Élections fédérales allemandes de 2017

élections générales pour la 19ème fédération allemande

Élections fédérales allemandes de 2017
709 sièges du Bundestag
(Majorité absolue : 355 sièges)
Type d’électionÉlections législatives
Corps électoral et résultats
Population82 800 000
Inscrits61 688 485
Votants46 976 341
76,15 % en augmentation 4,6
CDU – Angela Merkel
Voix15 317 344
32,93 %
en diminution 8,6
Sièges obtenus246en diminution 65
SPD – Martin Schulz
Voix9 539 381
20,51 %
en diminution 5,2
Sièges obtenus153en diminution 40
AfD – Alexander Gauland et Alice Weidel
Voix5 878 115
12,64 %
en augmentation 7,9
Sièges obtenus94en augmentation 94
FDP – Christian Lindner
Voix4 999 449
10,75 %
en augmentation 6
Sièges obtenus80en augmentation 80
Linke – Sahra Wagenknecht et Dietmar Bartsch
Voix4 297 270
9,24 %
en augmentation 0,7
Sièges obtenus69en augmentation 5
Grünen – Katrin Göring-Eckardt et Cem Özdemir
Voix4 158 400
8,94 %
en augmentation 0,5
Sièges obtenus67en augmentation 4
Carte des résultats
Carte
19e législature du Bundestag
Diagramme
Chancelière fédérale
SortantÉlu
Angela Merkel
CDU
Angela Merkel
CDU
Direction fédérale des Élections

Les élections fédérales allemandes de 2017 (en allemand : Bundestagswahl 2017) se sont tenues le pour le renouvellement des 598 sièges du Bundestag. À l'issue de ces élections fédérales débute la dix-neuvième législature de la République fédérale d'Allemagne.

Pour la chancelière sortante Angela Merkel, l'enjeu de ces élections était l'obtention d'un quatrième mandat à la tête du gouvernement fédéral. De leur côté, les sociaux-démocrates, menés par Martin Schulz, cherchaient à revenir au pouvoir après douze années passées soit comme partenaire minoritaire au sein d'une grande coalition, de 2005 à 2009 et depuis 2013, soit dans l'opposition, de 2009 à 2013.

La CDU/CSU ainsi que le Parti social-démocrate (SPD) enregistrent leurs pires résultats depuis les élections d'après guerre, tandis que l'Alternative pour l'Allemagne entre pour la première fois au Bundestag et que le Parti libéral-démocrate (FDP) y fait son retour après son élimination au scrutin précèdent. Les Verts et Die Linke progressent quant à eux de quelques sièges. À la suite de l'annonce de la décision du SPD de se positionner dans l'opposition, rendant impossible le renouvellement du gouvernement sortant, une coalition entre la CDU/CSU, le FDP et les Verts, dite « coalition Jamaïque », est considérée comme hautement probable. Le FDP se retire néanmoins des négociations le soir du , constatant l'échec de la mise en place d'un projet commun aux trois partis. De nouvelles élections en 2018 sont jugées probables par l'opinion allemande[1]. Cependant, le , le SPD se dit prêt à entamer des discussions sur une coalition avec la CDU/CSU, les discussions devraient commencer le et se terminer le , mais avec un résultat incertain.

Le , les discussions entre les conservateurs et les sociaux-démocrates aboutissent à un contrat de coalition, et le Cabinet Merkel IV entre en fonction le suivant.

Organisation

Système électoral

Présentation schématique du système électoral allemand.

Les membres du Bundestag, ou députés, sont élus pour une législature (en allemand : Wahlperiode) de quatre ans au scrutin majoritaire uninominal et proportionnel par compensation.

Conformément à la loi électorale fédérale, le Bundestag se compose de 598 députés, dont 299 élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans 299 circonscriptions.

Le jour du scrutin, chaque électeur dispose de deux voix :

  • la « première voix » (en allemand : erste Stimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription (en allemand : Direktkandidaten im Wahlkreis) ;
  • la « seconde voix » (en allemand : zweite Stimme) lui permet de voter pour une liste de candidats présentée dans le cadre de son État fédéré (en allemand : Landesliste).

À l'issue du dépouillement, l'intégralité des 598 sièges est répartie au scrutin proportionnel de Sainte-Lagüe sur la base des secondes voix entre les partis politiques totalisant plus de 5 % des suffrages exprimés au niveau national ou qui l'ont emporté dans au moins trois circonscriptions.

Une fois la répartition proportionnelle effectuée, les sièges alloués à chaque parti sont pourvus en priorité par les députés fédéraux élus au scrutin majoritaire. Les sièges non pourvus avec les « premières voix » sont ensuite comblés par les candidats présents sur les listes régionales.

Avec un tel mode de scrutin, il est possible pour un parti de remporter plus de sièges au scrutin majoritaire que ce que la répartition proportionnelle lui accorde. Ces mandats, qualifiés de supplémentaires (en allemand : Überhangmandat) sont conservés et des mandats complémentaires (en allemand : Ausgleichsmandat) sont alors attribués aux autres partis afin de rétablir la proportionnalité de la représentation parlementaire. Le nombre total de députés fédéraux se trouve ainsi augmenté.

Convocations des élections

La convocation des élections fédérales est une prérogative propre au président de la République fédérale, qui doit toutefois tenir compte des recommandations du gouvernement fédéral. Comme le prévoit l'article 39 de la Loi fondamentale, ladite convocation doit être rendue publique entre quarante-six et quarante-huit mois après l'ouverture de la législature sortante.

Le , paraît dans la Bundesgesetzblatt le décret de convocation des élections fédérales au suivant, promulgué par le chef de l'État sortant, Joachim Gauck, quelques semaines avant la fin de son mandat, sur la proposition du cabinet de la chancelière Angela Merkel.

Législature

La 19e législature du Bundestag, issue des élections fédérales du , doit durer quatre ans, sauf si celle-ci devait être abrégée par une dissolution qui serait décidée, à certaines conditions, par le président de la République fédérale. C'est après l'ouverture de cette législature que devront débuter les traditionnelles tractations propres à la formation d'un gouvernement fédéral.

Contexte

Principaux partis

PartiIdéologieChef de fileRésultats en 2013
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Angela Merkel
chancelière fédérale (CDU)[2]
34,1 % des voix
255 députés
Union chrétienne-sociale en Bavière
Christlich-Soziale Union in Bayern
7,4 % des voix
56 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
Martin Schulz[3]25,7 % des voix
193 députés
Die Linke (La Gauche)Extrême gauche à gauche
Socialisme démocratique, anticapitalisme, populisme de gauche
Dietmar Bartsch et
Sahra Wagenknecht[4]
8,6 % des voix
64 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Centre gauche
Écologie politique, progressisme
Katrin Göring-Eckardt et
Cem Özdemir[5]
8,4 % des voix
63 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre à centre droit
Libéralisme économique, social-libéralisme
Christian Lindner[6]4,8 % des voix
aucun
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Droite[7] à extrême droite[8]
Populisme, Euroscepticisme, libéralisme économique, national-conservatisme
Alexander Gauland et
Alice Weidel
4,7 % des voix
aucun

Sondages

Intentions de vote depuis octobre 2013 pour les élections fédérales.

Campagne

Alors que la campagne du candidat SPD Martin Schulz avait commencé avec succès, elle s'enraye à mi-parcours, les mauvais sondages s'enchaînant. Son absence médiatique en , pendant la campagne pour l'élection régionale en Westphalie-Rhénanie du Nord se solde par une défaite alors qu'il s'agissait d'un bastion de la gauche, son slogan « La justice sociale » est critiqué (le politologue Oskar Niedermayer notant qu'il s'agit d'un contresens : « Les gens perçoivent différemment leur situation personnelle : ils jugent que cela va bien en Allemagne. Ils ont d'autres préoccupations comme la sécurité ou l'immigration »), tout comme son absence de discours fort sur l'Europe[9].

Dans un contexte diplomatique crispé entre la Turquie et l'Allemagne, portant notamment sur les critiques de Berlin sur l'autoritarisme grandissant du régime turc, le président Recep Tayyip Erdoğan demande aux Turcs d'Allemagne (trois millions de personnes, dont 1,2 million de binationaux) de ne pas voter pour la CDU, le SPD ou les Verts, partis qu'il considère comme « ennemis de la Turquie »[10].

Résultats

Fédéral

Le groupe CDU/CSU (centre droit) conserve la majorité relative des sièges. Le Parti social-démocrate (SPD), deuxième, connaît son pire résultat depuis la Seconde Guerre mondiale ; son dirigeant Martin Schulz annonce que le SPD siégera sur les bancs de l'opposition, et ne participera pas à une nouvelle « grande coalition ». Le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) fait son entrée au Bundestag, à la troisième place. La formation d'un gouvernement devrait prendre plusieurs semaines. En l'absence du SPD, une coalition jamaïcaine entre la CDU/CSU, le FDP et les Verts est considérée comme hautement probable, malgré de grandes divergences sur l'immigration et l'Union européenne entre ces deux derniers[11].

Résultats des élections fédérales allemandes de 2017[12]
PartisSièges de circonscriptionSièges proportionnelsTotal
sièges
+/−
Votes%+/-#+/−Votes%+/-#+/−
Union chrétienne-démocrate[n 1] (CDU)14 030 75130,25 6,96185 612 447 65626,76 7,3715 49200 55
Union chrétienne-sociale[n 1] (CSU)3 255 4877,02 1,1046 12 869 6886,17 1,250 1146 10
Total Unions chrétiennes (CDU/CSU)17 286 23837,27 8,06231 515 317 34432,93 8,6115 60246 65
Parti social-démocrate (SPD)11 429 23124,64 4,8059 19 539 38120,51 5,2294 41153 40
Alternative pour l'Allemagne (AfD)5 317 49911,46 9,603 35 878 11512,64 7,9491 9194 94
Parti libéral-démocrate (FDP)3 249 2387,00 4,620 4 999 44910,75 5,9980 8080 80
Die Linke (Linke)3 966 6378,55 0,335 14 297 2709,24 0,6564 469 5
Alliance 90 / Les Verts (Grünen)3 717 9228,01 0,721 4 158 4008,94 0,5066 467 4
Électeurs libres (FW)589 0561,27 0,280 463 2921,00 0,030 0
Die PARTEI245 6590,53 0,440 454 3490,98 0,800 0
Autres487 2461,05-0 1 407 8923,03-0 0
Indépendants100 8890,22-0 ---0 0
Votes valides46 389 61598,7546 515 49299,02
Votes blancs et nuls586 7261,25460 8490,98
Total46 976 341100-299-46 976 341100-410 78709 78
Abstention14 712 14423,8514 712 14423,85
Inscrits / participation61 688 48576,1561 688 48576,15

Résultats par Länder

Résumé

Résultats par Länder
PartisBWBSBavièreBerlinBran.BrêmeHambourgHesse
%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-
CDU/CSU34,4 11,334,9 6,138,8 10,522,7 5,726,7 8,125,1 4,227,2 4,930,9 8,3
SPD16,4 4,227,4 5,615,3 4,717,9 6,717,6 5,626,8 8,823,5 8,923,5 5,3
AfD12,2 6,99,1 5,412,4 8,112,0 7,120,2 14,210,0 6,37,8 3,711,9 6,3
FDP12,7 6,59,3 5,110,2 5,18,9 5,47,1 4,59,3 5,910,8 6,011,5 6,0
Linke6,4 1,57,0 1,96,1 2,318,8 0,317,2 5,313,4 3,312,2 3,48,1 2,1
Grünen13,5 2,48,7 0,19,8 1,412,6 0,25,0 0,311,1 1,113,9 1,39,7 0,3
PartisMPORNWRPSarreSaxeSASHThuringe
%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-%+/-
CDU/CSU33,1 9,432,6 7,135,9 7,432,4 5,426,9 15,830,3 10,934,0 5,228,8 10,0
SPD15,1 2,726,0 5,924,1 3,327,1 3,910,5 4,115,2 3,023,3 8,313,2 2,9
AfD18,6 13,09,4 5,511,2 6,410,1 4,927,0 20,319,6 15,48,2 3,622,7 16,5
FDP6,2 4,113,1 7,910,4 4,87,6 3,88,2 5,27,8 5,112,6 7,07,8 5,2
Linke17,8 3,77,5 1,36,8 1,412,9 2,916,1 3,917,7 6,27,3 2,116,9 6,6
Grünen4,3 0,17,6 0,47,6 0,16,0 0,34,6 0,33,7 0,312,0 2,64,1 0,8

Détaillé

Bade-Wurtemberg
Basse-Saxe

Bavière
Berlin

Brandebourg
Brême

Hambourg
Hesse

Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Rhénanie-Palatinat
Sarre

Saxe
Saxe-Anhalt

Schleswig-Holstein
Thuringe

Partis par circonscription

Les graphiques représentent une carte du second vote par circonscription. Les teintes les plus sombres correspondent à un vote plus élevé.

Différences régionales

LänderUnionSPDAfDFDPLinkeGrünenAutres
Anciens Länder (ex-RFA)34,1 %21,9 %10,7 %11,4 %7,4 %9,8 %4,7 %
Nouveaux Länder (ex-RDA)27,6 %13,9 %21,9 %7,5 %17,8 %5,0 %6,3 %
Allemagne32,9 %20,5 %12,6 %10,7 %9,2 %8,9 %5,0 %

Analyse sociologique

Sondage Forschungsgruppe Wahlen[13]
CatégorieUnionSPDAfDFDPLinkeGrünen
Sexe
Hommes29 %21 %16 %12 %9 %8 %
Femmes37 %20 %9 %9 %9 %11 %
Âge
Moins de 30 ans25 %19 %11 %13 %11 %11 %
30-44 ans30 %16 %15 %11 %9 %10 %
45-59 ans31 %20 %14 %10 %9 %11 %
Plus de 60 ans41 %24 %9 %10 %9 %5 %
Statut
Ouvrier29 %23 %18 %8 %10 %5 %
Employé33 %21 %11 %11 %9 %10 %
Fonctionnaire35 %21 %9 %12 %6 %12 %
Indépendant34 %12 %12 %18 %9 %12 %
Études
Hauptschulabschluss37 %28 %14 %7 %6 %4 %
Mittlere Reife34 %19 %17 %10 %9 %6 %
Abitur (baccalauréat)31 %18 %10 %13 %11 %11 %
Hochschulabschluss (supérieur)30 %16 %7 %15 %11 %17 %

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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