgré certaines critiques concernant l'utilisation du sujet à des fins comiques. Le film a rapporté plus de 230 millions de dollars dans le monde, dont 57,6 millions aux États-Unis[1]. Il est le deuxième film en langue étrangère ayant rapporté le plus d'argent aux États-Unis (après Tigre et Dragon Cachés) et l'un des films en langue non anglaise ayant rapporté le plus d'argent de tous les temps[2]. Le National Board of Review l'a classé parmi les cinq meilleurs films étrangers de 1998[3].

Le film a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 1998, neuf prix David di Donatello (dont celui du meilleur film), cinq prix Nastro d'Argento en Italie, deux European Film Awards et trois Academy Awards, dont celui du meilleur film en langue étrangère et celui du meilleur acteur pour Benigni, le premier pour une performance masculine non anglophone.

Synopsis

En 1939, à Arezzo, Guido Orefice, un jeune italien juif plein de gaieté, rêve d'ouvrir une librairie, malgré les tracasseries de l'administration fasciste. Il tombe amoureux de Dora, institutrice étouffée par le conformisme familial et l'enlève le jour de ses fiançailles avec un bureaucrate du régime fasciste. Cinq ans plus tard, Guido et Dora ont un fils : Giosué. Mais les lois raciales sont entrées en vigueur et, en tant que Juifs, Guido et son fils sont déportés vers un camp de concentration allemand (sans référence précise)[4],[5]. Par amour pour eux, Dora monte de son plein gré dans le train qui les emmène au camp. Là, Guido veut tout faire pour éviter l'horreur à son fils. Il lui fait alors croire que les occupations dans le camp sont en réalité un jeu pour son anniversaire, dont le but serait de gagner un char d'assaut, un vrai[6]. Pour gagner ce char, Guido explique à son fils qu'il faut accomplir des tâches parfois difficiles et accomplir des missions pour atteindre les 1 000 points gagnants[7].

La musique choisie contribue beaucoup à cet univers de conte : il existe plusieurs thèmes musicaux dans le film, un principal (le plus fréquent), un lors de scènes d'amour (comme quand Guido se retrouve seul avec Dora) et un pour les scènes dramatiques (comme quand ils sont emmenés au camp) et enfin un dernier qui représente la vie dans le camp.

Roberto Benigni définit lui-même son film comme une fable, un conte philosophique[8].

Fiche technique

Distribution

Roberto Benigni et Nicoletta Braschi à Cannes en 1998.
Source VF : AlloDoublage[11]

Musique

La vita è bella
Musique de Nicola Piovani

Bande originale
Sortie
Durée0:40:26
Genremusique de film
CompositeurNicola Piovani, Jacques Offenbach
LabelVirgin Records America

Toute la bande originale[12] de La vie est belle a été composée par Nicola Piovani et interprétée par l'orchestre de l'académie musicale italienne sous la direction de l'auteur, à l'exception d'un morceau de Jacques Offenbach, la Barcarolle (« Belle nuit, ô nuit d'amour »), de l'opéra Les Contes d'Hoffmann[13]. Le , l'album a été numérisé par Virgin Records America.

Liste des titres de la bande originale
No Titre Durée
1. Buon giorno principessa 3:43
2. La vita è bella 2:49
3. Viva Giosué 1:22
4. Grand Hotel Valse 2:00
5. La notte di favola 2:35
6. La notte di fuga 3:52
7. Le uova nel capello 1:10
8. Grand Hotel Fox 1:57
9. Il treno nel buio 2:22
10. Arriva il carro armato 1:07
11. Valse Larmoyante 2:06
12. L'uovo di struzzo - Danza etiope 1:56
13. Krautentang 2:49
14. Il gioco di Giosué 1:48
15. Barcarolle 3:19
16. Guido e Ferrucio 2:29
17. Abbiamo vinto 3:02
40:26

Production

Le scénario de Train de vie de Radu Mihaileanu aurait été offert à Roberto Benigni en 1996, qui devait interpréter un fou qui a l'idée d'entreprendre une traversée en train jusqu'en Russie. Benigni avait décliné l'offre, affirmant que le sujet lui plaisait mais qu'il ne pouvait pas l'accepter. Un an plus tard, Benigni annonçait le tournage de La Vie est belle. Mihaileanu a ensuite démenti toute accusation de plagiat (son film décrivant la tentative des habitants d'un shtetl d'échapper à la déportation en organisant eux-mêmes un convoi)[14].

Accueil

Accueil critique

Le comité de sélection du Festival de Cannes hésita à la présence du film en compétition. Le film malgré son succès divisa la critique à Cannes et lors de sa sortie en salle[15]. Ainsi, plusieurs d'entre elles questionnent la pertinence et la façon du film de reconstituer les événements à travers son ton comique et léger. Le long-métrage est comparé au fameux film inachevé de Jerry Lewis, The Day the Clown Cried[16],[17]. Les Inrocks avec Serge Kaganski apprécient la première partie mais dénoncent la représentation de l'Holocauste et des camps, adoucie, qui serait inauthentique ; le film est vu comme irresponsable et servant contre son gré les théories révisionnistes, Kaganski prônant la « position lanzmanno-godardienne »[18]. Les Échos louent les gags, l'émotion, la sincérité de l'auteur, mais indiquent que le film doit servir le devoir de mémoire[19]. Libération émet une réserve sur une entreprise d'exorcisme du public[17]. Le Monde salue l'allégorie et l'excentricité du film[20], bien que d'autres critiques du journal dénoncent aussi la pertinence du sujet[21],[15].

Benigni répond à ces critiques qu'il fait dans le registre de la fable, du conte et qu'il n'a pas voulu faire dans le réalisme méthodique sur l'Italie fasciste et les camps[21].

Box-office

Box-office mondial
PaysAnnéeEntrées
États-Unis199813 001 000 entrées
Italie199710 244 735 entrées
France19984 721 003 entrées
Espagne19994 174 530 entrées
Allemagne19982 089 181 entrées

Distinctions

Le film cumule 63 prix et 39 nominations. Il a notamment remporté trois Oscars, un César et le Grand prix du jury du festival de Cannes.

Principales récompenses :

Autour du film

  • Même s'il n'est volontairement jamais cité puisque le film est avant tout une fable, un conte moderne et non un film historique[22], le camp dans le film est en partie inspiré d'Auschwitz-Birkenau[23] (le camp d'Auschwitz est cité dans le générique de fin) libéré, lui, par l'armée rouge.
  • Un ancien Sonderkommando du camp d'Auschwitz, Shlomo Venezia, et l'historien Marcello Pezzetti, ont été contactés par Benigni en tant que consultants, ce qui a contribué à rendre le film plus réaliste.
  • Antérieurement, Jacob le menteur (Jakob, der Lügner), film germano-tchécoslovaque réalisé par Frank Beyer, sorti en 1975 traitait du même sujet avec un bon accueil critique.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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