Vieux-slave

première langue slave littéraire, développée depuis un dialecte slave de Thessalonique par les saints Cyrille et Méthode

Vieux-slave, vieux bulgare, vieux macédonien, slavon du sud
ⰔⰎⰑⰂⰡⰐⰠⰔⰍⰟ ⰧⰈⰟⰊⰍⰟ
Словѣньскъ ѩзыкъ
Langues fillesbulgare, macédonien, slavon d'église
Typologieflexionnelle, accusative, à accent de hauteur
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielleDe plusieurs Églises orthodoxes (slavon d'église) et, au haut Moyen Âge, des états orthodoxes balkaniques, roumains et russes
Codes de langue
IETFcu
ISO 639-1cu
ISO 639-2chu
ISO 639-3chu
Étendueindividuelle
Typeancienne
Linguasphere53-AAA-a
Glottologchur1257
Échantillon
Texte du Notre Père (Codex Zographensis (en), Xe siècle, Lc 11)[1],

Ѡ҃че нашь • ꙇ҅же еси на н҃сехъ •
да с҃титъ сѧ ꙇ҅мѧ твое •
да придетъ ц҃рсие твое •
да бѫдетъ вол̑ѣ твоѣ •
ѣко на н҃се • ꙇ҅ на ꙁеми •
хлѣбъ нашь надьневънꙑ •
даі намъ на всѣкъ дꙿнь •
ꙇ҅ остави намъ грѣхꙑ нашѧ •
ꙇ҅бо ꙇ҅ сами о̆ставл̑ѣемъ •
всѣкомоу длъжьникоу нашемоу •
ꙇ҅ не въведи насъ въ ꙇскоушенье •
нъ ꙇ҅ꙁбави нꙑ отъ неприѣꙁни •
аминь

Transcription scientifique : O(t)če našĭ • iže jesi na nebesexŭ • da s(vę)titŭ sę imę tvoje • da pridetŭ c(arstv)ije tvoje • da bǫdetŭ voľě tvojě • jěko na n(e)b(e)se(x) • i na zemi • xlěbŭ našĭ nadĭnevŭny • daji namŭ na vsěkŭ d(ĭ)nĭ • i ostavi namŭ grěxy našę • ibo i sami ostavľějemŭ • vsěkomu dlŭžĭniku našemu • i ne vŭvedi nasŭ vŭ iskušenĭje • no izbavi ny otŭ neprijězni • aminĭ

Le vieux-slave[2],[a] (aussi appelé vieux bulgare, vieux macédonien[3] ou slavon du sud[4]) est la plus ancienne langue slave attestée.

Contrairement à une idée reçue, c'est l'ancêtre non de toutes les langues slaves (rôle tenu par le proto-slave) mais du bulgare et du macédonien actuels. C'est donc une langue slave méridionale, qui s'écrivait initialement au moyen de l'alphabet glagolitique, imaginé par les missionnaires byzantins Cyrille et Méthode.

Histoire

Le vieux-slave a été la langue officielle (de chancellerie) et liturgique du Premier Empire bulgare, des métropoles orthodoxes de tous les États issus de la division de la Rus' kiévienne, de l'Empire serbe et du Royaume des Bulgares et des Valaques (comme le nommaient les chroniques et chancelleries de l'époque — aujourd'hui on l'appelle « Second empire bulgare » ; en sont issus le Tsarat de Vidin, celui de Veliko Trnovo, les despotats de Macédoine et de Dobrogée, et les Principautés danubiennes (plus tard : roumaines) de Moldavie et Valachie). Au sud du Danube, il demeura après la conquête turque et jusqu'à la fin du XIXe siècle la langue liturgique de l'Église orthodoxe des Balkans. Au nord du Danube, dans les états orthodoxes devenus vassaux des turcs (pays roumains) ou restés indépendants (pays russes), il demeura à la fois langue de chancellerie jusqu'au XVIIe siècle et langue liturgique jusqu'au milieu du XIXe siècle, avec diverses variantes appelés « slavons   », nées de la fusion du vieux-slave originel avec des formes issues des langues slaves locales et des normes grammaticales artificielles (on parle alors de slavon d'église[5]).

L'un des plus anciens documents en vieux-slave est l'évangéliaire de Reims du XIe siècle de saint Procope de Sázava, conservé en France. Le cloître d'Emmaüs, bien que catholique et dépendant de l'ordre de Saint-Benoît, s'est longtemps distingué pour avoir célébré la liturgie en vieux-slave et avoir été un très important centre de diffusion et d'éducation du vieux-slave et de l'alphabet glagolitique.

Grammaire

Images

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

🔥 Top keywords: