A (lettre)

lettre de l'alphabet latin

A (capitale : A, minuscule : a) est la première lettre de l'alphabet latin ainsi que sa première voyelle.
Elle a été transmise depuis la lettre alpha de l'alphabet grec par l'intermédiaire de l'alphabet étrusque.
C'est une voyelle privative.

A
Image illustrative de l’article A (lettre)
Graphies
CapitaleA
Bas de cassea
Lettre modificativeᵃ, ᴬ, ₐ
Diacritique suscrit◌ͣ
Utilisation
Écriturealphabet latin
Ordre1er
Phonèmes principaux/a/
/ɑ/
/æ/

Histoire


Hiéroglyphe égyptien
F1 tête de bœuf

protosinaïtique
tête de bœuf

Aleph phénicien

Alpha grec

A étrusque

A romain
Évolution de la lettre depuis l’alphabet linéaire protosinaïtique.

La lettre A tire probablement son origine de l'alphabet linéaire protosinaïtique, un alphabet utilisé dans le Sinaï il y a plus de 3 500 ans, lui-même dérivé des hiéroglyphes égyptiens ; le son, [ʔ] (coup de glotte), était alors représenté par une tête de bœuf stylisée.

La première lettre de l'alphabet phénicien, souvent nommée aleph (ʾālef) par analogie avec l'alphabet hébreu et/ou de la première lettre de l'alphabet arabe qui se prononce "alif" était une consonne correspondant non pas au son [a] mais au coup de glotte [ʔ]. Elle signifiait également « tête de bœuf » (rappelons d'ailleurs qu'un A à l'envers prend la forme d'une tête de bœuf) ; et son écriture provenait d'une stylisation du caractère protosinaïtique. Cette consonne, sous une autre forme, était également la première consonne de l'alphabet ougaritique, à qui l'on doit l'ordre levantin

L'alphabet grec fut créé sur le modèle de l'alphabet phénicien. Le grec n'utilisait pas le coup de glotte et son alphabet devait transcrire les voyelles ; la première lettre de l'alphabet phénicien fut donc utilisée par l'alphabet grec pour écrire le son [a]. La lettre ainsi créée fut nommée « alpha », écrite « Α », puis lorsque l'alphabet devint bicaméral, « α » en minuscule. En grec, alpha provient de la prononciation « aleph » en hébreu équivalente au « alif » arabe, représenté par une « tête de bœuf » dans les alphabets antiques, sa prononciation serait la dénomination du bœuf. De même que le « bêta » grec est tiré de la deuxième lettre de l'alphabet hébreu et/ou phénicien beth correspondant au « ba » arabe et représenté dans les alphabets antiques par une maison, sorte de carré avec au centre un espace qui fait office de "porte". Ainsi la dénomination d'une maison ou d'une chambre en hébreu est ; « beth », tout comme en arabe c'est ; « beyt, beit ». ((…) La dénomination des objets ne vient pas après la reconnaissance, elle est la reconnaissance même.(…), Merleau-Ponty dans son livre Phénoménologie de la Perception). On pourrait aussi prendre en exemple la lettre g qui découle du « gamma » grec, qui vient lui-même du "gimel" hébreu...et son équivalent arabe « jim ». À noter ici que « gimel » en hébreu veut dire « chameau », et en arabe on prononce « jmil ».

Pour en revenir à la lettre A, elle s'est transmise à l'alphabet latin par l'intermédiaire de l'alphabet étrusque, lui-même dérivé de l'alphabet grec « rouge » employé en Eubée (voir l'article Histoire de l'alphabet grec) — alphabet que les Étrusques avaient appris à Pithékuses (Ischia), près de Cumes. En passant dans l'alphabet latin, les lettres ayant perdu leur nom pour se réduire le plus souvent à leur son, l’alpha grec a été rebaptisé a.

Formes de A dans le Dictionnaire des abréviations latines et française d’Alphonse Chassant.

Typographie

La lettre a minuscule moderne dérive de l'écriture grecque, qui évolua depuis une graphie similaire à la capitale actuelle vers une forme circulaire avec une projection, aux environs du IVe siècle.

GothiqueOncialeRomaine moderneItalique moderneScript moderne
Quelques exemples de graphies de la lettre A

A diacrité

La lettre A peut être munie de diacritiques dans l'écriture d'un certain nombre de langues utilisant l'alphabet latin :

Ligature a dans l’e

Il existe également une ligature de la lettre A avec la lettre E : Æ/æ qui donne en français le digramme «é» comme dans « curriculum vitæ » et « ex æquo ». Celui-ci est utilisé en français, danois, féroïen, islandais et norvégien.

Variantes

La graphie du A a donné lieu à plusieurs variantes :

  • ɐ : a minuscule retourné, utilisé par l’alphabet phonétique international
  • ɑ : alpha latin, utilisé par le nufi, et a cursif utilisé en l’alphabet phonétique international
  • ɒ : inverse du précédent, utilisé par l’alphabet phonétique international

Codage

Informatique

LettreAa
Nom UnicodeLettre capitale latine ALettre minuscule latine A
Encodagedécimalhexadécimaldécimalhexadécimal
ASCII, ISO 8859, Unicode65419761
EBCDIC193C112981
Caractères Unicode utilisant la lettre latine A sans diacritique
CaractèreCodeBloc UnicodeNom Unicode
AU+0041Latin basiqueLettre capitale latine A
aU+0061Latin basiqueLettre minuscule latine A
U+24B6Symboles alphanumériques bornés ou entourésLettre majuscule latine A cerclée
U+FF21Latin étendu additionnelLettre capitale latine A pleine chasse
U+FF41Latin étendu additionnelLettre minuscule latine A pleine chasse
𝐀U+1D400Symboles mathématiques alphanumériquesMajuscule mathématique grasse A
𝔸U+1D538Symboles mathématiques alphanumériquesMajuscule mathématique ajourée A
🄐U+1F110Supplément de symboles alphanumériques bornés ou entourésLettre majuscule latine A entre parenthèses
🄰U+1F130Supplément de symboles alphanumériques bornés ou entourésLettre majuscule latine A encadrée
🇦U+1F1E6Supplément de symboles alphanumériques bornés ou entourésSymbole indicateur régional lettre A

Radio

Fichier audio
A en code morse
noicon
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Autres

SignalisationLangue des signesÉcriture
Braille
PavillonSémaphorefrançaisequébécoise

Art et littérature

Poésie

  • La voyelle A est associée à la couleur noire par Rimbaud dans son célèbre sonnet Voyelles :

« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ; […] »

  • A est le titre d'une œuvre du poète américain Louis Zukofsky (1904-1978).

Science-fiction

Le cycle du Ā est une trilogie de l'auteur canadien A. E. van Vogt, composée des romans Le Monde des Ā (1945), Les Joueurs du Ā (1956) et La fin du Ā (1984). La traduction française du Monde des Ā en 1953 par Boris Vian a contribué à lancer ce genre littéraire en France. Le symbole Ā (lu non A) y signifie « non aristotélicien ».

Bande dessinée

Dans l'œuvre du dessinateur Fred, le second A de l'inscription « OCÉAN ATLANTIQUE » est une île appartenant au « monde des lettres », où habite Barthélémy le puisatier ; île que visitera le héros Philémon.

Abréviations

Dans les abréviations de noms propres, A. signifiait Aulus, et quelquefois Augustus[1].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Larissa Bonfante et autres, La Naissance des écritures - Du cunéiforme à l'alphabet, traduction de Christiane Zivie-Coche, Éditions du Seuil, 1994.
  • Anne Zali et Annie Berthier (dir.), L’Aventure des écritures - Naissance, Bibliothèque nationale de France, 1997.
  • Marc-Alain Ouaknine, Les Mystères de l’alphabet, Éditions Assouline, 1997.

Articles connexes

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