La Sierra Leone, en forme longue la république de Sierra Leone[6],[7] (en anglais : Republic of Sierra Leone[6] et en langue krio : Salone[8]), est un État d'Afrique de l'Ouest, d'une superficie de 71 740 km2, peuplé d'environ 8 millions d'habitants[9],[10]. Il est situé entre la Guinée (au nord-ouest et à l'est-nord-est) et le Liberia (au sud-est) et est bordé à l'ouest-sud-ouest par l'océan Atlantique.
En 1808, le Royaume-Uni commence à coloniser le territoire. Le pays accède à l'indépendance en tant que royaume du Commonwealth en 1961 comme le dominion de Sierra Leone. En 1971, le premier ministre Siaka Stevens devient président en transformant le pays en république présidentielle avant de déclarer le Congrès de tout le peuple (APC) parti unique en 1978. En 1985, Joseph Saidu Momoh lui succède et introduit le multipartisme en 1991. Une guerre civile brutale éclate cette année-là, entre le gouvernement et les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF). Au cours de la guerre, le pays a connu trois coups d'État et deux périodes de régime militaire. La guerre se termine en 2002 après une intervention militaire britannique menant à la défaite définitive du RUF. Depuis, le pays demeure relativement stable. Gouvernée par un régime civil depuis 1998, les deux partis politiques principaux sont l'APC et le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP).
La Sierra Leone fait partie de la CEDEAO. Ce pays est l'un des plus pauvres de la planète. Avec un indice de développement humain (IDH) de 0,477 en 2021, il se classe 181e au niveau mondial.
L'anglais est la langue officielle, et le krio, un créole basé sur l'anglais sert comme langue véhiculaire entre les différentes groupes ethniques du pays. Les deux principales religions pratiquées sont l'islam (78 %) et le christianisme (21 %).
Plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs ont été libérés par les Anglais en Caroline du Sud, mais aussi en Georgie ou encore dans le Maryland, pendant la guerre d'indépendance américaine, en échange de leur affranchissement collectif, notamment dans le sillage de la Dunmore's Proclamation (1775) et la Philipsburg Proclamation (1779), au tout début de ce conflit, à l'issue duquel ces loyalistes noirs seront évacués au Canada, resté une des possessions anglaises importantes puis participeront à la création de la Sierra Leone.
Les Britanniques qui fondent Freetown en 1787 y installent des esclaves affranchis.
En mars 1967, Siaka Stevens, chef du parti Congrès de tout le peuple (APC), remporte les élections, mais son accession au pouvoir en tant que Premier ministre est retardée jusqu'en par une série de coups d'État militaires.
Le , Siaka Stevens instaure un régime présidentiel puis déclare l'APC parti unique en 1978. Il commence alors à tenter d'assainir la vie politique, en luttant contre la corruption par exemple. Mais il abandonne vite cette voie pour exploiter les mines de diamants au nord du pays.
Siaka Stevens laisse sa place au commandant en chef des armées, Joseph Saidu Momoh, en novembre 1985, et il est officiellement élu président en janvier 1986.
En novembre 1987, Joseph Saidu Momoh décrète « l'état d'urgence économique ». Des mesures draconiennes d'austérité sont prises. Mais l'exploitation des mines de diamants continue toujours de rapporter beaucoup d'argent aux principaux chefs du régime.
En dépit de la transition démocratique engagée en 1991 par Saidu Momoh, il est renversé par un coup d'État du jeune capitaine Valentine Strasser. Celui-ci doit faire face à une rébellion ; il est déposé à son tour par le brigadier Julius Maada Bio.
La guerre civile de Sierra Leone se déroula de mars 1991 au . Cette guerre avait pour principal but le contrôle des zones diamantifères.
Elle causa la mort de 100 000 à 200 000 personnes, et le déplacement de plus de deux millions (ce qui représente le tiers de la population de l'époque). En outre, de nombreuses mutilations eurent lieu, ainsi que l'emploi massif d'enfants soldats.
Le conglomérat sud-africain De Beers y eut un rôle très controversé, puisqu'il fut le premier acheteur de ces diamants, vendus clandestinement au Liberia voisin. L'Afrique du Sud garde aussi une autre influence, celle du déploiement de ses forces armées privées sur le territoire sierraléonais, afin de sécuriser les régions diamantifères.
Le , 20 hommes du commando de Montfort (commandos marine français) sont envoyés sur place pour évacuer près d'un millier de personnes de 21 nationalités différentes. Ces personnes seront rapatriées sur l’avisoJean Moulin et la FS Germinal, et débarquées à Conakry, en Guinée.
Le , le président sortant Ahmad Tejan Kabbah est réélu avec 70,6 % des voix.
Le pays est actuellement en paix. Les différentes mesures prises par l'ONU sont progressivement réduites, voire supprimées, comme la levée de l'embargo sur l'exportation des diamants de conflits. Une diminution des effectifs des forces des casques bleus (Mission des Nations unies en Sierra Leone) est également engagée. Après un pic de 17 500 hommes en mars 2001, les effectifs sont descendus à 13 000 en juin 2003 et à 5 000 en octobre 2004. La mission s'est achevée en 2005. Au total selon un dossier de la Documentation française, c'est près de 48 000 combattants de différentes factions qui ont été démobilisés[11].
Cependant, pour des raisons économiques, de nombreux enfants travaillent toujours dans les mines de diamants, qui sont très dangereuses. La propagation du sida est très importante, 16 000 enfants de moins de 15 ans sont séropositifs[Quand ?].
En 2007, selon l'indice de développement humain (IDH) qui était 0,365, la Sierra Leone figurait parmi les 3 pays les moins développés au monde, avec le plus faible PIB/habitant (330 dollars par an et par habitant). En 2011, son IDH est encore plus faible (il s'établit désormais à 0,336), mais le nombre de pays recensés par le Programme des Nations unies pour le développement ayant augmenté, le pays se classe désormais 180e sur 187, cette remontée dans le classement ne traduisant pas une amélioration de la situation sanitaire et sociale dans le pays, car si l'on tient compte des inégalités, la Sierra Leone continue à occuper en 2011 la troisième place parmi les pays dont l'IDH (ajusté aux inégalités) est le plus faible au monde.
La Sierra Leone abolit la peine de mort en 2021 (le parlement vote la mesure en juillet[12] et le président signe le texte en octobre[13]).
La Sierra Leone est une républiquemultipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et la Chambre des représentants. Le pouvoir judiciaire est indépendant de l’exécutif et du législatif. Le président actuel est Julius Maada Bio qui succéda à Ernest Koroma en avec 51,81% des voix, contre 48,19% pour Samura Kamara, candidat du parti du Président sortant (Congrès de tout le peuple)[14]. Ernest Koroma s'est mis à l'écart de la course à la présidentielle conformément à la constitution de la Sierra Leone après avoir passé 10 ans au pouvoir. Élu en septembre 2007, il a été réélu en 2012[15].
Une grande partie de la côte sont des marécages de palétuviers, à l'exception de la péninsule où se trouve la capitale Freetown. Le reste du pays est principalement un plateau couvert de forêts, se trouvant à environ 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Des montagnes se situent à l'est, Loma Mansa, la plus élevée, culminant à 1 948 mètres.
Le climat est tropical, la saison des pluies va de mai à décembre, la saison sèche de décembre à avril.
La langue officielle est l'anglais mais il n'est parlé que par 15 % de la population.
Le krio, un créole de base anglaise, parlé par 90 % de la population (mais seulement 11 % en tant que langue maternelle), sert de langue véhiculaire entre les différentes ethnies du pays. L'inter-compréhension est assez difficile entre un locuteur du Krio et de l'Anglais, et cette situation ressemble par exemple à l'inter-compréhension entre un locuteur du créole haïtien et du français, dont la situation est similaire.
L'enseignement en Sierra Leone est légalement requis pour tous les enfants, durant six ans au niveau primaire (classes P1-P6) et trois ans dans l'enseignement secondaire inférieur, mais la pénurie d'écoles et d'enseignants a rendu l'application de cette règle impossible. Les deux tiers de la population adulte du pays sont analphabètes.
La guerre civile de Sierra Leone a entraîné la destruction de 1 270 écoles primaires et, en 2001, 67 % de tous les enfants d'âge scolaire n'étaient plus scolarisés. La situation s'est considérablement améliorée depuis, avec le doublement des inscriptions dans les écoles primaires entre 2001 et 2005, et la reconstruction de nombreuses écoles depuis la fin de la guerre. Les élèves des écoles primaires ont généralement entre 6 et 12 ans, et dans les écoles secondaires de 13 et 18 ans.
Le pays compte trois universités : le Fourah Bay College, fondé en 1827 (la plus ancienne université d'Afrique de l'Ouest), l'université de Makeni (ou UNIMAK, établie initialement en septembre 2005 sous le nom de Fatima Institute), et l'université de Njala, principalement situé dans le district de Bo. L'université de Njala a été établie en 1910 comme Station expérimentale agricole de Njala, elle est devenue une université en 2005. Les écoles de formation des enseignants et les séminaires religieux se trouvent dans de nombreuses régions du pays. Israël accorde des bourses d'études aux étudiants de Sierra Leone, dans le cadre de son programme de coopération internationale au développement.
L'espérance de vie globale est la plus basse au monde en 2015, celle des femmes étant estimée en 2015 à 48 ans, et celle des hommes à 47 ans[1] selon l'OMS. L'espérance de vie en bonne santé féminine était de 30 ans en 2003, et celle masculine de 27 ans[22]. Les dépenses publiques pour la santé étaient de 41 000 000 $ en 2006[22].
(en) Tim Adams, « The Memory of Love by Aminatta Forna : A painful tale set in postwar Sierra Leone » [« Après-guerre en sierra leone. Cœurs et corps brisés »], The Observer, Guardians News and Media Limited, (lire en ligne, consulté le )