Jeux paralympiques

événement sportif international

Les Jeux paralympiques (JP) sont une compétition multisports, similaire aux Jeux olympiques, mais réservée aux athlètes atteints de handicap physique, visuel ou mental. Les JP ont lieu tous les quatre ans, en alternance été/hiver comme les Jeux olympiques.

Jeux paralympiques
Description de l'image Logo of the International Paralympic Committee 2019.svg.
Généralités
SportSports paralympiques
CréationRome 1960
Organisateur(s)Comité international paralympique
Périodicitéquatre ans entre deux éditions de Jeux d'été, quatre ans entre deux éditions de Jeux d'hiver, deux ans entre Jeux d'été et Jeux d'hiver
Statut des participantsprofessionnels et amateurs
Pour la compétition à venir voir :
Jeux paralympiques d'été de 2024

Les personnes atteintes de surdité peuvent prendre part aux Deaflympics. Les personnes atteintes d'un handicap mental pouvaient aussi participer aux Jeux olympiques spéciaux jusqu'à leur réintégration en 2012 aux Jeux paralympiques d'été de 2012 (après en avoir été exclus depuis 2000).

Histoire

M. Ludwig Guttmann, médecin neurologue de l'hôpital de Stoke Mandeville dans le comté de Buckinghamshire près de Londres, eut l'idée d'organiser dès 1948 sur le terrain de l’hôpital les premiers « Jeux mondiaux des chaises-roulantes et des amputés » (« World Wheelchair and Amputee Games »). Connus plus tard sous le nom de « Jeux de Stoke Mandeville », ils étaient destinés à réhabiliter par la pratique physique des victimes et anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale devenus paraplégiques. Deux équipes d’anciens combattants ont alors participé à une unique épreuve, le tir à l’arc.

Les 9e jeux de Stoke-Mandeville eurent lieu à Rome en 1960 une semaine après les Jeux olympiques d'été de 1960, et l'on considère qu'il s'agit des premiers Jeux paralympiques[1],[2]. Les premiers Jeux paralympiques d'hiver eurent lieu à Örnsköldsvik en Suède en 1976[3].

Parallèlement, ont lieu à Saint-Étienne, à l'initiative d'Yves Nayme, plusieurs éditions de jeux internationaux pour les personnes handicapées physiques (jeux européens de 1966, jeux mondiaux de 1970 et 1975 et championnats du monde de 1990)[4],[5]. Yves Nayme organise également, avec son équipe stéphanoise, des jeux d'hiver à Courchevel en 1972.

Les personnes atteintes de paralysie cérébrale participent aux Jeux paralympiques depuis les Jeux d'Arnhem en 1980.

Depuis les Jeux paralympiques d’été de Séoul en 1988, les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques sont organisés dans la même ville et sont organisés après les jeux olympiques[2].

Les premiers Jeux paralympiques africains auraient dû avoir lieu à Rabat au Maroc en janvier 2020[6]. Ils ont cependant été reportés pour des raisons logistiques et matérielles[7].

Les Jeux paralympiques d'été de 2020 à Tokyo ont été reportés à 2021, tout comme les Jeux olympiques d'été de Tokyo en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, ce qui est une première dans l'histoire des Jeux paralympiques.

Objectifs et symboles

Étymologie

À l'origine, le nom « paralympique » était une combinaison de « paraplégique» et de « olympique ». Avec la participation d'athlètes avec différents handicaps, le terme « paralympique » est aujourd'hui défini comme la réunion de « para », préfixe d'origine grecque signifiant « à côté de » ou « parallèle » et de la terminaison « lympique » des Jeux olympiques. Les Jeux paralympiques sont ainsi considérés comme solidaires des Jeux olympiques.

Objectif

L'objectif du Mouvement paralympique est de donner l’occasion aux athlètes ayant un handicap physique ou mental de se dépasser et de réaliser des performances sportives comparables à celles des athlètes olympiques.

Règles

Les Jeux paralympiques regroupent des athlètes en situation de handicap physique ou visuel appartenant aux catégories suivantes : tétraplégie et paraplégie, séquelles neurologiques assimilables, amputation et assimilé, infirmes moteurs cérébraux, grands handicaps (myopathie), non-voyants et malvoyants.

Pour que la compétition soit équitable, les athlètes sont regroupés par catégories selon leur handicap. L'objectif est de faire concourir ensemble des athlètes ayant des aptitudes fonctionnelles comparables. Dans chaque handisport, on définit des catégories. Ainsi en athlétisme, il y a des épreuves de course pour les personnes atteintes de cécité (acuité visuelle inférieure à 3/60[8]), de déficience visuelle (inférieure à 3/10 et supérieure à 1/20[8]), pour les personnes amputées qui courent avec une prothèse et des courses en fauteuil roulant.

Le problème de la surdité aux Jeux olympiques

Les sourds et malentendants n'ont toujours pas le droit de participer aux Jeux paralympiques. Ceci peut paraître logique, dans la mesure où les personnes faiblement sourdes ont des capacités physiques peu altérées. Par contre, il est difficile de comprendre pourquoi les sourds profonds qui peuvent avoir une altération de l'équilibre ne participent pas avec les autres handicapés. En réalité, la non-intégration des sourds et malentendants semble découler du fait qu'ils ont leur propre concours, les Deaflympics, qui sont historiquement la plus ancienne compétition handisport internationale. Il peut aussi y avoir des cas de tricherie comme cela s'est produit avec les handicapés mentaux.

Personnes en situation de handicap mental

Entre 2004 et 2012, les personnes en situation de handicap mental ont été exclues des Jeux paralympiques auxquels ils prenaient part depuis 1996, pour des problèmes de classification de handicap et de fausse déficience intellectuelle[9]. Les personnes en situation de handicap mental pouvaient cependant participer aux Jeux olympiques spéciaux qui n'avaient pas lieu la même année que les Jeux olympiques ordinaires et les Jeux paralympiques.

Cependant, depuis 2012[10], les personnes en situation de handicap mental sont réintégrées dans les compétitions officielles et participent aux Jeux paralympiques de Londres en athlétisme, natation, et tennis de table.

Après des années de travail « main dans la main » la Fédération française du sport adapté (FFSA), les différentes fédérations nationales et la Fédération internationale des sports pour personnes en situation de handicap mental ont pu « établir de nouveaux critères d'éligibilité incomparablement plus solides que par le passé ».

La décision de réintégrer les personnes en situation de handicap mental a été prise lors de l'assemblée générale du Comité international paralympique à Kuala Lumpur. Gérard Masson, président de la Fédération française handisport, a soutenu cette décision même si parfois « l'intégration n'est pas aussi évidente dans le monde du handicap »[11]. Pour lui, la réticence de certains pays à réintégrer les personnes en situation de handicap mental dans les jeux paralympiques « tenait plus aux critères de classification qu'à un rejet de la part des autres athlètes paralympiques ».

Dans un communiqué, la ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot et la secrétaire d'État chargée des sports ont alors salué « le travail remarquable engagé depuis plusieurs années par la Fédération internationale de sport adapté, avec le soutien du Comité paralympique et sportif français et de la Fédération française de sport adapté, pour réintégrer les sportifs en situation de handicap mental dans le mouvement paralympique »[12].

Symboles

Les Jeux paralympiques reprennent la plupart des symboles olympiques : les cérémonies d'ouverture et de clôture, la flamme olympique, les mascottes.

Jeux paralympiques d'été

Liste des Jeux paralympiques d'été

AnnéeVille hôtePaysContinentNombre de paysNombre d'athlètes
1960Rome (1) Italie (1)Europe (1)23400
1964Tokyo (1) Japon (1)Asie (1)22378
1968Tel Aviv (1) Israël (1)Asie (1)29750
1972Heidelberg (1) Allemagne (1)Europe (3)441 000
1976Toronto (1) Canada (1)Amériques (1)421 600
1980Arnhem (1) Pays-Bas (1)Europe (4)421 600
1984Stoke Mandeville (1) Royaume-Uni (1)Europe (5)422 900
New York (1) États-Unis (1)Amériques (2)
1988Séoul (1) Corée du Sud (1)Asie (2)613 053
1992Barcelone et Madrid (1) Espagne (1)Europe (6)823 020
1996Atlanta (1) États-Unis (2)Amériques (4)1033 195
2000Sydney (1) Australie (1)Océanie (1)1233 843
2004Athènes (1) Grèce (1)Europe (7)1363 969
2008Pékin (1) Chine (1)Asie (4)1484 000
2012Londres (1) Royaume-Uni (2)Europe (8)1654 200
2016Rio de Janeiro (1) Brésil (1)Amériques (5)1614 350
2020 (reporté à 2021 en raison

de la pandémie de coronavirus)

Tokyo (2) Japon (2)Asie (5)1624 400
2024Paris (1) France (1)Europe (9)
2028Los Angeles (1) États-Unis (3)Amériques (6)
2032Brisbane (1) Australie (2)Océanie (2)

Sports paralympiques d'été

Total des médailles paralympiques par pays

Total des médailles olympiques par pays

Tableau récapitulatif des positions des pays participants dans le classement final par année

RangÉquipePremières placesDeuxièmes placesTroisièmes placesQuatrièmes placesCinquièmes places
1États-Unis1964, 1968, 1976, 1980, 1984, 1988, 1992, 199619722008, 20202004, 20161960, 2000
2Chine2004, 2008, 2012, 2016, 2020
3Allemagne[13]19721988, 19921960, 1980, 199619761984
4Australie200019961964,19682004, 2008, 2012, 2016
5Italie19601964
6Grande-Bretagne1960, 1964, 1968, 1984, 2000, 2004, 2008, 2016, 20201972, 1988, 1992,201219961976, 1980
7Russie[14]20122020
8Pays-Bas19761972, 2020
9Pologne1980
11Ukraine2006, 2012, 2016
12Israël1968,1976
13Canada20041980, 1984, 1988, 2000
14Espagne20001992, 1996
15Suède1984
16France19921968, 1988
17Afrique du Sud1972
17Autriche1960
18Zimbabwe[15]1964

Jeux paralympiques d'hiver

Liste des Jeux paralympiques d'hiver

AnnéeVillePaysContinentNombre de paysNombre d'athlètes
1976Örnsköldsvik (1) Suède (1)Europe (1)14250
1980Geilo (1) Norvège (1)Europe (2)18350
1984Innsbruck (1) Autriche (1)Europe (3)22350
1988Innsbruck (2) Autriche (2)Europe (4)22397
1992Tignes/Albertville (1) France (1)Europe (5)24475
1994Lillehammer (1) Norvège (2)Europe (6)31471
1998Nagano (1) Japon (1)Asie (1)32571
2002Salt Lake City (1) États-Unis (1)Amérique du Nord (1)36416
2006Turin (1) Italie (1)Europe (7)41550
2010Vancouver (1) Canada (1)Amérique du Nord (2)44506
2014Sotchi (1) Russie (1)Europe (8)45576
2018Pyeongchang (1) Corée du Sud (1)Asie (2)49570
2022Pékin (1) Chine (1)Asie (3)46564
2026Milan - Cortina d'Ampezzo (1) Italie (2)Europe (9)

Sports paralympiques d'hiver

Classification des athlètes par le Comité international paralympique

La classification Comité international paralympique (CIP) pour les sports d'hiver indique la classification des athlètes en fonction de leur handicap pour les disciplines de sport d'hiver et en particulier pour les Jeux paralympiques d'hiver.

Les athlètes sont classés par catégorie de handicaps assimilables et selon les matériels techniques utilisés. Les classes B concernent les handicapés visuels (Blinds). Les classes LW (Locomotion Winter) les handicapés moteurs, debout : LW1 à LW9 ou assis : LW10 à LW12.

ClasseMatérielType de Handicap
LW1Skieur debout
2 skis attachés ou non
2 stabilisateurs
Amputé fémoral double skiant avec prothèses
Amputé fémoral et tibial
Handicap des 2 membres inférieurs assimilable (test mini 45)
LW2Skieur debout
1 ski
2 stabilisateurs
Amputé fémoral simple
Amputé tibial skiant sans prothèse
Paralysé d'un membre inférieur, lequel doit être attaché
LW3Skieur debout
1 ski
2 stabilisateurs
Amputé tibial double skiant avec prothèse
Handicap des 2 membres inférieurs assimilable (test entre 15 et 44)
LW4Skieur debout
2 skis normaux
2 bâtons
Amputé tibial simple avec prothèse
Amputé fémoral simple avec prothèse
Ankylose du genou (genou bloqué) ou amputation double de l'avant-pied
Handicap d'un membre inférieur nécessitant une orthèse ou avec test inférieur à 15
LW5 à 6Skieur debout
2 skis
sans bâtons
Amputations
Paralysie ou malfonction congénitale des 2 membres supérieurs
LW7 à 8Skieur debout
2 skis
1 bâton
Amputations, paralysie ou malfonction d'un membre supérieur
LW9Skieur debout
2 skis
1 bâton
Amputé d'une jambe et d'un membre supérieur
Hémiplégie ou handicap croisé d'un membre inférieur et d'un membre supérieur
LW10 à 123 classes suivant testing de skieurs assis
Uniski
2 stabilisateurs
Amputé fémoral double
Paraplégie ou handicap assimilé des 2 membres inférieurs
B1Skieur debout guidé,
matériel normal
port obligatoire de lunettes noires
Cécité complète (ou perception de la lumière mais sans possibilité de reconnaître objet et contours à toutes distances et dans toutes les directions)
B2Skieur debout guidé
Matériel normal
Amblyope
Acuité inférieure à 2/60e et/ou champs inférieur à 5° au maximum de correction
B3Skieur debout guidé
Matériel normal
Amblyope
Acuité entre 2/60e et 6/60e
Champ entre 5° et 20°

Les skieurs assis peuvent effectuer des tests fonctionnels. L'objectif est de définir l'appartenance à l'une des trois classes LW10, LW11 ou LW12. Pour la classe LW12 également classer les athlètes dans les sous-classes LW12/1 et LW12/2.

Notes et références

Voir aussi

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