Bernardo Bertolucci

scénariste et réalisateur italien
Bernardo Bertolucci
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Bernardo Bertolucci en 2011.
Naissance
Casarola (province de Parme,
Italie)
Nationalité Italienne
Décès (à 77 ans)
Rome (Italie)
ProfessionRéalisateur, scénariste
Films notablesLe Dernier Empereur
1900
Le Dernier Tango à Paris
Le Conformiste
Il était une fois dans l'Ouest (scénariste)

Bernardo Bertolucci [berˈnardo bertoˈlutt͡ʃi][N 1] est un scénariste et réalisateur italien, né le à Casarola et mort le à Rome.

Biographie

Bernardo Bertolucci est le fils aîné du poète Attilio Bertolucci et le frère de Giuseppe Bertolucci. Il commence à écrire dès l'âge de 15 ans et est récompensé pour son travail peu de temps après. Il reçoit notamment le Premio Viareggio. Il se rend ensuite à Rome pour ses études et devient l'assistant de Pier Paolo Pasolini sur Accattone[1]. Il travaille aussi plus tard avec Sergio Leone et Dario Argento sur le scénario d'Il était une fois dans l'Ouest. Son second film, Prima della rivoluzione, inspiré de La Chartreuse de Parme de Stendhal, est acclamé par la critique et marque le renouvellement du cinéma d'auteur italien des années 1960. Le thème de l'ambiguïté politique et sexuelle est illustré par une mise en scène revendiquant un certain gongorisme dans sa sophistication visuelle et son style chorégraphié.

Dans les années 1970, il tourne pour la télévision La Stratégie de l'araignée, d'après Borges. Le Dernier Tango à Paris, interprété par Marlon Brando et Maria Schneider, provoque un scandale en Italie[2] à cause d'une relation très sulfureuse entre un homme mûr et une jeune femme, incluant une scène de sodomie et une séquence où le héros insulte le corps de sa femme défunte.

Bertolucci apparaît dans un documentaire en trois parties, Les Écrivains italiens et l'Italie des écrivains : ombres et questions, dans l'émission Italiques pour parler des relations entre le cinéma et la littérature en 1973 et 1974[3]. Son cinéma à venir se veut fidèle à un certain regard politique. Il reflète en ce sens une vision épique et romanesque mais sans concession de l'histoire italienne (1900, Le Conformiste). La Luna évoque une relation difficile entre une cantatrice et son fils et La Tragédie d'un homme ridicule est une fable pessimiste qui vaut à Ugo Tognazzi le prix d'interprétation masculine à Cannes en 1981.

Il est l'invité de l'Été Cinéma des Rencontres cinématographiques de Digne-les-Bains, à l'initiative de Jean-Pierre Castagna, en 1988[4].

Le Dernier Empereur, tourné en grande partie dans la Cité interdite à Pékin, évoque le destin tragique du tout dernier empereur chinois issu de la dynastie mandchoue : Pu Yi, placé sur le trône à l'âge de trois ans. Triomphe international, le film obtient neuf Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur en 1988. Il est le premier volet d'une trilogie spirituelle et orientale complétée par Un thé au Sahara[5] et Little Buddha.

En 2011, il reçoit, des mains de Gilles Jacob, la Palme d'honneur à Cannes pour l'ensemble de son œuvre.

Bertolucci meurt d'un cancer du poumon le à Rome[6], à l'âge de 77 ans. Il est incinéré, puis ses cendres sont dispersées[7].

Participation à des jurys

Bertolucci en 1971.

En 1985, Bertolucci est membre du jury du 1re Festival international du film de Tokyo.

Il préside en 1990 le 43e festival de Cannes où le jury décerne la Palme d'or à Sailor et Lula de David Lynch[8].

Il est également président du jury de la Mostra de Venise à deux reprises : la première fois en 1983 (sous sa présidence, le Lion d'or fut attribué à Prénom Carmen de Jean-Luc Godard), et la seconde, en 2013 (son jury couronna du Lion d'or le documentaire Sacro GRA de Gianfranco Rosi).

Décorations

Croyances et convictions politiques

Bertolucci était athée[10].

La politique a une place importante dans ses films. Il était un marxiste avoué. Comme Luchino Visconti, qui engageait les acteurs étrangers à la fin des années 1960, Bertolucci exprimait ses vues politiques à travers ses films ; ces derniers sont souvent autobiographiques et très controversés[11].

Avant de réaliser ses films politiques, il s'est intéressé au sujet de réévaluation de l’histoire. Son film Le Conformiste (1970) critique l’idéologie fasciste, évoque les thèmes de la nation et du nationalisme, les questions de la culture populaire et de mémoire collective[12]. Le film 1900 évoque, de manière théâtralisée, la bataille entre les gauches et les droites[13].

Le , Bertolucci fait partie des signataires de l'appel au gouvernement suisse pour libérer Roman Polanski, qui était détenu en attente d'extradition vers les États-Unis[14].

Sur Twitter le , Bertolucci a participé à #whomademyclothes, la campagne de Fashion Revolution qui lutte contre les ateliers de misère, commémorant l'effondrement du Rana Plaza en 2013, l'accident le plus meurtrier dans l'histoire de l'industrie du vêtement[15].

Polémique concernant Le Dernier Tango

En 2013, Bertolucci reconnaît dans une entrevue vidéo ne pas avoir prévenu Maria Schneider, lors du tournage du Dernier Tango à Paris, du déroulement de la scène qui ferait scandale, parce qu'il voulait capturer sa réaction « en tant que fille et non en tant qu'actrice »[16],[17].

Elle assimila cette scène à un viol, précisant qu'elle n'avait jamais pardonné à Bertolucci[18].

Filmographie

Réalisateur

Acteur

Scénariste

Sauf mention contraire, la réalisation était également de Bernardo Bertolucci.

Producteur

Distinctions

Publication

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

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Bibliographie

  • Bernardo Bertolucci, études cinématographiques, no 122-126, Paris, Lettres Modernes, Minard, 1979
  • Bertolucci par Bertolucci, entretiens avec Enzo Ungari et Donald Ranvaud, Paris, Calmann-Lévy, 1987
  • Sur Bertolucci, Pierre Pitiot et Jean-Claude Mirabella, Castelnau-le Lez, Climats, 1991
  • Olivier Maillart, « D’une maladie l’autre : Bernardo Bertolucci entre deux idées d’un cinéma révolutionnaire », in Christian Biet et Olivier Neveux (sous la direction de), Une histoire du spectacle militant. Théâtre et cinéma militants 1966-1981, Montpellier, L'Entretemps, 2007
  • Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2018 : Bernardo Bertolucci », L'Annuel du Cinéma 2019, Éditions Les Fiches du cinéma, Paris, 2018, 800 p., p. 756 (ISBN 978-2-902-51633-9)

Liens externes

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